Voilà une semaine aujourd’hui que la communauté française d’Israël et d’ailleurs a été secouée par une terrible tragédie.

Une maman et ses quatre filles ont perdu la vie, et un papa se retrouve désormais seul, après avoir construit une si belle famille.

Depuis une semaine, certains médias ont beaucoup parlé et donné de nombreux détails sur les circonstances tragiques du décès de cette famille, et les gens écoutent, répètent, commentent… et jugent.

La chose primordiale à savoir est qu’il n’existe qu’Un Seul Juge sur terre, et personne, oui, personne, ne peut se permettre de prendre Sa place. Personne à part Lui ne connait la vérité, et donc, personne ne peut juger. Quand bien même d’ailleurs quelqu’un connaîtrait une quelconque vérité, cela ne lui donnerait nullement le droit de juger qui que ce soit. Nos Sages nous disent bien « Ne juge pas une personne avant d’avoir été à sa place », et, effectivement, nous ne pourrons jamais nous mettre réellement à la place de qui que ce soit et donc de juger qui que ce soit.


Juger favorablement

Aussi, l’une des Mitsvot de notre Torah nous ordonne d’être « Dane Lékaf Zekhout », de juger l’autre favorablement. Sous prétexte que des enquêtes policières ou autres donnent des détails sur les circonstances de leur décès, il faudrait donc les croire ? Mais qui était sur place au moment des faits pour se permettre d’affirmer que cela s’est passé ainsi ou ainsi ?! Les enquêtes policières se sont plus d’une fois avérées erronées, et je m’obstine à croire que cette fois aussi. Et si, après tout ce que vous avez entendu, vous avez du mal à croire le contraire et à juger favorablement, imaginez-vous tout simplement que ceci n’était qu’un acte terroriste. Je vous assure que vous avez tout à y gagner. En effet, vous réalisez ainsi deux commandement positifs : celui de juger l’autre favorablement et celui de ne pas croire en la médisance. Mais aussi pour votre bien-être, celui des défunts, et celui du papa…

D’ailleurs, ce papa, avez-vous donc pensé à lui ? Cet homme qui vient de perdre les 5 êtres qui lui étaient les plus chers au monde. Il doit faire face à une nouvelle vie. Il doit faire face à la solitude, à l’absence, au vide laissé, à la tristesse… et au colportage. N’en a-t-il donc pas assez sur son dos pour lui en rajouter ? Ne mérite-t-il pas d’avoir toute notre affection et notre aide plutôt que l’inverse ? Car si les gens ne parlent pas directement de lui, ils parlent encore de celle qui était la moitié de son âme.

Nous ne sommes pas là pour écouter les commérages, les répéter, les commenter… et encore moins juger.

Nous sommes là pour apprendre des leçons de chaque événement de la vie.

Cet événement est tragique, peu importe ses circonstances.

Il est évident que ce malheur nous montre, une fois de plus, que nous vivons les douleurs de l’enfantement du Machia’h, et qu’il est temps de nous réveiller.

Il est bien connu que le premier Beth Hamikdach a été détruit à cause des trois péchés capitaux (meurtre, idolâtrie, et adultère), et qu’il fut reconstruit 70 ans plus tard. Ce deuxième Beth Hamikdach a, quant à lui, été détruit à cause de la haine gratuite… et n’est toujours pas reconstruit, depuis plus de 2000 ans.

Ceci vient nous apprendre que la haine gratuite est encore plus grave que les trois péchés capitaux, et que, pour avoir le mérite de voir la reconstruction de notre troisième Temple, il faut redoubler d’amour gratuit.
 

L’amour gratuit peut parfois se traduire par un sourire

Il peut parfois se traduire par un « Merci ».

Parfois aussi, il peut se traduire par une écoute attentive aux problèmes de l’autre. Nous avons trop souvent tendance à demander à nos amis comment ils vont machinalement, et si ces derniers nous répondent « bof », nous n’en prêtons même pas attention, car, lorsque nous posons la question, c’est elle qui nous importe, et non la réponse. L’amour gratuit peut donc aussi se traduire par une écoute attentive à la réponse à « Comment vas-tu ? ».

L’amour gratuit peut se traduire par des gestes plus forts, comme un bisou à ses enfants, un cadeau à un ami, ou un « Je t’aime » à son conjoint.

Et, parfois, l’amour gratuit peut se traduire par un silence. Un silence pour ne pas faire plus de mal. Un silence de compréhension, de compassion.

Ce n’est que main dans la main que nous pourrons reconstruire le Beth Hamikdach, et voir enfin notre salut arriver.

« Et Hachem fera sécher les larmes sur tout visage », Amen.
 

Pour l’élévation des 5 âmes pures