Le foyer doit être pour l’homme un havre de paix, où il se repose et déconnecte du stress quotidien, un endroit où la critique est bannie, où il n’a pas besoin de faire ses preuves et de justifier son existence !

C’est l’espace le plus agréable de l’homme, car on l’accepte comme il est, avec ses points faibles et ses points forts !

Dans les premières années de notre mariage, mon mari restait longtemps en dehors de la maison. Il préférait étudier à la synagogue plutôt qu’à la maison, lorsqu’il voulait discuter avec ses amis, c’était toujours à l’extérieur. Il appréciait la nourriture achetée et prenait ses repas dehors.

J’avais du mal à m’y faire ! J’étais profondément vexée, je me suis mise à lui faire des remarques puis à me mettre en colère, mais la situation n’évoluait pas !

J’ai pris conseil auprès d’une femme, experte en la matière, qui m’a dévoilé quelques astuces…

J’ai commencé par ne plus du tout aborder le sujet de son absence à la maison. Je me suis appliquée à préparer de délicieux plats. La maison était plus rangée et sentait le propre. Il faisait bon vivre grâce à l’achat de quelques disques, de trois pots de fleurs et de nouveaux draps.

Lorsque mon mari franchissait le seuil de notre maison, je mettais un point d’honneur à couper la ligne du téléphone et à le recevoir, joliment vêtue et souriante.

Et dans nos discussions, je n’émettais aucune critique et je me focalisais sur les compliments que je pouvais lui adresser.

En l’espace de quelques semaines, je n’en croyais pas mes yeux… La vie avait pris une autre tournure.

J’ai compris alors que mes paroles négatives l’avaient éloigné de notre foyer.

Nous sommes tous conscients de nos traits de caractère et nous voulons tous nous perfectionner, pour être meilleurs, mieux réussir ou être plus sociables.

Le changement ne s’opère pas par magie ! Chacun des deux conjoints doit s’armer de patience !

Rabbi Israël Salanter nous enseigne « qu’il est aussi ardu de modifier un trait de caractère que d’apprendre tout le Talmud.»

Surmonter sa jalousie, son mauvais œil ou n’importe quelle autre mauvaise tendance est le travail d’une vie !

La femme de ’Haïm est une excellente employée, mais elle ne supporte aucun imprévu ou dérapage.

’Haïm, qui a appris à la connaître, sert de « bouc émissaire » en cas de besoin. Il sait très bien que l’habituelle pluie de remarques de sa femme, dès son arrivée à la maison, est en général exagérée.

Une fois la porte refermée, il attend quelques instants et s’approche d’elle, à pas de loup.

Il n’ose même pas la regarder en face, pourtant, contre toute attente, elle sourit.

-      « Que penses-tu de cette averse verbale ? » lui demande-t-elle, d’un ton badin.

Elle sent que c’est la première fois, qu’elle prend de la hauteur face aux contrariétés, elle commence à changer…

La femme doit être consciente que l’on peut modifier ses mauvaises qualités au bout de nombreuses années de travail sur soi, mais que le caractère lui-même est irréversible ! D.ieu pourvoit l’homme d’une personnalité qui lui convient pour mener à bien sa mission sur Terre.

Il est impossible de rendre un homme jovial et léger, sérieux et réfléchi. Toute tentative dans ce sens serait vouée à l’échec !

Le but de la vie de couple n’est pas de changer l’autre et de l’éduquer.

Il s’agit plutôt de vivre sa vie de couple malgré les contrastes, d’aider l’autre, le cœur plein d’amour, de fraternité, de paix et d’amitié, sans oublier que le caractère différent de l’autre permet de se perfectionner et d’accomplir son propre destin.

Nos Sages, de mémoire bénie (Traité de Sota 47,1) s’expriment ainsi : « Le pays natal trouve grâce aux yeux de ses habitants et la femme aux yeux de son mari ! »

D.ieu bénit la nouvelle maison d’une grâce particulière et le couple, qui vit comme dans un seul corps, enrichira et fera perdurer cette beauté.