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Torah écrite (pentateuque) » Exode (Chemot)

Chapitre 25 (Terouma)

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25,1
L'éternel parla à Moïse en ces termes:
25,2
"Invite les enfants d'Israël à me préparer une offrande de la part de quiconque y sera porté par son cœur, vous recevrez mon offrande.
Ils prendront pour moi une offrande prélevée

Pour moi, à mon intention

Une offrande prélevée

Un prélèvement. Qu’ils la prélèvent pour moi sur leurs biens à titre d’hommage spontané

Rendra spontané (yidvènnou)

Le mot nedava évoque l’idée de bonne volonté, en français : « présent »

Vous prendrez mon offrande prélevée

Nos maîtres ont enseigné (Meguila 29b) que les trois fois où figure ici le mot terouma (« offrande prélevée ») correspondent successivement à l’offrande d’un bèqa’ par tête dont on fera les socles d’argent, ainsi qu’il est expliqué dans la sidra Peqoudei (infra 38, 26–27), à celle d’un bèqa’ par tête déposé dans les troncs pour l’achat des sacrifices collectifs, et à celle des dons pour le tabernacle, telle qu’elle a été laissée à la générosité de chacun. Les treize matériaux qui sont énumérés ici étaient tous nécessaires aux travaux de construction du tabernacle ou aux vêtements sacerdotaux, ainsi que l’on s’en rendra compte en y prêtant attention

25,3
Et voici l'offrande que vous recevrez d'eux: or, argent et cuivre;
De l’or et de l’argent et du cuivre…

Tous été offerts spontanément, selon la générosité de chacun, à l’exception de l’argent qui a été offert à égalité : un demi-chèqel par personne. Et l’on ne découvre pas, dans tout le récit de la construction du tabernacle, qu’il y ait eu besoin de plus d’argent, comme il est écrit : « et l’argent produit du recensement de l’assemblée… un bèqa’ par tête » (infra 38, 25 - 26), le reste de l’argent offert spontanément ayant été utilisé pour la fabrication des ustensiles de culte

25,4
étoffes d'azur, de pourpre, d'écarlate, de fin lin et de poil de chèvre;
De l’azur

De la laine teinte du sang du ‘hilazon, de couleur verte (Yevamoth 4b, Mena‘hoth 44a)

Et de la pourpre

De la laine teinte d’une couleur appelée argaman

Et du lin (chéch)

Synonyme de pichtan (Yevamoth 4b)

Et des chèvres

Il s’agit du duvet de chèvres. Aussi le Targoum Onqelos traduit-il par : oum‘azei (« quelque chose qui vient des chèvres »), alors qu’il rend : « les chèvres » elles-mêmes par : ‘azia

25,5
peaux de bélier teintes en rouge, peaux de tahach et bois de chittîm;
Teintes en rouge

Elles étaient teintes en rouge après tannage

Te‘hachim

C’est une espèce animale qui n’a existé que pour la circonstance (Chabath 28b). Elle portait de multiples couleurs et le Targoum Onqelos traduit par sasgouna : elle se réjouissait (sass) et se glorifiait de sa polychromie (gavna)

Et des bois de chittim

Mais d’où en avaient-ils dans le désert ? Rabbi Tan‘houma a expliqué : Notre ancêtre Ya‘aqov avait prévu, grâce à son esprit saint, qu’Israël construirait un jour un tabernacle dans le désert. Aussi a-t-il introduit des cèdres en Egypte, qu’il a plantés, et il a ordonné à ses enfants de les emporter lors de leur sortie d’Egypte

25,6
huile pour le luminaire, aromates pour l'huile d'onction et pour la combustion des parfums;
De l’huile pour le luminaire

De l’huile pure d’olive pour faire monter une flamme perpétuelle

Des aromates pour l’huile d’onction

Destinée à l’onction des ustensiles du tabernacle et à celle du tabernacle lui-même en vue de sa consécration. Il fallait pour cela des aromates, ainsi qu’il est expliqué dans la sidra Ki thissa (infra 30, 23)

Et pour l’encens des épices

Que l’on brûlait chaque soir et chaque matin, ainsi qu’il est expliqué dans la sidra Tetsawè (infra 30, 7). Le mot qetoreth évoque une montée de vapeur (qitor) et d’une colonne de fumée

25,7
pierres de choham et pierres à enchâsser, pour l'éphod et pour le pectoral.
Des pierres de choham

Il en fallait deux pour les besoins du éfod dont il est question dans la sidra Tetsawè (infra 28, 9)

A enchâsser

Comme l’on aménageait dans l’or des chatons destinés à recevoir les pierres, lesquelles « remplissaient » (lemaloth) ces chatons, on les appelle : « pierres “à enchâsser” » (milouïm). Quant à ces chatons, on les appelle : michbetsoth

Pour le éfod et pour le pectoral

Les pierres de choham pour le éfod, et les pierres à enchâsser pour le pectoral. Le pectoral et le éfod sont expliqués dans la sidra Tetsawè (infra 28, 6 à 15). Ce sont des ornements

25,8
Et ils me construiront un sanctuaire, pour que je réside au milieu d'eux,
Ils me feront un sanctuaire

Ils feront à mon intention une maison de sainteté

25,9
semblable en tout à ce que je t'indiquerai, c'est-à-dire au plan du tabernacle et de toutes ses pièces et vous l'exécuterez ainsi.
Comme tout ce que je te montre

Que je te montre ici, à savoir le modèle du tabernacle. Ce verset forme le complément de celui qui le précède : « Ils me feront un sanctuaire […] comme tout ce que je te montre » (Mena‘hoth 29a)

Et ainsi ferez-vous

Pour les générations à venir (Sanhèdrin 16b, Chevou‘oth 15a). Si l’un des ustensiles venait à se perdre, ou bien lorsque vous me confectionnerez les ustensiles du Temple de Jérusalem, comme les tables, les luminaires, les cuves et les socles que fera fabriquer Chelomo, c’est selon ce modèle-ci que vous les réaliserez. Si ce verset ne formait pas le complément de celui qui le précède, il ne serait pas écrit : « “et” ainsi ferez-vous », mais : « ainsi ferez-vous », et c’est de la réalisation du tabernacle et de ses ustensiles qu’il aurait été question (Tossefta Chabath 98)

25,10
"On fera une arche en bois de chittîm, ayant deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large, une coudée et demie de hauteur.
Ils feront une arche

Comme les armoires que l’on fait sans pieds, en forme de coffrets et posées à même le sol, que l’on appelle en français médiéval : « escrin »

25,11
Tu la revêtiras d'or pur, intérieurement et extérieurement; et tu l'entoureras d'une corniche d'or."
De l’intérieur et de l’extérieur tu la plaqueras

Betsalel a fabriqué trois arches : deux d’or et une de bois, chacune comportant quatre pans verticaux et un fond, mais sans toit (Yoma 72b). Il a ensuite introduit celle de bois dans l’une de celles d’or, et la seconde d’or dans celle de bois, et il a recouvert le sommet avec de l’or, de sorte qu’elle était plaquée [d’or] « de l’intérieur et de l’extérieur » (Midrach Tan‘houma, Chemoth raba)

Une corniche d’or

Une sorte de couronne en faisait le tour, le long de son pourtour. L’arche extérieure dépassait en hauteur l’arche intérieure, de sorte que le pourtour surplombait quelque peu le couvercle. Et lorsque le couvercle reposait sur la largeur des pans verticaux, le pourtour surplombait ces derniers. C’est le symbole de la couronne de la Tora (Yoma 72b)

25,12
Tu mouleras pour l'arche quatre anneaux d'or, que tu placeras à ses quatre angles; savoir, deux anneaux à l'un de ses côtés et deux anneaux au côté opposé.
Tu fondras

Expression correspondant à la fusion d’un métal, comme rendu par le Targoum Onqelos

Ses coins

Ainsi que le rend le Targoum Onqelos. On fixait les anneaux aux coins supérieurs, près du couvercle, deux d’un côté et deux de l’autre, dans le sens de la largeur de l’arche, les barres y étant disposées. La longueur de l’arche opérait une séparation entre les barres, à une distance de deux coudées et demie l’une de l’autre, permettant ainsi aux deux hommes qui portaient l’arche à chacune de ses extrémités de marcher côte à côte. Ainsi est-il expliqué dans le traité Mena‘hoth, chapitre 11 (98b)

Et deux (ouchtei) anneaux à l’un de ses flancs

Ce sont les mêmes « quatre anneaux » dont il est question au début du verset, dont on explique ici comment ils étaient disposés. Le waw qui figure au début du mot ouchtei (« et deux ») est explétif, de sorte qu’il faut comprendre l’expression comme s’il y avait simplement : « deux anneaux », c’est-à-dire : « deux de ces anneaux à l’un de ses flancs »

A l’un de ses flancs (tsal‘o – littéralement : « sa côte ») :

Le mot tsal‘o veut dire : « son flanc »

25,13
Tu feras des barres de bois de chittîm, que tu recouvriras d'or.
Des barres

Des perches

25,14
Tu passeras ces barres dans les anneaux, le long des côtés de l'arche, pour qu'elles servent à la porter.
25,15
Les barres, engagées dans les anneaux de l'arche, ne doivent point la quitter.
Elles n’en seront pas retirées

Jamais (Yoma 72a)

25,16
Tu déposeras dans l'arche le Statut que je te donnerai.
Tu donneras vers (èl) l’arche

La préposition èl (« vers ») veut dire ici : « dans »

Le témoignage

Il s’agit de la Tora, qui est un témoignage entre moi et vous, comme attestant que je vous ai donné les mitswoth qui y sont écrites

25,17
Tu feras aussi un propitiatoire d'or pur, ayant deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large.
Un propitiatoire

Un couvercle sur l’arche, laquelle était ouverte par en haut et sur laquelle on posait une sorte de planche

Sa longueur sera de deux coudées et demie

Autant que la longueur de l’arche. Et sa largeur était la même que celle de l’arche. Le propitiatoire était posé sur l’épaisseur de ses quatre parois. Il est vrai que le texte ne spécifie pas la dimension de cette épaisseur, mais nos maîtres ont expliqué qu’elle était d’un tèfa‘h (Souka 5a)

25,18
Puis tu feras deux chérubins d'or, tu les fabriqueras tout d'une pièce, ressortant des deux extrémités du propitiatoire.
Des chérubins

Leur visage ressemblait à celui d’un jeune enfant (en araméen : kerabiya – V. Souka 5b)

D’une seule pièce battue tu les feras

Tu ne les confectionneras pas séparément pour les assujettir, après fabrication, comme procèdent les orfèvres (en français médiéval : « solderine »), aux extrémités du propitiatoire. Mais tu prendras au début de la fabrication du propitiatoire un grand bloc d’or, dont tu frapperas le milieu au marteau et à la masse. Ainsi ses pointes sailliront-elles vers le haut et donneras-tu à ces pointes la forme de chérubins

Battue (miqcha)

En français médiéval : « batediz », comme dans : « Ils battaient (naqchan) l’un contre l’autre » (Daniel 5, 6)

Aux extrémités du propitiatoire

Les pointes du propitiatoire

25,19
Fais ressortir un chérubin d'un côté et l'autre du côté opposé, c'est du propitiatoire même que vous ferez saillir ces chérubins, à ses deux extrémités.
Et fais un chérubin

Pour que l’on ne dise pas qu’il faut deux chérubins à chacune des extrémités. D’où la précision : « un chérubin, un, à l’extrémité de-ci »

Depuis le propitiatoire

C’est du propitiatoire lui-même que tu feras les chérubins. Le texte explicite ici les mots : « tu les feras d’une seule pièce battue », en ce que tu ne devras pas les fabriquer séparément et les fixer ensuite au propitiatoire

25,20
Ces chérubins auront les ailes étendues en avant et dominant le propitiatoire et leurs visages, tournés l'un vers l'autre, seront dirigés vers le propitiatoire.
Etendant les ailes

Qu’on ne les fasse pas avec leurs ailes rabattues, mais déployées et dressées en hauteur vers leur tête, de telle sorte que la distance séparant les ailes du propitiatoire soit de dix tefa‘him, comme indiqué dans le traité Souka (5b)

25,21
Tu placeras ce propitiatoire au-dessus de l'arche, après avoir déposé dans l'arche le Statut que je te donnerai.
Et vers l’arche tu donneras le témoignage

Je ne sais pas la raison de cette répétition, alors qu’il vient d’être écrit : « Tu donneras vers l’arche le témoignage que je te donnerai » (verset 16). On peut expliquer qu’elle vient nous apprendre que c’est d’abord dans l’arche, en tant qu’elle était encore seule et sans couvercle qu’il fallait placer le témoignage, et ensuite seulement placer le propitiatoire par-dessus (Yerouchalmi Cheqalim 6, 1). C’est ce que nous lisons lorsque Mochè a dressé le tabernacle, à propos de l’érection duquel il est écrit : « Il donna le témoignage vers l’arche… », et ensuite : « … il donna le propitiatoire sur l’arche par-dessus » (infra 40, 20)

25,22
C'est là que je te donnerai rendez-vous; c'est de dessus le propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du Statut, que je te communiquerai tous mes ordres pour les enfants d'Israël.
Je te rencontrerai

Quand je te fixerai un « rendez-vous » pour te parler, c’est cet endroit-là que je désignerai comme lieu de rencontre pour venir t’y parler

Je te déclarerai de sur le propitiatoire

Il est pourtant écrit ailleurs : « Hachem lui déclara depuis la tente d’assignation en disant » (Wayiqra 1, 1). Il s’agit du tabernacle hors du rideau. Compte tenu de la contradiction que présentent ces deux versets, vient un troisième pour les départager : « Et à la venue de Mochè vers la tente d’assignation […] il entendait la voix lui parlant de sur le propitiatoire » (Bamidbar 7, 89). Mochè pénétrait dans le tabernacle, et dès qu’il avait passé la porte, descendait du ciel une voix qui se posait entre les deux chérubins, et c’est de là qu’elle sortait pour se faire entendre par Mochè dans la tente d’assignation

Tout (weèth – « et tout »

Le waw de weèth est explétif et inutile. Il y a dans le texte beaucoup d’autres cas identiques. On l’expliquera ainsi : « Et ce que je te déclarerai là-bas correspond à ce que je t’ordonnerai à l’intention des enfants d’Israël. 

25,23
"Tu feras ensuite une table de bois de chittîm, longue de deux coudées, haute d'une coudée et demie.
Sa hauteur

La hauteur de ses pieds, y compris l’épaisseur de la table elle-même

25,24
Tu la recouvriras d'or pur et tu l'entoureras d'une bordure d'or.
Une corniche d’or

Symbole de la couronne de royauté (Yoma 72b). Car la table évoque la richesse et la grandeur, comme le suggère l’expression : « une table de rois »

25,25
Tu y adapteras, tout autour, un châssis large d'un palme et tu entoureras ce châssis d'une bordure d'or.
Un encadrement

C’est ainsi que le rend le Targoum Onqelos. Les Sages d’Israël sont en désaccord. D’aucuns soutiennent qu’il était placé tout en haut, autour de la table, à l’instar des pourtours qui ornementent les tables princières. D’autres professent qu’il était fixé en bas et qu’il joignait les pieds aux quatre coins de la table, la partie horizontale de celle-ci reposant sur lui (Mena‘hoth 96b)

Tu feras une corniche d’or pour son encadrement

C’est la corniche dont il vient d’être question, et dont on explique ici qu’elle était située sur l’encadrement

25,26
Tu feras pour la table quatre anneaux d'or, que tu fixeras aux quatre extrémités formées par ses quatre pieds.
25,27
C'est vis-à-vis que se trouveront les anneaux; ils donneront passage à des barres servant à porter la table.
Les anneaux seront vis-à-vis de l’encadrement

Assujettis aux pieds de la table, contre les angles de l’encadrement

Comme réceptacles pour les barres

Ces anneaux serviront de réceptacles pour y introduire les barres

Comme réceptacles

Pour servir de réceptacles

Pour les barres

Comme le rend le Targoum Onqelos : « un emplacement pour les barres »

25,28
Tu feras ces barres en bois de chittîm et tu les recouvriras d'or; c'est par leur moyen que sera portée la table.
Par elles sera portée

Le verbe est à la forme passive : La table sera portée au moyen des barres

25,29
Tu feras ses sébiles et ses cuillers, ses montants et ses demi-tubes, pièces dont elle doit être garnie; c'est en or pur que tu les confectionneras.
Tu feras ses plats et ses cuillers

Ses « plats », ce sont des moules dont la forme était celle d’un pain (Mena‘hoth 97a). Quant au pain, il était confectionné comme une boîte ouverte à ses deux extrémités (Mena‘hoth 94b). Sa pâte comportait en bas un fond que l’on repliait de part et d’autre vers le haut comme pour former des parois, d’où son appellation de lè‘hèm hapanim (littéralement : « pain de visages ») car il comportait deux faces qui regardaient de part et d’autre sur les côtés de l’édifice, de-ci et de-là. Les pains étaient alignés dans le sens de la largeur de la table, les côtés dressés contre les bords de celle-ci. On avait fabriqué un moule d’or et un moule de fer. Le pain était cuit dans le moule de fer, d’où on le sortait après cuisson pour le mettre dans le moule d’or jusqu’au lendemain, jour du Chabath, où on le déposait sur la table. C’est ce moule-là que l’on appelle qe‘ara (« plat »)

Et ses cuillers

Ce sont des coupelles où l’on mettait l’encens (Mena‘hoth 97a). Il y en avait deux, pour les deux poignées d’encens que l’on mettait sur les deux rangées de pains, comme il est écrit : « Tu donneras sur la rangée de l’oliban pur… » (Wayiqra 24, 7)

Et ses plaques

Elles avaient la forme de moitiés de joncs creux, fendus dans le sens de la longueur. On en avait fait sur ce modèle en or, et on en plaçait trois au-dessus de chaque pain de manière que celui du dessus repose sur elles, qui servaient à ménager un espace entre les pains afin de permettre une circulation de l’air et de prévenir leur moisissure. Tout objet creux se dit en arabe : qessou

Et ses supports

Comme le traduit le Targoum Onqelos. Ce sont des bâtons d’or dressés sur le sol et dépassant le dessus de la table, très au-dessus de la hauteur de la rangée de pains. On y avait entaillé six encoches, l’une au-dessus de l’autre, et les pointes des « joncs » disposés entre les pains prenaient appui sur ces encoches, de manière que le poids des pains placés au-dessus ne pèse pas sur ceux placés au-dessous et ne les brise. Le mot araméen employé par le Targoum Onqelos (mekhilta) signifie : « ses supports », et sa racine est la même que dans : « je suis las de supporter (hakhil) » (Yirmeya 6, 11). Mais le mot hébreu menaqiyoth, je ne sais pas comment il peut exprimer l’idée de « supports ». Certains parmi les Sages d’Israël professent que c’est le mot qessothaw (« ses plaques ») qui désigne ces bâtons d’appui, lesquels servaient à « tenir ferme » (qachè) et solide le pain pour qu’il ne se brise pas (Mena‘hoth 97a). Quant à menaqiyothaw, il désignerait les « joncs » servant à le tenir propre (naqi) pour qu’il ne moisisse pas. Mais le Targoum Onqelos, qui le rend par mekhilta, partage l’avis de celui qui fait de menaqiyoth des « supports »

Avec lesquels elle sera couverte

Qui serviront à la couvrir. C’est des plaques qu’il est dit qu’elles serviront à couvrir. Elles étaient posées sur le pain comme une couverture et comme un couvercle. De la même manière est-il question ailleurs des « plaques de couverture » (Bamidbar 4, 7). Les deux mots youssakh et nèssèkh comportent l’un et l’autre une connotation de couverture et de couvercle

25,30
Et tu placeras sur cette table des pains de proposition, en permanence devant moi.
Du pain de proposition (littéralement : « pain de visages »)

Qui avait des « faces », comme expliqué au verset précédent. Le nombre de pains et l’ordre dans lequel ils étaient disposés sont précisés dans la sidra Emor (Wayiqra 24, 5 à 9)

25,31
"Tu, feras aussi un candélabre d'or pur. Ce candélabre, c'est-à-dire son pied et sa tige, sera fait tout d'une pièce; ses calices, ses boutons et ses fleurs feront corps avec lui.
D’une seule pièce battue sera faite la menora

Elle ne sera pas confectionnée par morceaux, et ses branches et ses lampes ne seront pas fabriquées en pièces détachées pour être ensuite réunies, comme procèdent les orfèvres (en français médiéval : « solderies »). Mais elle doit provenir entièrement d’une seule masse, pour être frappée au marteau et taillée avec les outils appropriés, les branches étant séparées de part et d’autre

D’une seule pièce battue

Le Targoum Onqelos rend l’expression par neguid, qui veut dire : « tiré ». On tire les parties de la masse, de part et d’autre, en la frappant au marteau, le mot miqcha voulant dire : « frappe au marteau », en français médiéval : « batediz », comme dans : « Ils battaient (naqchan) l’un contre l’autre » (Daniel 5, 6)

Sera faite la menora

D’elle-même. Comme Mochè éprouvait des difficultés, le Saint béni soit-Il lui a dit : « Jette au feu le bloc de métal, et elle se fera d’elle-même ! » C’est pourquoi il n’est pas écrit : « tu feras » (Midrach tan‘houma)

Son socle

C’est le pied qui en forme la base. Il se présentait comme une sorte de boîte, soutenue par trois pieds qui sortaient par-dessous

Et sa tige

Il s’agit de la tige centrale qui s’élevait depuis le milieu du pied, dressée vers le haut. Au-dessus d’elle était la lampe centrale, faite en forme de coupe, dans laquelle on versait l’huile et l’on mettait la mèche

Ses coupes

Ce sont comme les gobelets de verre, allongés et étroits, appelés en français médiéval : « madernes ». Ces coupes, dont le nombre est indiqué par le texte (verset 33), étaient faites d’or, faisant saillie à partir de chaque tige. Elles ne servaient qu’à la décoration

Ses boutons

Ce sont comme des pommes, arrondis et taillés en saillie autour de la tige centrale, comme on le fait pour les candélabres destinés aux princes. On les appelle en français médiéval : « pomels ». Le texte en indiquera plus loin (versets 33 et suivants) le nombre, ainsi que l’intervalle devant séparer chacun de ces boutons

Et ses fleurs

Des ornements présentant la forme de fleurs

En seront

Le tout sera frappé d’une seule pièce, sortant du bloc de métal, sans qu’on les fabrique séparément pour les réunir ensuite

25,32
Six branches sortiront de ses côtés: trois branches du candélabre d'un côté et trois branches du candélabre de l'autre.
Sortent de ses côtés

De part et d’autre et en oblique, s’étirant en longueur jusqu’au niveau de la menora elle-même, à savoir de sa tige centrale. Elles prenaient naissance sur la tige centrale, l’une au-dessus de l’autre, celle du dessous étant la plus longue et celle du dessus la plus courte. Il fallait en effet que tous leurs sommets se situent à la même hauteur que celui de la tige centrale, la septième, d’où sortaient les six autres branches

25,33
Trois calices amygdaloïdes à l'une des branches, avec bouton et fleur et trois calices amygdaloïdës, avec bouton et fleur à l'autre branche; ainsi pour les six branches qui sailliront du candélabre.
En forme d’amande

Comme le rend le Targoum Onqelos : « Ils étaient ciselés », comme on le fait pour les objets d’argent et d’or. En français : « nieller »

Et trois coupes

En relief sur chaque branche

Un bouton et une fleur

Sur chaque branche

25,34
Le fût du candélabre portera quatre calices amygdaloïdes, avec ses boutons et ses fleurs;
Et dans la menora il y aura quatre coupes

Il y avait quatre coupes sur la partie principale de la menora, l’une formant saillie de sous les branches, et les trois autres au-dessus dela naissance des branches latérales

En forme d’amande

Ce verset est l’un des cinq qui contiennent une ambiguïté quant à la ponctuation : On ne sait pas si ce sont les coupes qui sont en forme d’amande, ou ses boutons et ses fleurs (Yoma 52a)

25,35
savoir, un bouton à l'origine d'une de ses paires de branches, un bouton à l'origine de sa seconde paire de branches, un bouton à l'origine de la troisième: ils répondront aux six branches partant du candélabre.
Et un bouton sous deux branches

Les branches prenaient naissance à l’intérieur du bouton pour s’étendre de part et d’autre. Voici ce que l’on nous apprend au sujet des travaux de construction du tabernacle : la hauteur de la menora est de dix-huit tefa‘him, celle des pieds et de la fleur de trois tefa‘him. C’est la fleur dont il est question à propos de la base, comme il est écrit : « jusqu’à son socle, jusqu’à sa fleur » (Bamidbar 8, 4). Puis on trouve un intervalle de deux tefa‘him, et un téfa‘h où se trouvait l’une des quatre coupes. Puis un bouton et une fleur, en sus des deux boutons et des deux fleurs prévus pour la menora elle-même, comme il est écrit : « … en forme d’amande, ses boutons et ses fleurs » (verset 34). Nous apprenons à partir d’ici qu’il y avait sur chaque branche deux boutons et deux fleurs, en plus des trois boutons que les branches portaient elles mêmes, comme il est écrit : « et un bouton sous deux branches sortant d’elle ». Il y avait ensuite un intervalle de deux tefa‘him, et un bouton d’un téfa‘h, et deux branches qui en sortaient de part et d’autre et qui remontaient le long de la hauteur de la menora avec un intervalle d’un téfa‘h, et un bouton d’un téfa‘h, et deux branches qui en sortaient avec un intervalle d’un téfa‘h, et un téfa‘h pour un bouton et deux branches en sortaient pour s’étendre en hauteur le long de la menora, avec un intervalle de deux tefa‘him. Il restait trois tefa‘him où se trouvaient trois coupes, un bouton et une fleur. Il y avait donc vingt-deux coupes : dix-huit sur les six branches à raison de trois par branche, et quatre sur le corps même de la menora, ce qui fait vingt-deux. Il y avait également onze boutons : six sur les six branches, et trois sur le corps même de la menora, d’où sortaient les branches. Il est encore question de deux autres boutons sur la menora, comme il est écrit : « en forme d’amande, “ses boutons”… » (verset 34). Or, le minimum du pluriel de « boutons » est deux. L’un de ces « deux » boutons était situé à son pied, l’autre aux trois tefa‘him supérieurs, là où étaient les trois coupes. Il y avait neuf fleurs : six sur les trois branches, comme il est écrit : « dans une branche, l’une, un bouton et une fleur » (verset 33), et trois sur la menora, comme il est écrit : « en forme d’amande, ses boutons et ses fleurs » (verset 34). Or, le minimum du pluriel de : « fleurs » est deux. Plus une fleur dont il est question dans la paracha beha‘alothkha : « … jusqu’à sa base, jusqu’à sa fleur… » (Bamidbar 8, 4). Si tu retiens bien cet enseignement tel que transcrit ci-dessus, tu les retrouveras exactement selon leur nombre, chacun à sa place

25,36
Boutons et branches feront corps avec lui; le tout sera fait d'un seul lingot d'or pur.
25,37
Puis tu feras ses lampes au nombre de sept; quand on disposera ces lampes, on en dirigera la lumière du côté de sa face.
Ses lumières

Sortes de coupelles où l’on mettait l’huile et les mèches

Elle éclairera du côté de sa face

Dispose les ouvertures des six lampes qui sont au sommet des branches prenant naissance au-dessus des branches latérales de telle manière qu’elle se tourne vers la tige centrale. De cette manière, les lampes, lorsque tu les allumeras, « éclaireront du côté de sa face », leur lumière se dirigera vers la tige centrale, laquelle constitue le corps de la menora

25,38
Puis, ses mouchettes et ses godets, en or pur.
Et ses mouchettes (malqa‘hayim)

Ce sont les pincettes servant à saisir la mèche trempée dans l’huile, à l’arranger et à l’étirer dans les orifices des lampes. C’est parce qu’elles servent à « prendre » (laqoa‘h) qu’on les appelle malqa‘hayim. Le mot araméen tsivta employé par le Targoum Onqelos signifie une « pince », en français médiéval : « tenalies »

Et ses racloirs

Ce sont comme des petites coupelles servant à retirer chaque matin les cendres des lampes quand on les nettoie. On enlève la cendre des mèches qui ont brûlé pendant la nuit et qui se sont éteintes. On les appelle en français médiéval : « puisedoire », comme dans : « pour enlever (la‘htoth) le feu du foyer » (Yecha’ya 30, 14)

25,39
Un kikkar d'or pur sera employé pour le candélabre, y compris tous ces accessoires.
D’un kikar d’or pur

Son poids devra être exactement d’un kikar, ni plus ni moins. Le kikar servant à des usages profanes valait soixante manè, et celui pour des usages sacrés le double, soit cent vingt manè (Bekhoroth 5a). Le manè équivaut à la livre qui sert à peser l’argent selon le système des poids en vigueur à Cologne. Il correspond à cent pièces d’or, soit vingt-cinq sèla‘ïm, un sèla’ valant quatre pièces d’or

25,40
Médite et exécute, selon le plan qui t'est indiqué sur cette montagne.
Et vois et fais

Regarde ici, sur la montagne, le modèle que je te montre ! Cela nous apprend que Mochè avait des difficultés à faire la menora jusqu’à ce que le Saint béni soit-Il lui ait montré une menora en feu (Mena‘hoth 29a)

Qui t’est montré (marè)

Comme le rend le Targoum Onqelos : « que l’on t’a fait voir sur la montagne ». Si le verbe marè (« montrer ») avait été ponctué d’un pata‘h, il aurait signifié : « que tu as montré à d’autres ». Mais comme il est ponctué d’un ‘hataf qamats, il signifie : « Il t’a été montré ce que d’autres t’ont fait voir »

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29 Avril 2024 - 21 Nissan 5784

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