Nous, les filles, on aime tout maîtriser, et si on pouvait tout savoir à l’avance, ce serait encore mieux ! Mais quand rien ne se passe comme on veut, on fait comment ? Et bien on fait confiance à Hachem !

Les bonnes joues

Je me lance et je vous raconte mon histoire aujourd’hui. Je m’appelle Karine et j’ai 38 ans. Je crois que d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un souci avec mon poids. 

Petite, on m’appelait “bouboule”, “les bonnes joues” et je ne sais plus quelle autre gentillesse, qui me faisait sentir que je n’étais pas comme les autres.

Et avec les années et l’adolescence, ça ne s’est pas arrangé !

Pendant que mes copines de classe grandissaient, moi aussi je grandissais… mais en largeur !

Alors, ok, ce n’était pas la meilleure façon de réagir, mais moi, le fait d’être en surpoids, me donnait envie de… manger !

Et j’ai atteint la majorité à ce rythme : régimes ratés, complexes, boîtes de chocolats et cours de gym.

Avec les années, le poids s’est installé et j’étais loin de la silhouette filiforme dont je rêvais.

Et la Émouna dans tout ça ?

À partir de ce moment et pendant toute la vingtaine, je n’ai pas cessé de m’interroger : pourquoi Hachem m’avait donné ce corps à la naissance ? Un corps qui s’épaississait juste en regardant des viennoiseries, un corps qui ne me donnait absolument aucune confiance en moi, alors que je me forçais à sortir en Chiddoukh, pour rencontrer des garçons en vue du mariage.

D’ailleurs, aucun Chiddoukh ne donnait de résultat ! Chaque fois, je faisais des efforts, j’arrangeais mes cheveux, choisissais une belle robe… mais, rarement, le prétendant était intéressé pour me revoir. Et c’est comme ça que j’ai atteint la trentaine. Avec mes kilos en trop, ma solitude, mes tentatives de Chiddoukhim et les faire-part de mariage de chacune de mes copines.

Une femme de valeur

Quand j’étais petite, ma grand-mère me disait toujours : “La grâce est insaisissable et la beauté est vaine, mais une femme qui craint D.ieu, elle sera louée.” Sur le moment, ça me réchauffait toujours le cœur, même si je ne comprenais pas ce que voulait dire “craindre D.ieu”, mais avec les années et l’absence de ma grand-mère, j’ai fini par oublier tout ça. 

Jusqu’à ce qu’un jour, ça me revienne en pleine tête, lors d’un cours de Torah sur Echet ‘Hayil, la femme valeureuse du roi Chlomo.

Cette phrase m’a tellement marquée, que quand j’en ai compris le sens à ce cours, ça a changé beaucoup de choses chez moi. 

J’ai décidé d’arrêter de demander à Hachem de changer mon corps. Pour moi, c’était ça la crainte d’Hachem : comprendre que je n’y comprenais rien, mais que LUI savait ce qu’IL faisait.

Je culpabilisais moins d’être toujours célibataire à 35 ans. J’ai continué les cours de gym, parce qu’en fait, j’aime ça et j’ai continué, par-ci par-là, à manger des viennoiseries… bah, parce que j’aime ça aussi !

Et puis, j’ai changé ma façon de prier. Avant, je suppliais D.ieu de m’entendre, sous-entendu, de m’envoyer ce mari que j’attendais tant. Et depuis, je priais Hachem de me donner le mérite d’entendre un jour les paroles d’Echet ‘Hayil et surtout d’arriver à incarner cette femme juive valeureuse.

Lâcher prise complètement

Et c’est comme ça que j’ai eu envie de partir en Israël pour visiter Jérusalem et les autres lieux saints. Pour fêter mes 35 ans, je me suis inscrite dans un voyage groupé avec une Rabbanite. Sauf que mon corps (encore lui) en a décidé autrement ! Et la veille du départ, je me suis réveillée bouillante de fièvre avec les dents qui claquent ! Impossible de mettre un pied hors du lit, j’étais à l’agonie. Bien sûr, on était dimanche et je prenais l’avion dans moins de 24 heures ! Sans autre solution, ma mère a appelé SOS Médecins.

Après 3 heures d’attente, le fameux médecin, Docteur Jérôme Cohen, a fini par sonner à la porte. Moi, je n’en menais pas large, j’étais rouge et je tremblais de froid, emmitouflée dans toutes les couvertures. Le médecin s’est excusé de son retard en expliquant qu’il remplaçait exceptionnellement un médecin… lui-même malade.

J’ai expliqué que je devais monter dans l’avion le lendemain et qu’il était impossible que je rate le voyage et combien j’avais hâte d’être à Jérusalem !

Il a ri, sûrement qu’il a cru que je délirais. Moi, tout ce que je voulais, c’était des médicaments express.

Le lendemain matin, tout allait bien mieux et j’ai pu monter dans l’avion, direction ‘Hévron et les tombeaux de nos grands Tsadikim !

Le plus bizarre, c’est qu’au même moment, à Paris, le médecin remplaçant a appelé ma mère pour lui demander comment je me sentais (d’ailleurs, ma mère l’a trouvé bien consciencieux pour un médecin d’urgence). Et puis, il a carrément dit à ma mère qu’il souhaitait me voir à mon retour !

Et c’est comme ça que je suis sortie en Chiddoukh à mon retour d’Israël avec Monsieur SOS Médecins.

Moi ! Avec mes 35 ans, mes kilos en trop, ma fièvre et mes couches de couvertures sur le dos. Le seul jour de ma vie où je n’avais fait aucun effort pour être jolie, où ma seule préoccupation était de voyager à tout prix en Israël… ce jour-là, j’ai rencontré mon futur mari !

Et je vais vous confier un truc : tous les vendredis soirs, quand mon mari récite le chant Echet ‘Hayil, à ce moment précis, je remercie Hachem qui dépasse toute la logique et notre impatience à nous les filles et qui m’a envoyé exactement ce dont j’avais besoin… au moment parfait !

Témoignage reçu de Karine B.

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