Le terme hébraïque « Bita’hon » peut évoquer deux notions complémentaires, mais différentes cependant : « sécurité » d’abord, comme il est dit dans Vayikra : « et vous demeurerez en sécurité » (Labéta’h). La deuxième idée incluse dans ce terme implique une notion d’assurance, ainsi qu’il est écrit dans Kohélet (9, 4) : « Tout être vivant a une assurance », commenté par Rachi : « assurance qu’il peut améliorer sa conduite, car tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». « Sécurité » et « assurance » se fondent sur le mot « Béta’h » (sûr), mais ce qui importe, pour le croyant en la Torah, c’est de VIVRE la convergence de ces deux concepts. Il s’agit, en effet, d’une relation sémantique fortement significative.

Dans le 2ème chapitre de son livre « Émouna Oubita’hon », le 'Hazon Ich explique que la Émouna (la foi) peut être une affirmation stérile, jolie mais sans effet pratique. La preuve de la vérité de la Émouna, c’est quand l’on est confronté à un problème, personnellement, et la réaction démontrera si la foi était solide, quand on éprouve une difficulté soi-même. Le 'Hazon Ich utilise des termes très sévères pour quelqu’un qui s’affirmait « plein de confiance » en D.ieu, et est, cependant, dérouté devant l’épreuve. Il écrit que sa foi était un leurre, un mensonge puisqu’elle n’a pas résisté face aux difficultés. C’est ici que se rencontrent les deux versants du Bita’hon : avoir vraiment du « Bita’hon », c’est être assurés qu’Il nous protège, que nous sommes, avec Lui et grâce à Lui, en sécurité. Cette assurance est la preuve de la force de notre Émouna envers le Maître du Monde.

Cette foi a accompagné le peuple d’Israël dans toutes ses épreuves : aussi bien face aux Croisades du Moyen-Âge qu’aux cosaques de Russie, ou aux horreurs de la Shoah. Aujourd’hui, ces jours-ci, une nouvelle et terrible épreuve surprend le peuple d’Israël. Un groupe de terroristes du Hamas s’est introduit en Israël et sème la mort dans la population. À l’heure actuelle, il y a déjà plus de 1000 morts, dans des combats ou dans des villages du Sud. Ils prennent des otages, pour menacer les populations. C’est le moment de prouver que notre Bita’hon n’est pas une simple formule, vide de signification. L’épreuve est dure, les dangers sont énormes, l’ennemi nous guette, mais nous savons sans aucun doute qu’il y a un Maître du monde : « Dussé-je suivre la sombre vallée de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu serais avec moi : Ton soutien et Ton appui seraient ma consolation » (Téhillim 23,4). Il importe de comprendre : notre appui, c’est l’Éternel, cela ne veut pas dire que cela serait facile. Les épreuves sont très difficiles à surmonter, mais si l’on n’oublie jamais qu’il y a Quelqu’un qui dirige, protège et guide, cela doit être notre consolation, notre assurance ! Il y a une direction, un SENS à l’épreuve, car le monde ne va pas à la dérive ! Facile à écrire, difficile à réaliser, mais route assurée, c’est ici le vrai « Bita’hon ».

La guerre qui, aujourd’hui, nous est imposée est certainement la plus cruelle depuis la création de l’État d’Israël et a déjà fait de nombreuses victimes. Mais… nous savons qu’il y a une direction, une voie voulue par le Créateur. Ce n’est pas aisé à digérer ! Mais cela est assuré, car l’Histoire est liée à la Hachga’ha (la Providence) du Tout-Puissant. Il faut avoir le courage de ne pas désespérer, de VOIR PLUS LOIN, mais c’est la vraie voie de la Torah, qui a garanti et assuré la pérennité de notre peuple et qui mènera à la Guéoula !