Mon célibat a été l’une des épreuves les plus difficiles de ma vie. Pendant 34 ans, j’ai attendu l’homme qui ne venait pas. J’ai connu le doute, les larmes, la solitude, et parfois même le désespoir. J’ai côtoyé cette peur, mêlée de colère et d’incompréhension, de terminer ma vie sans n’avoir rien construit.

Pendant longtemps je me suis sentie vulnérable et abandonnée.

Puis la vie, les rencontres, et tant d’autres choses encore, m’ont fait prendre conscience que je m’étais trompée de chemin d’existence.

Ainsi j’ai commencé à faire Téchouva, et à me rapprocher peu à peu de mon Créateur.

J’ai alors compris que cette solitude, qui m’avait tant affectée jusque-là, n’était que temporaire et partielle.

À la fin de l’année 2019, j’ai arrêté mon travail qui devenait incompatible avec ma vie juive, et ai commencé à manger strictement Cachère.

En janvier 2020, j’ai décidé de m’acheter des Kissouï Roch (couvre-chefs) lors d’un voyage en Israël alors que j’étais toujours célibataire.

Des Kissouï que je prenais plaisir à essayer le soir seule dans ma chambre, tant ils me projetaient dans une réalité rêvée de femme juive mariée et Tsanoua.

En février, je suis partie à Ouman, en Ukraine, pour aller pèleriner les Tsadikim.

Là-bas, j’ai demandé pardon au Maître du Monde pour mes fautes du passé, et j’ai prié bien sûr pour qu’Il m’envoie rapidement mon Zivoug.

En mars, est arrivé le Covid. J’ai dû alors intensifier les Téfilot, renforcer ma Émouna, ma Tsni'out, ainsi que la A'hdout.

En avril, une femme avec qui j’étais partie à Ouman m’a un jour appelée pour me présenter un jeune homme qui étudiait à la Yéchiva à Jérusalem.

Les mois suivants, nous avons fait un Chiddoukh « dans les règles de l’art » et à la fin de l’année, nous étions mariés.

Aujourd’hui, j’ai enfin fini par comprendre pourquoi mon Zivoug avait mis tant de temps à arriver.

Je n’étais pas prête.

Pas prête à recevoir le cadeau merveilleux qu’Hachem m’avait bien soigneusement réservé. Un cadeau à la hauteur de mon potentiel d’élévation spirituelle.

Donc aujourd’hui j’aimerais dire à toutes les célibataires que cette attente ne durera pas.

Le célibat est certes une grande épreuve, que seules celles qui la traversent peuvent comprendre. Mais comme toute épreuve, elle n’est pas éternelle.

Alors n’ayez pas peur, vous aussi, de vous imaginer la tête couverte très bientôt, avec l’aide d’Hachem, et de vous projeter dans un avenir proche avec votre mari et vos enfants.

N’ayez pas peur non plus de continuer à faire des rencontres, des Chiddoukhim, même si vous avez été tant de fois désillusionnées. Car il est certain que vous finirez par rencontrer celui qui réussira à vous faire oublier toutes les « mauvaises expériences » du passé.

Enfin n’ayez pas peur d’implorer Hachem, encore et encore, pour qu’Il vous envoie la délivrance, la chose qui vous fera devenir une femme encore plus forte, confiante et déterminée.

Tout est à la fois entre nos mains et entre les mains d’Hachem. Et la chose qui est sûre, c’est qu’Il ne vous abandonnera jamais...

Témoignage de Aurélia Kalifa