En rapportant le verset « La crainte de l’Éternel est pure : elle subsiste à jamais ! », (Psaumes 19, 10), le Midrach ajoute au nom de rabbi Lévi que c’est comme une récompense pour sa profonde crainte vis-à-vis de D.ieu que Aaron a reçu cette section de la Torah qui traite de l’obligation pour les Cohanim de conserver leur pureté et d’éviter tout contact avec un défunt – une paracha qui restera la sienne et celle de sa descendance à travers toutes les générations.

Afin de comprendre le sens profond de la pérennité de cette obligation consistant pour les Cohanim à veiller avec beaucoup de méticulosité sur leur pureté - y compris de nos jours -, le Maguid de Doubno nous raconte la parabole suivante…

Avant un combat décisif, un général d’armée songe à ce que sera son retour de cette guerre à la tête de ses troupes, car il se fera recevoir par le roi en fonction du résultat précis de cette bataille : s’il revient victorieux, ses officiers de tous rangs se verront tous accorder un avancement, et bien sûr, le général lui-même sera décoré et élevé à un rang supérieur. Par contre, s’il s’agit d’une défaite, beaucoup de responsables militaires seront dégradés, et en premier lieu le général lui-même. Il risquera fort d’être démis de ses fonctions et, en conséquence, outre le fait qu’il ne recevra plus les larges allocations mensuelles payées jusque-là par la cour royale pour ses bons et loyaux services, il se verra même dans l’obligation de restituer ses armes, ses somptueux habits et tout l’harnachement royal dont il bénéficiait en vertu de son rang !

Or, si ce général est riche et que, dès sa prise de fonctions, il pourvoyait déjà lui-même à ses dépenses d’équipements et à tous ses frais, il pourra très certainement emporter avec lui tout son matériel, même en cas de défaite et de destitution…

Ainsi, le peuple d’Israël a-t-il été « dégradé » à cause de ses fautes, si bien que le Temple de Jérusalem a été détruit – y compris à deux reprises ! Quant au Cohen Gadol et ses confrères - les Cohanim -, ils ont été congédiés du service divin.

Toutefois, la sainteté de ces prêtres de D.ieu leur avait été octroyée dès le départ en récompense pour leur crainte authentique du Ciel, et elle continue donc à les accompagner même lorsqu’ils sont tombés en disgrâce ! Et ce, jusqu’à la reconstruction du Temple, rapidement et de nos jours.