La région wallonne, la moitié sud de la Belgique, a interdit le 1er septembre 2019 l’abattage des animaux sans étourdissement préalable.

Après la Flandre au nord de la Belgique depuis le 1er janvier 2019, la Wallonie vient d’interdire l’abattage rituel. L’abattage sans étourdissement, dont l’interdiction avait été approuvée en 2017, vient d’entrer en vigueur dans cette région représentant la moitié sud de la Belgique, le 1er septembre. Il ne sera plus possible pour la communauté juive de réaliser la Che’hita, la méthode juive d’abattage des animaux, dans ces deux régions.

Seule la capitale Bruxelles, où près d’un habitant sur quatre serait de confession musulmane, n’est pas parvenue à un accord interdisant l’abattage rituel. Plusieurs organisations religieuses juives et musulmanes ont introduit un recours en annulation devant la Cour constitutionnelle.

En France aussi, la question revient souvent au-devant de l’actualité, en particulier lors des campagnes présidentielles. En 2012, la question avait pris une grande place dans le débat. Plusieurs partis politiques se prononcèrent en faveur de l’arrêt de l’abattage rituel. Au point que François Fillon, alors Premier ministre, estima en 2012, que « les religions devraient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand-chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé », suggérant de revenir sur les « traditions ancestrales » d'abattage rituel des animaux.

Le Rav Bruno Fiszon* est souvent entendu par des commissions d’enquête parlementaires sur les questions d’abattage rituel. Il démontre systématiquement avec des arguments d’une qualité et d’une précision irréfutables que la rigueur requise pour la Che’hita a pour objectif central la diminution maximale de la souffrance de l’animal, outre le fait qu’elle constitue un important facteur d’hygiène. A l’inverse, l’abattage avec étourdissement n’est pas le gage de l’absence de souffrance pour la bête.

 

*Grand rabbin de Metz et de Moselle, diplômé de l’école vétérinaire de Nantes et de l’Institut Pasteur, membre de l’Académie vétérinaire de France, est le conseiller du grand-rabbin de France et du Consistoire concernant la Cacheroute et la Che’hita.