1. On sait que lorsque le ‘Hafets ‘Haïm accueillait des invités pour les repas du Chabbath, il se hâtait de réciter rapidement le Kiddouch, sans réciter au préalable Chalom Alékhèm. Il s’exprimait ainsi : « Les anges peuvent patienter, mais les invités, eux, ne peuvent attendre… ».

2. Même à un âge très avancé, le ‘Hafets Haïm déployait maints efforts pour ses invités. Une fois, l’un des invités s’aperçut que le géant de la génération lui-même lui préparait le lit et y posait les draps. L’invité était extrêmement gêné et dit au ‘Hafets ‘Haïm : « Je peux faire tout ça moi-même, vous ne devez pas faire tant d’efforts pour moi. » Et le ‘Hafets ‘Haïm de répondre : « Vous parlez ainsi ?! Et demain, vous voudrez mettre les Téfilines à ma place ?! Que m’importe si vous pouvez le faire à ma place - pouvez-vous me rendre quitte des Mitsvot auxquelles je suis astreint ?!... »

3. Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev, auteur du Kédouchat Lévy, a été entretenu par son riche beau-père plusieurs années après son mariage. Son beau-père accueillait d’innombrables invités, et il vit un jour que son gendre, Rabbi Lévi Its’hak, se donnait de la peine pour servir les invités. Le beau-père, étonné, lui dit : « Mais nous avons un serviteur non-juif, pourquoi faire ces efforts ? En échange de quelques roubles, le non-Juif peut faire tout ça ! » Et Rabbi Lévi Its’hak de rétorquer à son beau-père : « Mais cette grande Mitsva d’accueil des invités, vais-je l’offrir en cadeau à un non-Juif, et de plus, le payer à cet effet ?!... »

4. Le Gaon Rabbi ‘Haïm de Brisk, outre sa grandeur en Torah, était célèbre pour son accueil des invités. Il se donnait de la peine pour chacun de ses invités autant que possible. Un jour, un invité qu’il avait accueilli avait remarqué à quel point Rabbi ‘Haïm se démenait pour lui, et il lui dit : « Rabbi, pourquoi vous donner tant de peine, je peux vous aider ! ». Rabbi ‘Haïm ne répondit rien. Le lendemain, le Rav demanda d’honorer l’invité par la Hagbaa (levée) du Séfer Torah, et dès que l’invité se mit à soulever le Séfer Torah, Rabbi ‘Haïm s’approcha rapidement de lui pour l’aider à le soulever. Il lui dit : « Je peux vous aider. » L’invité comprit immédiatement l’allusion : la Mitsva d’accueil des invités est extrêmement grande et il convient à l’hôte de se donner beaucoup de peine pour l’accomplir.

5. Rabbi Ména’hem Mondrar, l’Admour de Kassov, se distinguait particulièrement par son accueil des invités à Jérusalem. Il était réjouissant de voir des dizaines et des dizaines de personnes manger chez lui en même temps, et il se donnait lui-même la peine pour chacun d’entre eux. La salle à manger de la famille Mondrar était petite et simple, et des dizaines d’invités étaient assis et se rassasiaient. Dans un coin de la salle à manger étaient entreposés des tréteaux en bois avec des pieds, et lorsque d’autres Juifs entraient pour se restaurer, il prenait lui-même deux pieds, sur lesquels il posait une large planche en bois, et leur préparait une table et un coin pour manger. Si, après tous ses efforts, il manquait encore de la place - car les invités pouvaient venir en foule sans avertir, sans qu’il puisse se préparer convenablement -, il envoyait ses fils manger sous la table, et il asseyait à leur place des invités. Parfois, lorsqu’il m’arrivait de manger là-bas, je sentais quelque chose bouger sous mes jambes en-dessous de la table, et lorsque je me penchai pour vérifier ce que c’était, je voyais un enfant aux longues Péot tenant une assiette et mangeant…

6. On relate une extraordinaire histoire, à partir de laquelle nous voyons jusqu’où alla la qualité d’accueil des invités de Rabbi Ména’hem, et sa conduite, d’une simplicité prodigieuse : un jour, deux Juifs se rencontrèrent à côté du Kotel, et juste à ce moment-là, Rabbi Ména’hem passa à côté d’eux. L’un d’eux dit à son ami : « C’est l’Admour de Kassov, va lui demander une Brakha. » Et son compagnon de répondre : « Ce n’est pas l’Admour, ne raconte pas n’importe quoi ! ». Et son ami d’insister : « Si, c’est bien l’Admour ! ». Et son ami de rétorquer : « Mais non, je mange avec lui chaque semaine chez Mondrar… ».

7. Un Juif vit un jour un homme entrer dans la maison de Rabbi Ména’hem un vendredi soir, se rendre à la cuisine et se servir une assiette de Tchoulent chaud. Ce Juif lui dit : « Pardon, mais le Tchoulent - c’est pour le Chabbath matin ! ». Et l’homme de répliquer : « Cela fait trente ans que j’agis ainsi, et tu me dis quoi faire ?! ».

8. Rabbi Arié Lévine était exceptionnel dans son accueil des invités. Tous les gens de rien se promenaient chez lui, comme si c’était leur propre maison, et personne ne bronchait. Un jour, un pauvre s’approcha de lui, qui depuis une longue période mangeait et dormait au domicile de Rabbi Arié, et l’interrogea (sans savoir qu’il était le maître de maison) : comme cela faisait plusieurs mois qu’il résidait là et que personne ne lui disait rien, il lui demanda s’il savait combien de temps il pourrait y rester. Rabbi Arié répondit avec sa bonté légendaire : « Crois-moi, moi aussi je suis là depuis plusieurs mois, et personne ne m’a dit de quitter les lieux - tu peux rester ici autant de temps que tu veux… ».

9. Dans l’ouvrage Bédidi Hou Ouvda, il est rapporté au nom du Rav Halpérin qui l’a entendu du Gaon de Tchébin zatsal, que l’homme qui accueille des invités et veut se tester pour vérifier s’il excelle dans la Mitsva d’accueil des invités fera le test suivant : si l’invité peut entrer dans la cuisine pour se faire lui-même un café sans mot dire, le maître de maison a la certitude qu’il excelle dans la Mitsva d’accueil des invités.

10. On raconte sur l’un des grands Tsadikim de la génération que lorsqu’il accueillait des invités, il déployait des efforts physiques pour eux, et lorsqu’ils dormaient, il les couvrait lui-même les nuits froides et lorsqu’il remarquait que les chaussures du démuni - déposées à côté du lit - étaient déchirées et abîmées, il les remplaçait par de nouvelles chaussures. Le lendemain, lorsque le pauvre se levait, il trouvait des nouvelles chaussures à côté de son lit. Puissions-nous, avec l’aide de D.ieu, accomplir le mieux possible toutes les Mitsvot, et en particulier la Mitsva d’accueil des invités et bénéficier de toutes les influences positives émanant de la Mitsva d’accueil des invités, comme l’indique Rabbi Pin’has Makoritz : l’accueil des invités conduit à la joie qui est propice à une bonne Parnassa, en vertu de l’adage : « Véhayita Akh Saméa’h » (« Tu seras uniquement joyeux »), dont la valeur numérique équivaut à 800. De même, la valeur numérique des termes « Hakhnassat Or’him » (accueil des invités) est également de 800, car l’accueil des invités instille de la joie, et la joie apporte la Parnassa.