Dans la première paracha (Beréchit, 2:2) de la Torah, il est écrit : « D. termina, le septième jour, à l’œuvre faite par Lui ; et Il se reposa, le septième jour de toute l’œuvre qu’Il avait faite. »

La Thora nous informe que D. acheva Sa création le septième jour, le Chabbat. Les commentateurs posent la question suivante. Hachem n’a vraisemblablement rien créé pendant Chabbat, alors pourquoi l’œuvre fut achevée le septième jour ? Il aurait fallu dire qu’Il termina Sa création le sixième jour ?

Rachi aborde le problème de deux manières. Dans la seconde, il écrit : « Que manquait-il dans le monde – la ménou’ha – Chabbat arriva et la ménou’ha arriva, [c’est alors que] le travail fut terminé. » [1]

Rachi estime qu’Hachem a bel et bien créé quelque chose pendant Chabbat, le concept de ménou’ha. Ceci nous apprend une leçon importante — on aurait pu penser que le repos est un comportement passif, et non une entité qui doit être créée. Or, nous déduisons d’ici que la ménou’ha, selon la Thora, est une activité créatrice d’Hachem – celle de n’entreprendre aucune melakha. [2] Ainsi, la ménou’ha d’Hachem ne fut pas seulement cessation de travail, mais elle impliqua un arrêt d’activité qui « permit » à Hachem, pour ainsi dire, de réfléchir et d’apprécier les fruits de l’incroyable œuvre des six précédents jours.

Comme nous le savons, en nous « reposant » durant Chabbat, nous émulons le « repos » original d’Hachem. Nous apprenons de Rachi que la ménou’ha qu’il nous faut entreprendre ne signifie seulement de ne faire aucune melakha, mais elle demande un effort actif. Quel est-il ?

De la même manière qu’Hachem « prit du recul » pour réfléchir sur toute Son œuvre effectuée pendant les six précédentes journées, nous devons aussi analyser nos actions accomplies en semaine et apprécier ce que nous avons fait. La avoda de Chabbat est donc grandement axée sur l’introspection, qui doit nous permettre d’entamer la semaine suivante en sachant comment nous améliorer dans divers domaines.



[1] Rachi, Beréchit, 2:2, s.v. Vayékhal.

[2] Par opposition à l’autre terme de la Thora employé pour parler de repos : « chevita », qui fait référence à une abstention passive de melakha.