Ce qui empêche la prière d’être acceptée : le manque de confiance dans le fait qu’elle puisse l’être...

Il est écrit dans l’ouvrage Toldot Ya’akov Yossef, au sujet de la Paracha ‘Ekev, au nom du Ba’al Chem Tov : « Parfois, l’homme s’éloigne du service de D.ieu en raison d’un excès d’humilité. Ce surplus de modestie l’empêche de croire que sa prière et son étude de la Torah puissent avoir le pouvoir de répandre l’abondance sur tous les mondes et que même les anges puissent s’en alimenter. S’il en avait conscience, il prierait avec joie et crainte et prendrait soin de prononcer chaque mot, chaque son comme il se doit. Il convient de prêter attention aux propos de David Hamélekh, que la paix repose sur lui (Téhilim 68, 14) : « Im tichkévoun ben chéfatim… », D.ieu garde et veille sur les lèvres de l’homme pour l’embrasser, lorsqu’il étudie ou prie avec crainte et ferveur. Quel homme ne serait pas saisi de tremblements et de sueurs, s’il prenait conscience que le Roi grand et redoutable veille assidûment sur les paroles prononcées par un être aussi méprisable que lui ? »

Cela ressemble à ce qu’ont dit nos Sages, de mémoire bénie (Talmud Traité Guittin 56a) : « L’humilité de Rabbi Zékharia a provoqué la destruction du Beit Hamikdach… L’homme doit prendre conscience qu’il est une échelle posée sur le sol dont le sommet atteint les Cieux et que tous ses gestes, ses paroles, ses pas et ses occupations ont des conséquences dans les hauteurs. Ainsi, il est certain qu’il fera attention que tous ses actes soient désintéressés. Ce n’est pas le cas lorsqu’il pense ne pas pouvoir avoir une influence, fut-elle positive ou négative, sur notre monde ou sur celui d’en haut, et qu’il suit les caprices de son cœur se disant qu’il aura ainsi la paix. En vérité, il n’en est pas ainsi. En effet, par ses bonnes actions, l’homme s’attache à D.ieu, comme il est écrit (Dévarim 28, 9) : « Tu marcheras dans Ses voies ». L’attribut de miséricorde que l’homme aura développé ici bas réveillera celui de D.ieu sur tous les mondes. »

Si l’homme était profondément convaincu et confiant qu’Hachem l’écoute avec compassion et que rien ne peut empêcher sa prière d’être acceptée, qu’il sache qu’elle le serait vraiment. Cependant, le véritable obstacle, c’est l’homme lui-même lorsqu’il pense que sa prière ne peut atteindre D.ieu et qu’il ne lui accorde donc pas l’importance qui lui est due.

Dans l’ouvrage ‘Alé Chour, il est écrit : « Il ne fait aucun doute que si nous étions dotés d’une foi infaillible et servions Hachem dans notre vie, notre prière serait toujours acceptée et son mérite amènerait la guérison et la bénédiction sur le monde. 

Notre Créateur est authentique, Il est le D.ieu de vérité et « Hachem est proche de tous ceux qui l’invoquent ». (Téhilim 145, 18) On aurait pu croire qu’il est proche de tout le monde mais la suite du verset vient nous enseigner qu’il l’est « … De tous ceux qui l’appellent avec sincérité ». (Yalkout Téhilim, chap.808) C’est la qualité de notre prière qui nous permettra de nous rapprocher de D.ieu.

Pourtant, ceci va à l’encontre de notre manière habituelle de penser. En effet, nous nous imaginons que les Tsadikim, par le biais de leurs prières, sont proches de D.ieu et que les impies en sont fort éloignés. Il nous est dévoilé ici que l’éloignement ou la proximité ne dépend pas de la grandeur de la personne qui prie, mais de sa sincérité. D.ieu pourrait même être proche d’un impie si celui-ci « l’appelle avec sincérité ». « Appeler avec sincérité », c’est savoir dans quelle situation on se trouve et de là, se tourner vers D.ieu.

Nous faisons partie des dernières générations avant la Délivrance. L’impureté, l’insensibilité grandissante et la perception réduite de l’existence d’Hachem sont partout autour de nous. Si seulement nous connaissions notre situation réelle et arrêtions de nous leurrer, nous nous dresserions en prières devant D.ieu, serions proches de Lui et retrouverions cette intimité des générations antérieures. Sa grandeur infinie, c’est précisément cela : être le D.ieu de vérité. » (Fin des propos tirés de l’ouvrage ‘Alé Chour)