La paracha « Emor » mentionne le Korbane Toda, le sacrifice que l’on amenait pour remercier Hachem de nous avoir sauvé d’un danger.

Le verset dit : « Et lorsque vous apporterez un sacrifice de remerciement, vous l’apporterez avec volonté. »

Les commentateurs demandent pourquoi le verset doit préciser d’apporter ce sacrifice avec volonté.

Plusieurs réponses ont été données et je vous citerai l’enseignement que retire le Ktav Soffer (rapporté dans le livre Lekakh Tov) :

Lorsqu’un homme est sauvé d’un danger, il est certes content de s’en être sorti mais il a de la peine d’avoir eu à passer cette épreuve. Il aurait préféré ne jamais avoir vécu ce danger…

La thora nous apprend que cette vision des choses est erronée. Il faut certes être heureux et remercier Hachem d’avoir été sauvé, mais il faut aussi être heureux des souffrances qui sont venues (sans pour autant avoir besoin de les chercher ou de les demander).

C’est cela que la thora insiste dans le verset de notre paracha : en remerciant Hachem, il faudra arriver au niveau de Le remercier sur toute la situation qui s’est passée : sur la délivrance, mais aussi sur les difficultés qui l’ont précédée !

Car les difficultés que chacun vit sont les moyens les plus simples pour se purifier grandement des fautes.

Un homme, qui croulait sous les difficultés, décida d’aller voir le rav Chalom Charabi, le Rachach Hakadoch, afin de lui demander pourquoi le courroux divin s’abattait sur lui.

Après un long voyage, cet homme arriva à la demeure du saint homme, et c’est la rabbanite (la femme du rav) qui lui ouvrit la porte. Elle le fit entrer dans le hall et lui annonça qu’il devrait attendre quelques minutes avant d’entrer au salon pour s’entretenir avec le rav.

L’homme s’installa sur une chaise et sans trop le vouloir, il ferma les yeux.

Il se trouva alors dans une salle gigantesque. Il aperçut une immense balance, ainsi qu’un grand public.

Puis, des charrettes pleines d’anges arrivèrent. Les anges étaient en blanc et bienveillants, mais de différentes tailles et composition.

D’un autre côté, d’autres charrettes arrivèrent, transportant d’horribles créatures, à l’air cruel.

Notre compagnon demanda que se passait-il, et on lui indiqua qu’il y avait le jugement d’un homme. Les anges bienfaisants étaient les anges créés par des mitsvot, et les démons étaient créés par les fautes. La taille de ces créatures dépendait des différents critères avec lesquels la faute ou la mitsva avait été accomplie.

Il demanda le nom de l’homme qui était jugé, et on lui dit un nom… son propre nom !

Notre ami était terrorisé de savoir qu’il était en train d’assister à son procès ! Il aperçut que les anges montaient sur les plateaux de la balance, les "bons" à droite, et les "mauvais" à gauche.

Les anges étaient tous montés sur les plateaux, et la balance penchait du côté gauche, là où les démons se tenaient !

Une voix demanda si cet homme avait d’autres mitsvot ou d’autres fautes, mais un lourd silence répondit par la négative. Puis, la voix demanda si cet homme avait souffert durant sa vie sans s’être insurgé, et de nombreux anges méritants arrivèrent. Ils montèrent sur le plateau des mitsvot et contribuèrent à alourdir ce côté.

Cependant, alors que les dernières "souffrances" montaient sur le plateau, l’homme qui était jugé s’aperçut qu’il manquait encore un peu de poids afin de faire basculer le résultat. Tremblant, il s’écria : « ENCORE, ENCORE DES SOUFFRANCES ! »

A ces mots, il se réveilla dans la maison du rav Charabi et la rabbanite lui annonça qu’il pouvait entrer voir le rav pour lui poser ses questions.

« Merci, mais je n’ai plus de question, je vais juste demander une bénédiction… » (source : Torah Véhessed)

Les souffrances ont aussi pour but d’aider à se rapprocher d’Hachem ou encore d’autres raisons. En tout cas, plus la personne qui les vit les accepte avec la conviction qu’Hachem fait tout pour le bien, plus les "réparations" de l’âme sont intenses.

Et il ne s’agit pas seulement de grandes souffrances, mais même les plus petites difficultés du quotidien font d’énormes réparations si on prend conscience qu’Hachem est celui qui décide de tout !

Que l’on puisse mériter de toujours faire Sa volonté, dans la joie et la plénitude, et qu’Hachem nous envoie la délivrance, à tous Ses enfants, amen !