Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !

Les deux coussins du ‘Hafets ‘Haïm

« II prit une des pierres de l'endroit, en fit son chevet… » (28,11)

Rachi nous explique sur ce verset que Yaakov mit des pierres autour de sa tête afin de se protéger des animaux. Cependant, les pierres se disputèrent pour être sous la tête du Tsadik, et Hachem fit un miracle, les pierres se rassemblèrent en une seule !

Le fils du ‘Hafets ‘Haïm raconta qu’un jour, il demanda aux personnes les plus âgées de la ville s’ils se souvenaient de son illustre père lorsqu’il était un jeune étudiant en Torah. Un vieil homme raconta alors qu’à l’époque, le ‘Hafets ‘Haïm dormait la plupart du temps au Beth Hamidrach pour pouvoir étudier jour et nuit. Lorsqu’il était fatigué, il dormait sur deux petits coussins qu’il avait pris de chez lui.

Un jour, son épouse lui demanda de ramener les deux coussins afin de les laver à l’occasion de la fête de Pessa’h. Mais le Rav essaya d’éviter la question, il ne voulait pas y répondre car en réalité, les deux coussins n’étaient déjà plus en sa possession.

Après quelques recherches, sa femme apprit que quelque temps auparavant, une jeune fille démunie devait se marier. Les femmes de la ville commencèrent alors à récolter quelques plumes afin de confectionner des coussins et des couvertures pour le jeune couple. Dès que le ‘Hafets ‘Haïm apprit la nouvelle, il se précipita pour offrir ses deux coussins aux futurs mariés, puis il continua à dormir sans coussins !

Voici une qualité extraordinaire du ‘Hafets ‘Haïm : se contenter de peu. Une qualité que même sa famille pratiquait avec zèle.
 

Pas de temps à perdre !

« … et passa la nuit dans ce lieu » (28,11)

Un soir de Chabbath, dans la maison du célèbre Rav Elyashiv, le générateur qui fournissait l’électricité tomba en panne. Son petit-fils lui proposa alors de se rendre dans l’un des centres d’étude des alentours afin de continuer à étudier, mais le Rav ne répondit rien.

Le petit-fils décida de rester éveillé afin d’accompagner le Rav au cas où il accepterait sa proposition, mais le jeune homme s’endormit sur le fauteuil. A son réveil, il fut surpris de trouver le Rav en train d’étudier dans l’obscurité la plus complète. Il s’approcha un peu de son grand-père et s’aperçut qu’il avait les yeux fermés, et que sa Guémara l’était également.

En réalité, Le Rav était en train de réciter par cœur des pages de la Guémara ! Hors de question de perdre un seul instant d’étude en allant dans un autre endroit…

Au lever du soleil, le Rav ouvrit la Guémara et continua à étudier jusqu’à l‘heure de la prière...
 

Une assiduité extraordinaire

« … et passa la nuit dans ce lieu » (28,11)

Rachi explique que l’expression de ce verset implique une restriction : Yaakov se mit à dormir, mais durant les 14 ans qu’il avait passé à étudier dans la maison de Ever, il ne s’était pas couché la nuit car il y étudiait la Torah sans interruption.

Nos Sages posent la question suivante : comment est-il possible de ne pas dormir pendant 14 ans ? En effet, il est normalement impossible de survivre plus de 3 jours sans dormir !

En réalité, il est évident que Yaakov s’assoupissait de temps en temps. Simplement, il était tellement assidu qu’il étudiait la Torah jusqu’à être à bout de forces, à un point tel qu’il s’endormait toujours sur ses livres… Il n’allait donc jamais se coucher dans son lit !

Un élève du ‘Hazon Ich raconta que l’assiduité de son maître était ahurissante, au-delà des forces d’un homme ordinaire. D’ailleurs, le ‘Hazon Ich a raconté sur lui-même que lorsqu’il écrit dans son livre que tel ouvrage ne se trouve pas à côté de lui, cela ne signifie pas qu’il ne le possédait pas, mais tout simplement qu’à ce moment-là, après de nombreuses heures d’étude intense, il n’avait pas les forces suffisantes pour se lever et aller le chercher…
 

« Et ta descendance sera comme la poussière de la terre » (28,14)

Le Midrash pose la question suivante : pourquoi le peuple d’Israël est-il comparé à la poussière de la terre ?

La poussière, tout le monde la piétine et elle se tait. Mais à la fin… c’est elle qui recouvre tout le monde.

Ainsi, lorsque le peuple d’Israël se trouve en exil parmi les nations, tout le monde le piétine. Mais à la fin des temps, lorsque viendra la délivrance, le peuple d’Israël prendra le dessus et dominera les autres peuples.

Du pain et des habits

Ya’acov Avinou précise dans notre Paracha (28,20) : Hachem « m’a donné du pain pour manger et des habits pour se vêtir ».

Pourquoi Ya’acov souligne que le pain c’est pour manger et que les habits pour s’habiller ? C’est tellement évident ! Il suffisait de dire Il "m’a donné du pain et des habits."

La réponse est la suivante :

Il y a des gens qui possèdent tout à la maison : de la nourriture en abondance, des armoires remplies d’habits neufs… Mais malheureusement, il arrive parfois qu’une personne soit clouée sur un lit d’hôpital et ne puisse pas manger normalement par la bouche, mais uniquement par des sondes intraveineuses. Elle ne peut pas non plus s’habiller comme elle le souhaite, car elle ne peut revêtir que la simple blouse de l’hôpital…

C’est pourquoi ce n’est pas suffisant de prier Hachem pour qu’Il nous envoie la subsistance et de quoi se vêtir, mais il faut également prier pour qu’Il nous donne la possibilité de pouvoir en profiter en bonne santé : du pain pour le manger et des habits pour se vêtir !
 

Les bijoux dans la bouche de Ya’acov

Dans notre Paracha, le verset (29,13) nous relate que « Lavan a couru vers Ya’acov, il l’enlaça, l’embrassa et l’emmena à la maison. »

Rachi explique pourquoi « il l’embrassa » : Lavan a pensé "peut-être qu’il a des bijoux dans sa bouche."

A priori, cette explication de Rachi est incompréhensible ! Est-ce qu’un homme cache des bijoux dans sa bouche ? Il risquerait de les avaler !

La réponse est la suivante :

Bien évidemment, Lavan ne pensait pas que Ya’acov puisse cacher des bijoux de valeur dans sa bouche. Seulement, il était persuadé que Ya’acov arrivait chez lui avec de l’argent et des bijoux, mais ne savait pas où est-ce qu’ils étaient dissimulés.

Ainsi Lavan pensait donc qu’il fallait montrer à Ya’acov beaucoup d’affection, et à ce moment-là celui-ci serait plus enclin à dévoiler la cachette des bijoux !

« Il l’enlaça, l’embrassa et l’emmena à la maison », Rachi : "peut-être qu’il a des bijoux dans sa bouche" : c’est-à-dire après avoir montré des signes d’affection à Ya’acov, alors ce dernier lui dévoilera par sa bouche où se trouvent ses richesses !
 

Chabbath Chalom !