L’écrivain et cinéaste Claude Lanzmann s’est insurgé dans une tribune du journal « Le Monde » après avoir constaté que le mot Shoah a été remplacé dans certains manuels scolaires à l’intention des lycéens par l’expression « anéantissement » des Juifs.

Il cite une circulaire parue au bulletin officiel de septembre 2010 demandant de ne plus utiliser ce mot d’origine étrangère, il a donc craint que ces éditeurs aient cherché à « coller » à ce qu’il redoute d’être une consigne à tendance négationniste.

Il est certain que de cesser d’utiliser ce mot pourrait amener à considérer ce qu’il représente comme un élément parmi d’autres malheurs de l’Histoire humaine, au lieu de lui reconnaître son caractère spécifiquement juif.

Mais au-delà de cela, l’équipe Torah-Box se demande si ce terme biblique (comme Isaïe 47,11) qui signifie « catastrophe » traduit bien la vision des Rabbanim sur cette période et ses évènements.

 

En effet, si en France et en Israël le mot Shoah est largement utilisé, dans les médias anglophones en revanche, le terme employé est « Holocaust », mot d’origine grecque utilisé dans la traduction de La Bible pour un sacrifice appelé Korban ‘Olah, entièrement brûlé « Kalil Toktar », pour lequel l’homme ne consomme aucune partie et donc entièrement voué à Hachem…

Il est certain que la disparition de Juifs, ’Al Kiddouch Hachem, simplement parce qu’ils sont Juifs est considéré comme un sacrifice, même subi.

Il l’est plus encore quand il est accepté et vécu positivement. A ce sujet, il est rapporté que le directeur de la Yéchiva Ohel Torah de Baranovitch en Pologne, le Rav El’hanan  Wasserman, en déplacement aux Etats-Unis pour récolter des fonds, décida de renter en Europe pour ne pas abandonner ses élèves.

Malheureusement les nazis ont investi la ville et lorsqu’ils ont encerclé le bâtiment afin de le livrer aux flammes, le Rav éveilla ses élèves à une prise de conscience : « Il faut être convaincus que notre disparition (celui de la majorité du judaïsme européen) a été voulu par le Ciel comme sacrifice expiatoire pour l’ensemble du peuple juif. Or il y a une loi dans les Korbanot (sacrifices) qui est la suivante : ‘si la pensée est inadéquate au moment de l’action, le sacrifice devient impropre. Concentrons-nous donc sur cette idée et réjouissons-nous d’avoir été choisis pour cette noble mission.’ »

Et c’est ainsi qu’ils ont péri en chantant…