La lettre de Shalva Zalfreund, enseignante de maternelle à Peta’h Tikva décédée en juillet à l’âge de 64 ans après avoir contractée le Covid-19 dans sa classe, résonne comme un sévère avertissement sur le respect des consignes sanitaires.

Baroukh Dayane Haémèt. Une enseignante de maternelle à Peta’h Tikva, en Israël, est décédée vendredi 17 juillet après avoir contracté le Coronavirus dans sa classe. Deux semaines avant son décès, la « Ganénet » (enseignante de maternelle) avait rédigé une lettre poignante, alarmant les parents sur le strict respect des consignes de sécurité sanitaire.

« J’avais demandé que tout le monde – parents, personnel de l’école – agisse avec responsabilité car je suis une personne à risque. Et ce que je craignais est arrivé.

Les autorités ont formellement identifié les familles qui ont enfreint les instructions de quatorzaine ou n'ont pas respecté les instructions de la municipalité de ne pas envoyer d'enfants à l'école lorsqu’un membre de la famille est en confinement à la maison. Malheureusement, certains ont décidé d'envoyer leurs enfants au Gan par excès de confiance, tout en ignorant notre responsabilité collective et le mépris de nos Mitsvot - ne pas mettre en danger son prochain. Peu m'importe de savoir qui j'ai attrapé le virus et qui a enfreint le confinement. J'ai vécu des miracles et le fait que je vous écris en ce moment l’atteste. Mais je vous supplie, avec toute ma simplicité, pour les grands-parents, les voisins et les parents âgés qui nous entourent : ils ne méritent pas de mourir ! Je ne blâme pas, à D.ieu ne plaise, qui que ce soit ! La main d’Hachem a provoqué ces événements, et seul Lui décidera de me faire vivre ou non.

Il est vrai que mettre en quatorzaine un petit enfant n’est pas facile du tout, mais c’est l’affaire de deux semaines maximum. Il est possible de trouver de nombreuses raisons et excuses pour lesquelles nous ne sommes pas obligés de rester en confinement. Mais il est surtout possible, en un instant, de participer au sauvetage de la vie, d’éduquer nos enfants à la responsabilité mutuelle, au respect des autres et à la préservation de la vie. La perte d'un proche ou le fait de savoir qu'une personne est tombée malade à cause de vous est beaucoup plus difficile à supporter qu'une quatorzaine. Il est difficile de lire ces mots mais ils sont écrits avec le sang de mon cœur et avec la Téfila, issus de cette épreuve reçue avec amour de Hachem tout-puissant. J'aime vraiment chacun de vous. »

Shalva Zalfreund laisse deux fils et quatre filles orphelins des deux parents. Son mari, Rav Alexander Yaakov Hacohen Zalfreund, z’l, était décédé il y a cinq ans dans un accident de voiture.

Cette lettre nous rappelle, s'il en était besoin, la responsabilité collective que nous avons, en particulier vis-à-vis de nos aînés et des personnes vulnérables. Il en va de leur vie.