Suite au massacre du 7 octobre 2023, alors que sont assassinés 1 250 Israéliens avec une rare barbarie, les communautés juives à travers le monde n’ont jamais été autant inquiétées.

En France seulement, la communauté qui représente moins de 0,5 % de la population française subit plus de 50 % des attaques racistes recensées.


Comme dans les fables de Lewis Carroll, nous voici aspirés malgré nous dans un monde parallèle, où comme la petite Alice, nous tombons dans un tunnel pour atterrir sur une planète où toutes les valeurs sont inversées.
Rares sont ceux (nations ou individus) qui tiennent bon et ne se laissent pas happer par le narratif en vogue, à savoir un ressentiment aigu à la chose israélienne, lire “juive”. 

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Il est intéressant de considérer l’effarante ambivalence des sentiments chez les Nations face à tout ce qui touche, d’une part, la Shoah, et d’autre part, Israël.


La dichotomie est abyssale.


Autant la question de l’extermination des Juifs entre 1939 et 1945, par les héritiers des Lumières, ne cesse de tarauder l’Occident de façon presque obsessive (qu’il catharsise via le cinéma, la littérature, les débats publics), autant l’antisémitisme refait surface sans honte, comme jamais depuis la fin de la Guerre, sous couvert des actions militaires de l’État hébreu dans la région.

 

Miroir, Miroir   Les Nations et Israël : liaisons dangereuses…


Ce ruminement compulsif autour de la Shoah, l’archi-meurtre, l’irréparable, commis en plein milieu d’un vingtième siècle éclairé, tolérant, cultivé et humaniste, remonte dans les gorges de l'Europe pour être vomi sur Israël.
D’ailleurs, l’agitation autour du sujet relève plus d’un ressassement maladif que d’une réflexion vraie et engageante sur ce qui a entraîné cette catastrophe.
On le voit bien, cette multiplication de films et de fictions, plastiquement très soignés, n’a aucun écho positif dans l’opinion publique ambiante et n’a pas été un garde-fou aux déferlements de haine de l’après 7 octobre. 

Au contraire, l’hostilité à l’égard d’Israël est en ce moment à son paroxysme.

 

Pain Béni

Depuis 80 ans, l’Occident n’attend qu’une chose : faire endosser le mot « génocide » à Israël. C’est un pain béni qu’ils souhaitent manger depuis longtemps. 

Par un tour de passe-passe scélérat, finement entretenu par les médias et les milieux bien-pensants, un mouvement terroriste sanguinaire devient un commando de guérilleros légitime et même émouvant.
Voici, en 3 dates, l’illustration parfaite de cette oscillation continuelle entre le « devoir de mémoire » à l’endroit des Juifs victimes de la Shoah, et la tentative d’accabler ce même peuple de crimes imaginaires — dont, entre autres, l’« annexion illicite » d’une terre que ces mêmes Nations lui avaient accordée avec un vote majoritaire le 29 novembre 1947 dans le cadre des Nations unies.

  • 27 janvier 2022 : Journée de commémoration de la Shoah à l’ONU. Le lendemain, dans la même salle, la Commission d’enquête indépendante sur Israël poursuit ses travaux en accusant l’État d’Israël de pratiques comparables à de l’« Apartheid » contre les Palestiniens.

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  • Décembre 2022 : quelques jours après des discours très solennels sur la mémoire des victimes juives de la Shoah, l’Assemblée générale de l’ONU vote une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se prononcer sur l’occupation israélienne.

  • Janvier 2023 : la Journée de la Shoah est célébrée à l’ONU, puis, la même semaine, des pays membres déposent des résolutions pour exiger des enquêtes internationales contre Israël, suite aux opérations à Jénine.

Cette effarante polarisation, où le Juif mort dans la Shoah, ne menaçant personne, mérite une commémoration, mais celui vivant, renaissant de ses cendres, citoyen d’un État désormais souverain, cristallise les vieux stigmates du passé et éveille un énorme ressentiment, ne peut s’expliquer que d’une seule façon.

 

Miroir, Miroir   Les Nations et Israël : liaisons dangereuses…

 

Soupape nauséabonde

Après que leur vitrine de bienséance et d’humanité a volé en éclats devant les charniers d’Auschwitz, la civilisation occidentale — et plus particulièrement européenne — est acculée à voir ses abominations. Pas le choix.
Elle manifeste donc ouvertement sa solidarité au Juif martyr, par des dates, des commémorations et des débats.
Mais parallèlement, elle va évacuer sa haine éternelle, enfouie, mêlée de culpabilité mais toujours palpitante, sur l’État des Juifs, se permettant en toute impunité de le critiquer, de le juger et, finalement, de le condamner, sous couvert d’objectivité.

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Y a-t-il encore quelque chose à espérer des nations, devant tant de mauvaise foi, d’intentions coupables et étouffées, d’incapacité à l’introspection ?
Quelqu’un s’étonnait de mon innocence à attendre encore un minimum de transparence de leur part : “Comment un monde si faux, si décadent pourrait-il aimer et défendre Israël ?”, me disait-il, “sa haine envers nous reste le meilleur label de nos valeurs éternelles et de leur ignominie.” 

 Bien vu !

 

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                                                                                Jocelyne Scemama