Devarim (14, 22) : « Tu prélèveras la dîme de toute la récolte que tu as semé »

Nous avons reçu l’ordre de prendre le Maasser (la dîme) de notre récolte et de l’emmener pour le consommer à Jérusalem quatre fois tous les sept ans, c’est ce qu’on appelle "Maasser cheni".
 
A notre époque, ne pouvant plus amener notre "Maasser" au Temple qui n'existe plus, comment applique-t-on ce commandement ?
 
Avant de répondre à cette question, expliquons tout d’abord le sens de cette prescription. Hachem nous a choisis et désire que nous étudiions tous la Torah et que nous connaissions ses commandements. Malheureusement, nous nous laissons attirer par ce qui est matériel, et ne nous intéressons pas à l’étude de la Torah, comme il se devrait. Chaque communauté ne possède donc qu’une poignée d’érudits, et ces derniers ne sont consultés que rarement par les gens de leur ville.
 
Même s’ils les entendent souvent parler, notamment à la synagogue, en rentrant chez eux, ils oublient tout.
 
Hachem, qui connaît la nature profonde de l’homme, souhaitait qu’à l’époque du Beth Hamikdach, un représentant de chaque famille effectue régulièrement un pèlerinage à Jérusalem, car c’était un lieu où tout le monde connaissait la Torah. Comment nous imposer ce séjour à proximité du Saint Temple ?
 
En nous demandant de consommer le "Maasser", c'est-à-dire une partie de nos possessions, à Jérusalem. Il n’y a en effet pas de doute, chacun cherche à fixer sa demeure à l’endroit où se trouve sa parnassa.
Ainsi, quand un individu arrivait à Jérusalem, il consommait sur place les fruits du Maaser Cheni qu’il avait apporté. Là n’était cependant pas sa nourriture essentielle. Il se remplissait, en effet, surtout de l’enseignement des Sages qui se trouvaient sur place, et qui connaissaient la Torah.
 
Chacun étudiait donc pendant son séjour, afin de revenir quelques semaines plus tard dans son foyer rempli de connaissances.
 
De cette façon, un sage qui connaissait la Torah, et qui la répandait, résidait dans chaque maison d’Israël. Ce guide mettait en garde chaque membre de sa famille, et c’est ainsi que l’on ne trouvait aucune faute dans ce foyer. Le pays se remplissait donc naturellement de la connaissance de Hachem, et les juifs méritaient que se réalise la promesse de notre Créateur : « Je placerai Ma résidence parmi vous… vous serez Mon peuple et Moi Je serai votre D.ieu.»
 
Si aujourd’hui le Temple n’existe plus, nous pouvons néanmoins atteindre l’objectif que nous a fixé Hachem. En rentrant dans des endroits saints comme les synagogues ou les maisons d’étude, et en apprenant sur place la façon de se comporter et les Mitsvot à réaliser au contact des érudits, nous nous remplissons de connaissances qui nous permettent ensuite de devenir, chacun dans notre foyer, un guide pour nos femmes et nos enfants. Nous enverrons aussi nos fils étudier la Torah et l’accomplir. Ainsi, nous réaliserons le but de la Mitsva, et nous mériterons, dans chaque maison, d’élever des enfants qui feront la gloire du peuple d’Israël, dont il est dit « Israël en qui Je me glorifie ».
 
Quand Hachem verra nos efforts pour accomplir Sa Torah, Il nous rendra le Temple, et nous délivrera totalement, rapidement et de nos jours, Amen.