Dvora Paley, la mère des deux enfants assassinés dernièrement à Ramot, est devenue malgré elle le centre d’intérêt de tout Israël. Femme discrète et pudique, elle a reçu tout au long de la semaine de deuil des milliers de visiteurs, la plupart d’entre eux qu’elle ne connaît pas. Tout l’éventail de la société israélienne va être représenté, de l’orthodoxe au laïque, de gens “simples” aux plus importants personnages politiques et militaires, tous venus exprimer par leur présence leur soutien et leur solidarité à cette famille déchirée par le drame qui s’est abattu sur elle. La maison ne pouvant contenir le flux de visiteurs qui ne tarit pas, il sera même nécessaire de dresser une grande tente pour la circonstance.

C’est dans ce cadre que s’est déroulée la scène la plus incroyable que l’on puisse imaginer : devant ces visages touchés de visiteurs qui, les larmes aux yeux, cherchent leurs mots pour exprimer un message de consolation, Madame Paley “se charge” de le faire. Elle racontera la pureté de ses fils défunts qui aimaient étudier la Torah, allaient de porte en porte récolter de la Tsédaka auprès des voisins pour des nécessiteux, des enfants pleins de joie de vivre qui avaient l’habitude de dire “on ne prononce pas le mot Ouf (“Ohlala”), mais Kouf”. Ils faisaient allusion au psaume 100 (Kouf) des Téhilim, dans lequel le roi David loue l’Éternel en Le remerciant de toutes les bontés dont Il nous gratifie. Dvora Paley délaissera sa peine personnelle, son drame avec un mari dans le coma, pour exprimer sa Émouna en un D.ieu bon, envers qui l’on doit toujours être reconnaissant, encourageant ses visiteurs à se renforcer dans la foi et les bonnes Middot. Des groupes de jeunes éloignés du judaïsme réagiront et prendront sur eux de garder le Chabbath, de mettre les Téfilin ou encore de respecter leurs parents.

Quand on l’interroge pour savoir d’où elle puise de telles ressources dans cette situation, elle répondra “tout simplement” qu’elle a perdu dernièrement un frère, subitement décédé dans la fleur de l’âge, et que depuis, toute sa famille s’est renforcée dans la Émouna ! Le visage serein, oubliant sa douleur personnelle, Madame Paley va exprimer face à tous ceux qui sont présents - et au micro de différents médias - toute sa grandeur d’âme et provoquer un ébranlement profond dans les consciences du ‘Am Israël. Ces vidéos seront diffusées dans tout le pays, et même à travers le globe (Torah-Box a traduit deux d’entre elles pour le public francophone). Les Juifs du monde entier trouveront en cette femme exceptionnelle une rosée qui rafraîchit et réveille l’âme.

À l’heure où le peuple hébreu vivant à Tsion se perd dans toutes sortes de considérations politiques, certains allant jusqu'à brandir des drapeaux palestiniens lors de leurs manifestations, nous parvient un message authentique de la bouche d’une mère et femme meurtrie par un drame dont on ne peut réaliser la teneur. Tout au long de son histoire, le peuple juif a surmonté des épreuves terribles, tout en restant fidèle à son patrimoine et ses valeurs éternelles. Son secret ? Au lieu de se révolter et de “quitter la scène”, il va au contraire remonter aux sources de la Torah et de la Émouna. À l’époque troublée dans laquelle nous vivons, c’est Dvora Paley qui aura le mérite de nous ramener sur la bonne route. 

Que l’Éternel lui prodigue à elle et toute sa famille la consolation, en priant pour la guérison complète du père de famille Noa’h Avraham Ben Yéhoudith ! 

Ce texte est dédié à la mémoire d’Acher Ména’hem et Ya’akov Israël Paley, et d’Alter Chlomo Lederman, les victimes de cet attentat meurtrier.