« Mon fils est marié et père de deux garçons. Ils habitent dans l'appartement que nous leur avons acheté et nous les aidons un peu au quotidien. Pourtant, il me semble qu'il ne sait pas apprécier tous les efforts que nous faisons pour lui et sa famille. Il en demande toujours encore et encore, et si nous avons le malheur de refuser, c'est une avalanche de plaintes qui déferle sur nous. Comment lui faire comprendre que nous ne pouvons pas accéder à toutes ses demandes ? »

La situation décrite ci-dessus est plus fréquente que ce que l'on pourrait croire. De nombreux parents se retrouvent désarmés face aux exigences infinies de leurs enfants, même une fois que ceux-ci sont mariés et parents à leur tour.

En fait, il semble bien que les enfants qui agissent de la sorte aient été habitués depuis leur plus jeune âge à ce que leurs parents leur accordent tout ce qu'ils demandent. Ils ignorent que le puits possède un fond…

Evidemment, il est plus facile d'éduquer un enfant qu'un adulte. Cependant, si vous ne lui faites pas comprendre dès à présent que votre capacité à remplir ses exigences a une limite, vos relations risquent de s'envenimer… Il est préférable d'expliquer à votre fils la chose franchement, plutôt que de subir ses plaintes répétées et de lui en vouloir secrètement pour son ingratitude. Inutile de lui déclarer la guerre – il suffit de lui exposer la situation telle qu'elle est de manière calme mais ferme. N'ayez aucun remords, car vous le faites dans votre bon droit et pour son bien. Si vous lui parlez alors que vous n'êtes pas suffisamment convaincue du bien-fondé de votre démarche, vous ne ferez que compliquer davantage encore la situation.

Du reste, ce qui vient d'être dit est tout aussi valable pour les enfants de 2, 5 ou 12 ans. Certains enfants pensent que leur papa est une sorte de « distributeur automatique » ; il suffirait selon eux d'appuyer sur un bouton pour que celui-ci distribue la somme souhaitée. Mais la réalité, nous le savons bien, est toute autre : le père de famille travaille généralement très dur pour assurer les besoins nombreux de sa famille. Il s'avère que le « distributeur automatique » ne se remplit pas de lui-même mais que la chose est obtenue au prix de durs efforts. C'est sans compter que certains parents vivent avec la certitude que dire « non » à un enfant est une grave erreur et que cela risque de les frustrer pour le reste de leur existence… Qui sait quels dégâts psychologiques un refus si cruel pourrait leur causer ?!

D'aucuns rétorqueront : « Mais non, chez nous, cela ne se passe pas comme ça ; nous expliquons clairement aux enfants que nous travaillons dur pour gagner notre vie et que nous-mêmes, nous ne nous autorisons pas tout ce que nous aimerions nous acheter. Mais en vain, ils ne comprennent pas et continuent de gémir à chaque fois que nous leur refusons quoi que ce soit ».

Voici donc quelques conseils pour faire comprendre à votre enfant, dès le plus jeune âge, que votre générosité n’est pas quelque chose qui va de soi :

  1. Expliquer de manière concise à votre enfant que l'argent se gagne difficilement et qu'il possède une valeur. Inutile de trop vous étendre ni de vous répéter. Un enfant comprend généralement dès la première fois.

  2. Si vous remarquez que votre enfant a eu envie de quelque chose et qu'il y a renoncé, faites-lui un compliment. Vous pouvez dire : « Tu as agi de manière responsable, je suis fière de toi ».

  3. Si votre enfant demande quelque chose que vous ne pouvez pas lui offrir, n'ayez pas honte de le lui dire. Soyez sûrs de vous. Il n'y aucune raison d'accéder à toutes les demandes ni de donner ce que l'on ne possède pas.

  4. Vous avez dit « non » ? Restez fermes dans votre décision ! Ne cédez pas au chantage affectif.

  5. Vous n'avez pas accédé à une certaine demande ? Ca n'est pas grave. Vous avez juste appris à votre enfant que, dans la vie, on ne peut pas toujours obtenir tout ce que l'on désire.

  6. Donnez l'exemple ! Vous pouvez profiter de l'occasion de ne pas vous être offert un certain objet pour expliquer à votre enfant que vous aussi faites des concessions quand c'est nécessaire.

  7. Racontez-leur des histoires tirées de la vie quotidienne ou de votre propre enfance : petite, vous aviez très envie d'une nouvelle poupée, mais comme vos parents n'avaient pas les moyens de vous l'offrir, vous y avez renoncé etc.

  8. Un enfant à qui l'on a fait comprendre dès tout-petit que le « puits » a un « fond » ne deviendra pas un adulte gâté incapable d'essuyer un refus de la part de ses parents.