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Depuis quand les Mitsvot sont devenues une obligation ?

Rédigé le Mercredi 7 Décembre 2022
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

À partir de quand les Bné Israël ont commencé à faire les Mitsvot (Téfilines, Tsitsit, le Loulav à Souccot, etc.) en tant que 'Hiyouv (obligation) ? Dès le lendemain de Matan Torah (don de la Torah) ?

Si oui, comment tout apprendre d'un coup et être opérationnel directement ?

Concrètement, ma question revient à savoir si les Mitsvot ont toutes été enseigné "d'un coup" à Matan Torah et si leur mise en action était immédiate après l'apprentissage, ou bien seulement après le temps de bien les apprendre (voir même uniquement après leur arrivé en Israël ?) ?

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
39730 réponses

Bonjour,

Il est possible d'écrire un ouvrage entier sur ce sujet.

Dès le don de la Torah, l'obligation d'accomplir les Mitsvot est rentrée en vigueur. Moché reçut la Torah et les Mitsvot puis il les enseigna aussitôt, lui-même, au peuple, comme cela est mentionné dans le Talmud Erouvin 54a, rapporté dans Rachi sur Chémot 34, verset 32.

Certains de nos maîtres affirment qu'ils s'étaient préparés bien avant le grand jour du don de la Torah afin d'être fin-prêts le moment venu.

Ya'acov Avinou [2108-2255], par exemple, planta des arbres [acacias] afin qu'il soit possible de construire le Michkan [2449]. Il ordonna à ses enfants de les prendre avant de quitter l'Egypte. Rachi, passage Vé'atsé Chitim sur Chémot 25, verset 5.

Il faut noter également que la sagesse de Moché Rabbénou et celle de nos ancêtres étaient telles qu'il ne fallait pas beaucoup de temps afin qu'ils puissent saisir les détails et le sens de chaque Mitsva.

Voici quelques détails :

La Tsédaka

L'accomplissement de cette Mitsva était un peu difficile dans le désert car le plus pauvre des Bné Israël était sorti d'Egypte avec pas moins de 90 ânes chargés d'or, d'argent et de pierres précieuses. Certains de nos maîtres disent donc qu'ils se renforçaient les uns les autres en Emouna et qu'ils s'aidaient à comprendre les enseignements de la Torah.

La Soucca

Selon Rabbi Eliézer, Hachem entoura les Bné Israël de nuées protectrices. Talmud Soucca 11b. C'est [selon lui] en souvenir de ces nuées que nous fêtons Souccot. Certains de nos maîtres pensent, donc, qu'ils n'accomplissaient pas la Mitsva de Soucca dans le désert car ils se trouvaient effectivement en dessous des nuées. Mais tous nos maîtres ne partagent pas le même avis. Beth Elokim - Cha'ar Hayessodot, chapitre 37, Tsits Eliézer, volume 15, réponse 64.

Les Tefilines

Dans les références qui suivent, nos maîtres discutent à ce sujet. Les uns pensent que nos ancêtres ne portaient pas les Téfilines, ni en Egypte, ni dans le désert. Les autres ne partagent pas cet avis : Or Israël, volume 39, année 10 [3], pages 226-232, Michnat 'Haïm, volume 5, pages 113-120, Keli 'Hèmda sur Parachat Ekev, page 57, Méchèkh 'Hokhma sur Chémot 16, verset 2, Beth Elokim - Cha'ar Hayessodot, chapitre 37 et 61, Béor Panékha, page 197, Yafé Nidréchet - Tefilin, pages 4-8, Tsva Aharon - Drachot Lebar Mitsva, page 107, Béotsar 'Haïm, année 5773, Parachat Bo, numéro 177, page 3, Yatsits Nizro, page 184.

https://www.torah-box.com/question/depuis-quand-la-mitsva-des-tefilines-est-obligatoire_76806.html

https://www.torah-box.com/question/premiere-mise-des-tefilines-dans-l-histoire-juive_75513.html

Les mariages interdits

Dès que Moché leur enseigna cette Mitsva, ils se séparèrent [en pleurs] des proches avec lesquels ils étaient mariés. Talmud Yoma 75a, Rachi sur Bamidbar 11, verset 10.

Kiddouch avec du vin

D'après certains de nos maîtres, ils n'avaient pas de vin mais l'eau du puits de Myriam pouvait offrir une eau au goût des meilleurs vins. Akédat Moché [Rav Moché Farkach], volume 4 page 237. Selon d'autres : il y avait des rivières et des fleuves dans le désert. Ces rivières et ses fleuves avaient pour source le « puits » qui accompagnait nos ancêtres dans le désert grâce au mérite de Myriam, la sœur de Moché Rabbénou. Aux abords de ces fleuves et de ces rivières, il y avait toutes sortes de fruits [même des raisins] et de nombreux délices que l’on ne peut trouver que dans le ‘Olam Haba - monde futur. Mé'am Lo'ez sur Bamidbar, page 19, note 10 et Torah Temima sur Chir Hachirim, chapitre 4, verset 13 au nom du Midrash Rabba.

La Matsa

Certains de nos maîtres affirment qu'ils accomplissaient la Mitsva de consommer de la Matsa car la Manne se transformait en Matsa [pas uniquement le goût] lorsque l'on y pensait. Selon d'autres, ils achetaient du blé chez les commerçants non-juifs qu'ils rencontraient dans le désert. Talmud Yoma 75a, Mikraé Kodech - Pessa'h [Rav Tsvi Pessa'h Franck], volume 2, chapitre 12, Mé'at Devach [Rav David Ben Its'hak], volume 2, page 176, Sifté Ayil [Rav Moché 'Haliwa], page 32, Mo'adim Ouzmanim, volume 4, chapitre 280.

Le trempage au Mikvé

Les Bné Israël se trempaient au Mikvé dans le désert. Voir ici :

https://www.torah-box.com/question/yitro-pourquoi-hachem-demande-aux-bne-israel-de-laver-leurs-vetements_46988.html

Les Mézouzot aux portes des maisons

Rabbi Moché De Trani pense qu'ils ne fixaient pas de Mézouzot aux portes de leurs tentes étant donné qu'ils 'agissait de demeures non fixes. Ils pouvaient voyager sur l'ordre d'Hachem à n'importe quel instant. Beth Elokim - Cha'ar Hayesodot, chapitre 37. L'auteur du Keli Yakar [Rabbi Chlomo Efraïm / 1540-1619 / Successeur du Maharal de Prague] ne partage pas cet avis. Keli Yakar, début du commentaire [passage Oubamidrash Amrou] sur Bamidbar 16, verset 1.

Le Loulav et les trois autres espèces

D'après certains de nos maîtres, ils n'accomplissaient pas la Mitsva du Loulav car la Torah fait dépendre cette Mitsva de la récolte des moissons. Hai'houd Ba'hidoud, année 5774, numéro 305, page 1, rubrique "Dvar Torah"

La Che'hita

Ils ne faisaient pas la Che'hita des animaux avant d'en consommer la chair. Rambam Hilkhot Che'hita, chapitre 4, Halakha 17.

Compte du 'Omer

Certains de nos maîtres disent que nos ancêtres n'offraient pas le Korban Ha'omer dans le désert.

Deux pains pour le Motsi durant Chabbath et fêtes

Certains de nos maîtres pensent qu’ils n’avaient pas l'obligation d'accomplir cette Mitsva étant donné qu'elle a été instituée uniquement en tant que souvenir de la Manne qui tombait dans le désert.

Ce qui vient d'être dit n'est même pas une goutte d'eau dans l'océan des écrits traitant de ce sujet. Voir Talmud Guitin 60a : discussion entre Rabbi Yohanan et Rech Lakich [Torah, Hatouma Nitna / Torah Meguila-Meguila Nitna].

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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