En l'honneur de Chavou'ot, il semble important d'étudier ensemble la Mitsva suivante se trouvant dans la Paracha Kédochim « Véhyitem kédochim, Ki kadoch Ani Hachem Elokéheim», « Vous serez saints pour Moi, car Moi Hachem, Je suis Saint ». Comment Hachem peut-Il nous demander de devenir saint comme Lui ? Est-ce possible et réalisable ? N'est-ce pas un insurmontable défi, une gageure ?

Entre Pessa'h et Chavou'ot, chaque Chabbath, nous avons l'habitude de lire un chapitre des Pirké Avot et avant de réciter le Kadidch Dérabanan, nous récitons le passage suivant : « Rabbi 'Hanania ben Akachia enseigne : Hachem a souhaité accorder des mérites au peuple d'Israël (et pour ce faire), Il leur a donné la Torah et les Mitsvot en multitude… » En hébreu, accorder du mérite se dit Zékhout, qui a la même racine que Zakh qui signifie, pur. Les Mitsvot sont de formidables opportunités à saisir afin de nous rapprocher d’Hachem, c'est-à-dire se rapprocher de Sa sainteté et de Sa pureté. Les Mitsvot attribuées à foison nous invitent à nous investir et à méditer sur nos vies. C'est une sorte d’introspection qui nous permet de nous révéler, en termes de personnalité et de ce que nous sommes vraiment.

À titre d'exemple, les Mitsvot "Ben adam la'havéro", c'est à dire, les lois sociales et interpersonnelles, permettent également d’accentuer notre ascension vers la Kédoucha par le biais notamment des différents membres de notre corps. En effet, lorsque je refuse d’écouter de la médisance, je sanctifie mes oreilles… Je montre ainsi que je suis capable de révéler la force qui est en moi, de pouvoir couper court au Lachone Hara'. Lorsque l'on donne la Tsédaka, ou que l'on attache les Téfilines, on sanctifie ses mains, son bras, sa tête !

Il n'est pas anodin que Rabbi 'Akiva ait érigé le principe « Aime ton prochain comme toi-même", "comme pilier fondamental de la Torah », et que Hillel Hazaken avait reformulé ce commandement de la façon suivante « n’inflige pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, voilà toute la Torah, le reste n’est que le commentaire ». Il est de notre devoir d’aimer chaque juif, de prendre soin de lui, de lui accorder de l’intérêt, de faire attention à ses intérêts financiers comme si c'étaient les nôtres. Être prêt à se travailler et à bonifier notre relation aux autres, en lui donnant de l’importance et de la considération. Ainsi, notre corps tend vers le saint, mettant en adéquation une corrélation parfaite entre l’esprit et le corps. Ainsi, l’esprit réfléchit et le corps agit en parfaite symbiose.

Hachem nomme, dans la Paracha Chémot, Son peuple de façon très affectueuse : « Béni békhori Israël, mon Fils, Mon ainé Israël ». À l'instar d'un père qui prend soin avec amour de son enfant, s'assurant sans relâche de son bien-être, mais également en lui imposant des règles et des limites pour le protéger. L’enfant l'accepte à la condition qu'il ressente que son père agit pour lui avec amour. Ainsi, lorsque les Bné Israël acceptent la Torah et toutes ses lois, ils savent pertinemment que c’est pour leur bien. La Torah, par la mise en place des Mitsvot à accomplir et des Avérot à proscrire, nous permet d’éviter des écueils, les problèmes, les difficultés et les pièges de la vie.

Elle nous permet d’atteindre le bonheur, dont la définition est la suivante : celle d’être en paix d'abord avec soi-même, en paix avec les autres, et en paix avec Hachem. Le bonheur c'est la tranquillité d’esprit et la sérénité : la "Chalva". Vous vous posez certainement la question de comment y parvient-on ? En accomplissant chaque Mitsva avec « feu », Kééch כאש, avec dynamisme et chaleur et dont les premières lettres forment l'acronyme suivant :
Le Kaf correspond à Kavana - avec ferveur.
Le Alef, à Ahava - avec amour.
Et enfin la lettre Chine correspond à Sim'ha - la joie.

Chaque Mitsva est une opportunité, de révéler le meilleur de nous-même. En accomplissant les Mitsvot avec amour et enthousiasme, nous nous rapprochons de la sainteté d'Hachem.
Hachem nous a donc donné les Mitsvot, les commandements afin de révéler toute la potentialité qui sommeille en nous. À nous de démontrer à Hachem que nous pouvons par notre volonté et notre force sur nous-mêmes, devenir saints et être à la hauteur de Ses attentes. Nous nous rapprocherons d’Hachem lorsque nous aurons saisi et admis que la relation avec les autres est le fondement de notre relation avec D.ieu.

Que l’on puisse accueillir cette année la Torah avec un amour tourné vers les autres qui se traduira par une manifestation d'amour indéfectible envers Hachem !

Sarah Cohen