Chère amie,

Comment réagis-tu, dans ton quotidien, au changement ? (Ex : saut d’humeur de ton mari, annonce d’une mauvaise nouvelle, changement de programme inattendu, etc.)

Pour y réfléchir ensemble, je te propose cette semaine un apprentissage très instructif du célèbre livre « Qui a piqué mon fromage ? », de Spencer Johnson, qui bien que tiré de la littérature profane, porte un esprit très thoraïque sur le changement.

Le livre en bref

C’est l’histoire de deux souris, et de deux bonhommes, qui se retrouvent parachutés dans un labyrinthe.

Leur objectif : trouver, au plus vite, un maximum de fromage, et en profiter pleinement.

Leur méthode : pour les souris, pas de méthode. Elles se fient à leur flair, avancent à la mesure de leur instinct.

Pour les bonhommes, des réflexions poussées ; une rationalisation est faite sur l’élaboration de leur trajet dans le labyrinthe.

Leur résultat : les souris parviennent assez rapidement à une source importante de fromages, en profitent pleinement, mais ne s’y installent pas définitivement non plus. Méfiance oblige, leur flair leur indique qu’un beau jour, le stock arrivera à sa fin, et qu’il faudra changer d’endroit. Elles l’évaluent donc quotidiennement, et se tiennent prêtes pour leur prochaine quête de fromage.

Les bonhommes eux, lourds de leurs calculs en tous genres, arrivent plus tardivement à cet eldorado. Ils sont enfin rassurés et s’y installent durablement, décorent le lieu, et pensent être soulagés à vie au vu de l’étendue du stock de fromage. Mais ce qui devait arriver, arriva : voilà qu’un beau jour, il n’en reste plus rien ! Dépités, ils râlent et s’enlisent dans la déprime.

Ce qu’ils en auront appris : les souris ont su rebondir face au changement, car elles s’y étaient préparées bien avant qu’il ne survienne. Ainsi, elles ont, sans réfléchir et sans l’ombre d’un doute sur le futur succès de leur opération, poursuivi leur chemin dans le labyrinthe à la recherche d’un nouveau fromage. Evidemment, elles en ont vite trouvé un nouveau, et ainsi de suite.

Quant aux bonhommes, l’un d’eux s’est un jour réveillé de sa léthargie et a tenté de convaincre son ami d’en faire de même. Tu penses ! Le poids de sa nostalgie l’a bien trop embarrassé : c’était CE fromage qu’il voulait retrouver, et dans CET endroit-là, et rien d’autre. Tant pis pour lui, l’optimiste a quitté cet endroit et s’est vu attribuer de nouvelles forces vivifiantes, de par son action ayant pris le dessus sur sa réflexion, afin d’atteindre son nouvel objectif ! Ce qu’il fut : il parvint à trouver un gisement bien plus important, mais cette fois-ci, il ne s’y est pas enlisé ; il a profité sans perdre de vue que le fromage changerait à nouveau de place. A lui se d’adapter !

Et toi, dans tout ça ?

Forts de cette réflexion, il nous revient de nous interroger nous-mêmes sur la question : sommes-nous plus proches de ceux qui se préparent en permanence au changement, ou de ceux qui vivent perpétuellement dans la nostalgie de ce qu’ils n’ont pas, ou plus, ou de l’échec de leurs plans (ex : j’ai prévu que mon enfant deviendra comme cela, c’est comme ça et pas autrement) ?

Plus profondément encore, gardons-nous l’agilité du celui qui vit concrètement dans l’action, ou sommes-nous encombrés par nos manques permanents, ce qui nous enlise ?

En effet, la fonction principale de notre yetser hara est de nous donner l’illusion constante d’avoir des manques. Et notre erreur, à nous, est de vouloir les combler, au lieu d’apprendre à les maîtriser. Par exemple, je pense que mon enfant est beaucoup trop agité, surtout par rapport à celui de ma copine : beaucoup penseront à aller lui acheter de nouveaux jouets, pour qu’il s’occupe, au lieu de prendre le temps de jouer avec lui, afin qu’il se sente mieux et ait moins besoin de se faire remarquer. C’est cela, maîtriser nos manques, c’est résoudre leur racine, et non les dissimuler.

C’est justement ce qu’incarnent les souris dans notre fable : sans trop faire de calculs, nous devons nous aussi parvenir à accepter les choses telles qu’elles sont, et continuer à avancer. Impensable de rester figé par quelconque situation pour un juif qui croit en la grandeur du Roi des mondes ! La solution se trouvera toujours dans l’action et dans le mouvement.

C’est alors que nous trouverons des trésors encore plus grands que nos objectifs initiaux…eh oui à nous les meilleurs fromages les amies !

Mmmhhh, ça m’a donné faim tout ça d’un super repas halavi…pas vous ?!?

De bonnes nouvelles pour vous toutes les filles,

A très bientôt bH’’