Eloul, qui est le dernier mois de l'année juive, est un appel au changement. Beaucoup s’interrogent : pourquoi le changement est-il si difficile et quels stratagèmes  utiliser pour arriver à Roch Hachana différentes et meilleures ? 

Chères amies, les vacances sont derrière nous, et nous voilà déjà plongées dans un autre monde. Celui  de la rentrée, du mois d’Eloul et de la Téchouva, qui est LE mot d'ordre de ce mois. 

Nous entamons une période sur laquelle souffle un vent de renouveau et d'espoir. Les enfants emportent dans leurs cartables flambants neufs les prières de leurs mères. Que cette année soit une année encore plus douce, une année de réussite et de grâce. Que cette année nous soyons toutes de meilleures mères, de meilleures épouses, de meilleures juives.

Eloul, une prime rentrée !

Eloul, qui est le dernier mois de l'année juive, est un appel au changement. D'ailleurs le mot Chana qui signifie année, provient de la racine Chinouy, changement.

En fait, D.ieu nous offre en cadeau un mois dans lequel, selon les enseignements de la 'Hassidout, le Roi, Hachem, est "dans les champs", c’est-à-dire présent et miséricordieux, attendant que Ses enfants reviennent vers Lui. Et pour cela, nous devons toutes procéder à une introspection afin de parvenir au changement tant attendu, à un retour vers Lui et vers nous-mêmes, vers notre vrai nous-mêmes qui est notre parcelle divine.

D'ailleurs la racine Eloul signifie introspection en araméen. Eloul, c’est donc mesdames le moment de se poser les bonnes questions, comme par exemple : pourquoi ai-je tant de mal à être patiente avec mon ainé ? Comment pourrais-je mieux respecter mon mari ? Y a-t’il des lois que je ferais bien de réviser (Chabbath, les lois du langage, les Brakhot ou autre) pour mieux les appliquer ?

M'améliorer oui, mais pourquoi est ce si difficile ?!

Beaucoup s’interrogent : pourquoi le changement est-il si difficile et quels stratagèmes  utiliser pour arriver à Roch Hachana différentes et meilleures ?

Car effectivement, ce fameux changement auquel nous aspirons toutes rencontre une forte opposition de notre part. Le Rav Friedlander (SiftéHaïm, 1er vol. sur les fêtes) explique que l’habitude est l'ennemi numéro un du changement. Car changer signifie parfois sortir de sa zone de confort et perdre ses repères… Avouez que c’est un peu effrayant. De plus, toujours d’après le Rav Friedlander, une autre cause nous empêche de changer : c’est notre entêtement. Le peuple juif est connu pour être entêté, comme les Prophètes le lui ont si souvent reproché. 

Observons-nous : combien de fois ne parvenons-nous pas à pardonner à une amie ou à avouer nos torts à cause de ce fameux entêtement ? Mais ce trait de caractère peut et doit être canalisé ! Et pour cela, le Rav nous donne un très judicieux conseil qui va nous permettre d'affaiblir ces deux grands ennemis du changement.

Conseil magique

Ce conseil, c’est de se mettre en mode "Eloul". Il s'agit de s'efforcer de faire des petits changements, non drastiques ni extrémistes, peut-être même des changements qui dépassent notre niveau mais que pendant cette période nous nous efforçons de prendre sur nous afin de créer, ne serait-ce que dans notre inconscient, une forme de réveil. 

En Europe de l'est, les Juifs s'efforçaient d'être plus regardants sur la Cacheroute de leur alimentation pendant cette période. Ces mesures de piété, ils n'étaient pas capables de les tenir toute l'année, mais en ce mois de la Téchouva, il s'agissait d'une tactique contre le mauvais penchant, en l'occurrence celui de l'habitude et de l'entêtement. Lorsque l’on agit de la sorte, on va à l'encontre de sa nature et la Téchouva devient ainsi plus abordable.

Le changement pas à pas

Pour nous, les femmes, qui ne sommes pas astreintes aux commandements liés au temps (mettre les Téfilin, porter les Tsitsit, etc.), ces petits changements peuvent passer par le fait par exemple de mettre plus de cœur et de joie dans certaines bonnes actions que nous accomplissons déjà. 

Car en réalité, de telles actions, il y en a tant… Du réveil au coucher, notre journée est jalonnée d'actions positives dont nous ne sommes même pas conscientes ! Des repas préparés à notre famille aux Brakhot que nous prononçons, jusqu'au sourire que nous faisons à notre collègue et qui lui remonte le moral.

Le monde du coaching met beaucoup en avant la force des petits pas pour parvenir au changement. Mais nos Sages avaient découvert et utilisé bien avant ce secret ! 

Souvenons-nous : la Téchouva n'est pas dans le ciel, nous disent nos Sages. Elle est accessible et nous concerne tous et toutes. 

Donnons-nous la chance de revenir, en commençant par des menus changements et la transformation, avec de l'aide de D.ieu, suivra à son tour !

Rabbanite Léa Bennaïm