Il est 19h30, Aliza, 7 ans, enfile son pyjama puis se brosse les dents. L’heure du coucher approche et Aliza bénéficie d’encore quelques minutes avant l’heure fatidique de l’extinction des lumières ! Il est 20h, après un bisou et un câlin, c’est l’heure de dormir. Mais pour ses parents, l’enfer commence ! Comme tous soirs, Aliza va se relever et appeler ses parents sans cesse. Encore une histoire, un petit verre d’eau, un énième câlin et c’est reparti pour une soirée interminable.

En tant que parents, nous nous retrouvons souvent dans une situation de mise au lit des enfants très similaire au scénario d’Aliza. Je vous propose donc, dans un premier temps, d’explorer les raisons qui peuvent se cacher derrière un tel comportement puis, dans un deuxième temps, de partager avec vous des moyens pratiques à mettre en place pour que le coucher se passe de la manière la plus positive possible.

La séparation

Certains enfants étirent l’heure du coucher parce qu’ils redoutent le moment où ils se séparent de leurs parents. Cette séparation a une connotation négative et peut parfois angoisser les plus petits. Les enfants s’imaginent souvent que nous, parents, voulons nous débarrasser d’eux et les abandonner en les mettant au lit. Ils savent très bien que notre soirée va continuer sans eux et ne veulent pas en être exclus.

Emotionnellement, se séparer de ses parents pour aller se coucher c’est peu comme quitter un mariage en plein milieu de la 'Houpa. Nous voudrions tous rester plus longtemps pour  assister aux sheva bera’hot, souhaiter Mazal Tov aux mariés et bavarder avec nos proches.

On comprend alors un peu mieux pourquoi les enfants sont prêts à employer toutes les tactiques possibles pour retarder le moment du coucher et éviter la séparation avec leurs parents.

Les angoisses

Durant la journée, nos enfants sont exposés à des histoires de loups, de fantômes, de méchantes sorcières et autres vilains personnages. Mais la maturité de certains jeunes enfants ne leur permet pas toujours de prendre du recul et la peur peut s’installer la nuit lorsque l'on est seul dans son lit.

D’autres enfants ont des angoisses telles que la peur du noir, des ombres, de la solitude ou bien parfois la peur d’être le dernier à s’endormir. Toutes ces craintes peuvent justifier le refus d’aller se coucher. C'est pourquoi il est important de discuter avec son enfant pour identifier l'objet de son angoisse et pouvoir ainsi le rassurer.

Etant désormais conscients des sentiments de nos enfants lorsque l’heure du dodo approche, voyons ensemble ce que nous pouvons mettre en place pour que le coucher se passe en douceur.

Les prérequis

Comme nous l’avons vu précédemment les enfants utilisent toutes sortes de stratégies pour repousser l’heure du coucher. Du verre d’eau au énième bisous, toutes les tactiques permettent aux enfants de faire intervenir leur parents et ainsi d’obtenir leur attention. Pour atténuer cette recherche d’attention et s’assurer que la mise au lit ne s’éternise pas, il y a des prérequis.

1- Des moments d’échange

Il est nécessaire d'accorder assez de temps à jouer ou discuter avec notre enfant pendant la journée. Certes, il n’est pas toujours facile de concilier vie professionnelle et familiale. Cependant, si ces moments d’échanges ont été absents le jour alors notre enfant aura tendance à employer des comportements inappropriés la nuit pour obtenir ces moments privilégiés avec nous. 

2- Se défouler  

Il est indispensable de proposer des activités permettant à notre enfant de se défouler pendant la journée pour relâcher toutes ses émotions et pressions. Taper dans un ballon, faire du vélo, danser, ou toute autre activité physique lui permettant de se dépenser nous garantissent que notre enfant n’ira pas se coucher avec un trop plein d’énergie.

3- Bien manger

Un enfant qui a faim a tendance à être plus irritable et moins coopératif. Pour une mise au lit sereine, il est important que notre enfant n’aille pas se coucher en ayant faim ou soif. De plus, il est prouvé que le sucre a une incidence sur l’agitation et l’attention de nos enfant. Essayons donc de limiter le sucre dans leur alimentation du soir. 

Vous connaissez à présent les prérequis d’un coucher moins agité, explorons maintenant comment instaurer une ambiance plus positive au moment de la mise au lit.

Instaurer une routine

Un enfant doit ressentir sérénité et sécurité pour pouvoir d’aborder le coucher positivement. Il est donc primordial de mettre en place une routine à une heure régulière dont les étapes se dérouleront tous les soirs dans le même ordre et dans un environnement calme.

Le livre “D’un cœur plein d’amour” basé sur les cours du Rav Mattitiahou Salomon explique que si l’on instaure l’ordre dans les aspects concrets de notre existence alors on éprouvera un sentiment intérieur de sérénité et d’harmonie.

La routine doit être systématique, avoir un début et une fin. On ne doit ni la bâcler ni s’y éterniser. Une demi-heure devrait suffire à installer le calme nécessaire à l’endormissement. Mis à part le pyjama, brossage de dents, Chéma Israël et bisous, certaines activités relaxantes sont à privilégier pour instaurer une atmosphère apaisante.

Activités relaxantes

Afin de marquer la transition entre l’activité du  jour et l’inactivité de la nuit, il faudra éviter toute action excitante et inclure dans la routine de notre enfant des moments de détente tels que:

  • prendre un bain
  • écouter de la musique douce
  • lui lire une histoire
  • chanter ensemble
  • lui faire un massage
  • écouter un livre audio
  • faire des exercices de respiration
  • faire une partie de jeu de société avec lui
  • utiliser des techniques de relaxation

Vous avez désormais entre vos mains des moyens pratiques pour instaurer une routine du coucher permettant à votre enfant d’aller au lit en étant calme et détendu.

En comprenant ce que ressent votre enfant, en respectant les prérequis et en établissant votre routine du coucher, vous lui permettrez de s'endormir plus facilement. Vous êtes enfin prêtes à relever le défi du coucher, bon courage à toutes !