Un écrivain juif détient plusieurs collections d’objets de la tradition juive, dont 4000 petites toupies, de nombreuses ayant appartenu à des familles juives d’Europe de l'Est avant la Shoah.

A 70 ans, l’écrivain est l’heureux détenteur d’une collection surprenante, en lien étroit avec ‘Hanouka. Arthur Kurzweil a en sa possession des milliers de toupies, un grand nombre provenant d’Europe de l’Est.

L’homme, qui a beaucoup étudié avec Rav Adin Steinsaltz, a écrit un grand nombre de livres sur le judaïsme ; mais sa contribution la plus significative est sans doute sur sa propre généalogie, retrouvant de nombreuses branches familiales brisées dans les affres de la Seconde Guerre mondiale. Monsieur Kurzweil le dit lui-même : ces toupies représentent une extension de ce travail. “Je les regarde, et je pense : à quand remonte la dernière fois que quelqu’un a joué avec celle-ci, et quel sort a connu cette personne ?” Toutes ces toupies contiennent les 4 lettres hébraïques correspondant à la diffusion du miracle de ‘Hanouka pour les pays en dehors d'Israël (Noun – Guimel – Hé – Chin : Ness Gadol Haya Cham, un grand miracle eut lieu là-bas)

Mais ce n’est pas sa seule collection. Outre ces petites dreidels (toupies en Yiddish), en étain et en plomb, l’écrivain collectionneur a notamment retrouvé des sceaux de Cacheroute qui auraient été apposés sur des emballages de nourriture pour attester leur surveillance, ainsi que de petits jetons métalliques remis par les synagogues aux personnes appelées à la Torah. “Ces objets témoignent de la vie quotidienne des Shtetl (שטעטל‎), ces petites villes juives d’Europe de l’Est, dans ce qu'elle a de plus ordinaire et quand les choses allaient encore relativement bien”, a déclaré Madame Weingast, évaluatrice d'art et d’objets judaïca. Cette collection porte en elle le récit d’une histoire essentielle mais engloutie, celle des communautés juives détruites pendant la Shoah.

La toupie tire sa popularité à ‘Hanouka d’une ruse de l’époque de la domination grecque en Israël : interdit de pratiquer le judaïsme par les grecs, de nombreux juifs poursuivirent leur pratique en allant étudier la Torah en cachette dans des endroits retirés : grottes, forêts… Mais les patrouilles grecques rôdaient et menaçaient de mort tout culte clandestin. Après avoir rapidement caché leurs livres, les juifs sortaient des toupies, prétextant ces rassemblements à de simples fins ludiques.