Dans la Guemara, tous les sujets sont abordés. 
 
Parmi eux, l'étonnante histoire dont nous allons parler aujourd'hui : 
 
Un moustique a dit à sa femme qu'il allait faire un petit tour. 
 
Lorsqu'il est "rentré à la maison", sa femme lui a proposé de prendre le petit déjeuner avec elle ; mais Monsieur moustique a répondu : "J'ai déjà mangé" (lors de sa promenade, il avait piqué un homme bien gros, et avait donc mangé un "super petit déjeuner" en aspirant son sang). 
 
En entendant cela, Mme moustique s'est énormément vexée (comment son mari avait-il pu si bien manger tout seul, en égoïste, sans l'inviter à partager son repas ?). A tel point qu'elle a décidé de se séparer de lui pendant sept ans. 
 
La Guemara, juste avant cette histoire, avait pourtant dit que ces  moustiques ne vivaient qu'un seul jour. Mais ce n'est pas contradictoire avec le fait que Mme moustique se soit séparé de son mari pendant sept ans, car les années dont on parle ici ne sont pas des années "humaines" mais des années "de moustique". 
 
La Guemara s'arrête sur cette étonnante précision. Mais comment la comprendre ? Et surtout, comment comprendre l'histoire très surprenante qu'elle rapporte ? Quels enseignements pouvons-nous tirer de ce récit ? Pourquoi la Guemara nous parle-t-elle d'une dispute "entre moustiques" ? N'y a-t-il pas déjà suffisamment de disputes entre les hommes ?!
 
Rav Yaacov Galinski explique que cette histoire montre à quel point il est ridicule, dans la vie, de perdre du temps à se disputer. 
 
Ces moustiques, qui ne vivent pourtant que 24 heures, ont passé "sept ans" (soit plusieurs heures de cette journée) à se disputer, alors qu'ils auraient pu faire tellement de choses constructives ! 
 
Si un médecin annonçait à une personne qui ne lui reste que quelques heures à vivre, aurait-elle envie de gâcher ce temps si précieux en se disputant pour des bêtises (un petit déjeuner !) ? Elle profiterait plutôt pleinement de chaque seconde (elle ne voudrait même pas dormir !), pour faire un maximum de bien autour d'elle ! 
 
Chaque jour, nous disons plusieurs fois (dans la Amida ou le Birkat Hamazone) : "Ossé Chalom bimromav Hou yaassé Chalom alénou". 
 
Par ces mots, nous souhaitons qu'Hachem, qui fait régner la paix parmi les malakhim (anges) dans le ciel, la fasse aussi régner sur nous sur terre.
 
Les anges ne se disputent pas. Ils sont bien supérieurs à nous, êtres humains. 
 
Par conséquent, lorsqu'ils nous voient nous disputer (parfois pendant plusieurs années !) pour des bêtises, ils ont du mal à nous comprendre (de même que nous, êtres humains, avons du mal à comprendre, dans l'histoire rapportée précédemment, comment des moustiques peuvent "prendre le temps" de se disputer alors que leur vie est très très courte)... 
 
Parfois, des gens ne parlent plus à leur parents pendant des dizaines d'années pour un évènement qui s'est passé lorsqu'ils étaient enfants. Parce que, par exemple, le mère n'a pas voulu leur acheter la bicyclette dont ils rêvaient... 
 
N'est-ce pas dommage de gâcher tellement d'années pour une chose qui peut se réparer ?! 
 
L'être humain a parfois l'impression qu'il va vivre éternellement. Mais en vérité, la vie passe tellement vite qu'elle est comparable aux quelques heures, très courtes, de la vie d'un moustique.
 
Par rapport à l'éternité, les quelques heures de vie d'un homme passent extrêmement vite. 
 
Essayons de les utiliser au mieux, sans les gâcher par des choses qui n'en valent pas la peine.
 
Retranscription : Léa Marciano 

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