Il y a quelques semaines, Jimmy Carter, 39ᵉ président des États-Unis, est décédé à l’âge de 100 ans. On se souviendra de lui comme de celui qui a négocié l’accord de paix historique entre l’Égypte et Israël en 1979, un traité qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Cependant, après avoir quitté la présidence, il s’est fait remarquer par ses positions radicales anti-israéliennes, prenant systématiquement le parti des Palestiniens. Il est allé jusqu’à entretenir d’excellentes relations avec les terroristes Yasser Arafat, chef de l’OLP, et Ismaïl Haniyeh, chef du ‘Hamas. Il a exhorté les dirigeants américains à réduire leur aide militaire à Israël, accusé ce pays d’être responsable de l’absence d’une paix réelle au Moyen-Orient, et qualifié la politique israélienne d’apartheid.

Lors du fameux accord de Camp David, signé par Anouar Sadate et Ména’hem Begin, il est apparu que Carter avait agi avec mépris envers ce dernier, soutenant toutes les exigences du chef d’État égyptien au détriment d’Israël. Il s’était montré très déçu de ne pas avoir obtenu un retrait intégral de tous les territoires conquis par Israël lors de la guerre des Six Jours, sans qu’aucune avancée significative ne soit réalisée pour les Palestiniens. En réalité, c’est le président égyptien qui avait poussé à concrétiser ce traité de paix, et il a été signé grâce à la volonté commune des deux antagonistes, dans le cadre proposé par Jimmy Carter.

En conséquence de cet accord, Israël a dû restituer tout le Sinaï, abandonnant les infrastructures construites sur cette terre, avec tous les risques inhérents à une telle décision (comme en effet le ‘Hamas qui en profitera pour s’armer en toute quiétude). Géopolitiquement, on peut comprendre qu’un refus de restituer une bande de terre stratégique, essentielle pour la sécurité face à un pays qui a attaqué Israël à plusieurs reprises en moins de 40 ans, n’aurait pas relevé d'un nationalisme exacerbé. D’ailleurs, on réalise aujourd’hui combien un accord similaire avec la Syrie, impliquant le retrait total du Golan, aurait placé Israël à proximité immédiate des milices terroristes qui se sont emparées du pouvoir.

En théorie, selon la loi juive (Halakha), il est permis - d'après certains décisionnaires -, de céder des portions de la terre d’Israël afin d’obtenir une paix durable. Cependant, Israël doit composer avec des voisins politiquement instables, comme l’a démontré le "Printemps arabe" de 2011-2012. Le risque de voir ces traités violés en cas de changement de dirigeant, combiné à la perte de territoires stratégiques cruciaux pour sa sécurité, impose une grande prudence et des garanties solides dans toute démarche de paix.

À ce propos, le grand maître spirituel Rav Chakh avait souligné, à l’époque de la signature du traité de paix avec l’Égypte, qu’il s’agissait d’un accord à haut risque, nécessitant d’implorer la miséricorde divine dans nos prières. Il avait également rappelé l’importance de renforcer la "voix de Ya’akov" (l’étude de la Torah), seule véritable garantie pour surmonter les ennemis dont "le glaive est constamment dans les mains", cherchant à nous anéantir. Cette citation biblique de notre patriarche Its’hak (Béréchit 27, 22) reste d’une actualité frappante, surtout lorsque l’on constate que même des médiateurs de paix comme Carter se sont révélés être des antisémites notoires.

Alors qu’un accord avec le ‘Hamas, impliquant la libération des otages, divise profondément le peuple d’Israël, nous ne pouvons que nous en remettre à D.ieu en nous renforçant dans la Torah et la Téchouva, avec l’espoir d’une délivrance finale imminente !