La mise aux enchères en mai prochain de la plus ancienne Torah au monde par la maison Sotheby’s, dont le prix de vente pourrait atteindre 50 millions de dollars, représenterait le document le plus cher de l’histoire des enchères.

Le roi David le proclamait dans ses Psaumes : “Tov Li Torat Pi’ha Méalfé Zahav Vakhassef”, Plus précieux est pour moi la Torah de Ta bouche que des monceaux de pièces d’or et d’argent.” (Téhilim 119, 72) Combien la justesse du psalmiste s’avère toujours plus d’actualité ! La plus ancienne et complète version du Tanakh (Torah, Néviim, Kétouvim, c’est-à-dire le Pentateuque, le livre des prophètes et le livre des hagiographes), le “Codex Sassoon”, riche de 400 pages, sera mis aux enchères le 16 mai prochain par la maison de vente aux enchères de luxe Sotheby’s. Et les montants annoncés donnent le vertige : la somme de 50 millions de dollars est avancée, ce qui pourrait en faire le livre le plus cher jamais vendu.

La Torah est un trésor, et cet exemplaire est aussi un trésor d’histoire. Il date du 9ème ou du 10ème siècle de notre ère, authentifié au carbone 14, et son état de conservation est pratiquement parfait : seulement cinq pages manquent, les dix premiers Pérakim (chapitres) de Béréchit. De plus, les notes inscrites par ses différents propriétaires tout au long de l’Histoire permettent de suivre son parcours, malgré un brouillard vers le 13ème siècle, alors qu’une synagogue au nord de la Syrie, qui abritait cet exemplaire du Tanakh, fut détruite.

En 1929, David Salomon Sassoon, qui attribue son nom à cet exemplaire, en fait l’acquisition et collige la plus importante collection de Séfarim anciens au monde. Il appartient aujourd’hui à Jacqui Safra, un banquier juif suisse d’origine syrienne.

Ce texte est, avec le Codex d’Alep et de Léningrad, le plus ancien Tanakh au monde. Sauf que le premier cité, actuellement au musée d’Israël à Jérusalem et daté de l’an 930 de notre ère, a vu un tiers de ses pages disparaître en 1947 ; et le second, qui se trouve à la bibliothèque nationale de Russie à Saint-Pétersbourg, est complet mais est postérieur à cette édition, datant d’approximativement de l’an 1008 de notre ère.

Cet exemplaire du Tanakh devrait dépasser le montant des plus chers écrits de l’Histoire : un manuscrit de Léonard de Vinci acheté par Billes Gates en 1994 pour la modique somme de 30 millions de dollars, et la première édition de la Constitution américaine imprimée achetée par Ken Griffin, un investisseur, pour 43 millions de dollars en 2021.

 

Crédit photo : Sotheby's