Après plusieurs années passées à faire des rencontres dans le cadre des Chidoukhim pour trouver l’âme sœur, j’avais fini par désespérer, parce que chacune autour de moi parvenait à trouver enfin sa moitié… tout le monde, sauf moi !

Tout le monde… sauf moi

J’avais très envie de me marier jeune ! Dès que j’ai eu 20 ans, je voulais construire une famille et pouvoir être maman. J’ai toujours aimé les enfants et c’est d’ailleurs devenu mon métier ! Je m’occupe d’enfants en bas âge dans une garderie.

J’ai donc commencé à faire des Chidoukhim à l’âge de 21 ans. Ayant grandi dans une famille religieuse, pour moi, il était évident que ce serait de cette façon que je pourrais trouver mon Zivoug, celui qui m’était destiné.

Mais au bout de quelques années, je me suis rendue compte que, si ça marchait pour mes copines… ce n’était pas le cas pour moi ! Fréquemment, on me faisait des présentations, mais il y avait toujours quelque chose qui ne collait pas. Soit de son côté, soit du mien, ou alors parfois, vraiment, il n’y avait rien en commun entre le jeune homme et moi ! Malgré mes désillusions, j’espérais toujours et j’acceptais à chaque fois que quelqu’un souhaitait me faire rencontrer une nouvelle personne.

A côté de ça, mes amies aussi sortaient en Chiddoukh… et elles avaient plus de succès ! Fréquemment, je recevais des invitations à des fiançailles, à des mariages.

J’étais toujours l’invitée… et jamais la mariée.

Je ne le disais à personne, mais je ressentais une profonde douleur à chaque fois. J’étais tellement triste ! Je ne comprenais pas ce qui bloquait et je m’en voulais de ressentir de la jalousie. Après tout, c’était Hachem qui arrangeait les rencontres. Mais après des années de présentations qui ne débouchaient sur rien, j’avais beaucoup de mal à garder ma Émouna (foi en D.ieu) intacte.

Un jour, une de mes tantes m’a proposé d’aller rencontrer un garçon de mon âge qui était en vacances en Israël. Je n’avais plus beaucoup de motivation, mais impossible de le dire à ma tante. J’ai donc gardé mes sombres pensées pour moi et je me suis rendue au lieu de rendez-vous.

À ma grande surprise, on s’est tout de suite bien entendus ! On s’est même rencontrés plusieurs fois. J’ai commencé à reprendre espoir, je me sentais enfin plus légère et optimiste.

Vers la fin de l’été, lors d’un nouveau rendez-vous, il m’annonça qu’il avait sérieusement réfléchi et qu’il n’était pas sûr de vouloir faire la Aliya. En vérité, il n’était pas totalement convaincu que je sois la femme de sa vie...

C’est comme si le ciel m’était tombé sur la tête ! J’en ai pleuré pendant des jours sans pouvoir m’arrêter. J’avais enfin cru avoir rencontré un gentil garçon qui me plaisait et je me retrouvais à 32 ans de nouveau seule et de retour à la case départ !

Une Brakha dans la joie

Mes amies et ma famille essayaient de m’entourer, de me parler, de me réconforter et, même s’ils étaient adorables, ça ne marchait pas.

Un jour, Tsipora, une copine, m’envoya un message qui disait : “Je sais que tu es triste. Si tu veux, je passe te prendre en voiture et on va lire des Téhilim au Kévèr Ra’hel. Ça fait toujours du bien”.

Je ne comprenais pas pourquoi D.ieu me laissait souffrir autant, mais j’acceptai de l’accompagner, juste pour ne pas rester seule chez moi à retourner encore une fois toutes ces pensées dans ma tête.

On était en plein milieu de la semaine et pour une fois, il n’y avait pas grand monde. Au moment où on était sur le point de rentrer dans la salle de prière… on est tombées nez à nez avec une mariée ! Magnifique dans sa longue robe blanche et sa coiffure de princesse, elle était en train de sortir du Kévèr quand elle nous a croisées.

J’étais tellement étonnée que j’en suis restée bouche-bée.

Et alors qu’elle ne nous connaissait pas du tout, la Kalla se mit à nous bénir ! D’abord Tsipora et ensuite moi. Quand elle m’a regardée, elle m’a dit avec beaucoup de douceur : “Je te souhaite de trouver rapidement ton Zivoug, celui qui t’est destiné… sans plus attendre”.

Ses mots me sont allés directement au cœur et je ne me suis même pas aperçue que les larmes s’étaient mises à couler toutes seules sur mon visage.

La mariée avait l’air si heureuse, si sereine, et moi, je me sentais tellement… vide !

Les mains collées au tombeau de Ra’hel Iménou, j’épanchai mon cœur sans aucune retenue. “Pourquoi Hachem n’entend pas mes prières ? Pourquoi me refuse-t-Il le bonheur de fonder un foyer ?”...

Et tout devient clair

Je ne sais pas combien de temps je restai à prier, mais je me sentais apaisée en sortant : plus de larmes (je crois que je les avais toutes épuisées là-bas). Les jours suivants, je repris confiance en moi et surtout en Hachem.

Quelques mois plus tard, ma Rabbanite m’appela pour me proposer de rencontrer un jeune homme. J’acceptai de bon cœur et cette fois-ci, ce fut la bonne !

J’avais enfin trouvé mon âme sœur. Et pourtant, il était assez différent de moi ! Lui avait grandi dans une famille complètement éloignée du judaïsme, mais après plusieurs années de questionnement, il avait décidé de faire Téchouva, depuis un peu plus de 4 ans.

Et c’est là que tout devint plus clair dans mon esprit. En fait, je croyais que D.ieu ne voulait pas que je me marie… alors qu’en fait, il laissait à mon futur mari le temps de se préparer, d’avancer à son rythme dans les voies de la Torah… avant de venir jusqu’à moi !

Je compris alors ce que disent nos Sages : “L’homme fait de nombreux projets, mais c’est toujours le plan Divin qui finit par se réaliser…”

Le jour de mon mariage fut le plus beau jour de ma vie… Et à mon tour, ce jour-là, je suis venue prier au Kévèr Ra’hel. Dans ma robe de mariée, j’ai remercié Ra’hel de m’avoir écoutée et d’avoir sûrement intercédé dans les Cieux pour moi… Et j’eus une reconnaissance infinie envers D.ieu d’avoir pris le temps de m’envoyer la meilleure personne pour moi. Et bien sûr, j’ai prié pour que chaque fille d’Israël puisse, à son tour, trouver son Zivoug… sans plus attendre !

Témoignage reçu de Eva M.