La semaine dernière, je donnais un cours de conversion à une jeune fille adorable.
J'avais pour responsabilité les halakhot de Shabbat.
Pour lui expliquer les grands principes du judaïsme et qu'elle les retienne, j'ai utilisé ma carte magique : l'humour !

J'ai réalisé que si on me disait que je n'étais pas juive, je prendrais certainement la décision de me convertir, tant je ne pourrais pas voir ma vie autrement que dans le respect des mitsvot.
Pourtant, c'est un assemblage d'interdits : « ne fais pas ci », « ne fais pas ça ».
Pourquoi vouloir vivre avec chaque acte régi par une loi, le Choul'han Aroukh, tel un code de procédure pénale qui réglemente le moindre geste ?
Cracher Shabbat est-il permis ?
Ou est-ce interdit ?
Et celui qui a craché, a-t-il le droit de le piétiner à terre ?
Pourquoi ? Et quels seraient les interdits en vigueur ?
Voici le genre de questions abordées lors de ce fameux cours, qui n'ont pas du tout rebuté mon élève, bien au contraire !

Une dissertation sur le crachat !!!
Non mais on est où, là ?!

Pour moi qui suis une fana du droit, c'est bien tout naturel, voire un hobby.
Me manger le cerveau sur ce genre de questions est un vrai bonheur !

Ce cadre me rassure, il définit, met des limites dans un monde qui les perd.

Dans un monde où il est interdit d’interdire !

On ne sait plus bien qui est homme, qui est femme,
qui est l’enfant, qui est l’adulte,
qui est le fou, qui est le thérapeute,
qui est le criminel, qui est le juge… !

De savoir si on peut ou pas étaler le crachat Shabbat, moi, cela me donne un cap.
La halakha reste une boussole dans un monde qui semble se dérégler de jour en jour.

À ceux qui disent que la halakha devrait évoluer avec le temps, je réponds que c’est tout l’inverse :
elle permet une stabilité infaillible, elle nous donne le tempo lorsque nous perdons la raison.

Ce cadre, loin d’être une limite, est un espace de liberté,
parce qu’en nous contenant, il permet de trouver un équilibre.

Un pianiste virtuose a besoin d'une partition,
et ceux qui ont fait du solfège savent combien il y a de règles dans une partition : un tempo, des octaves…
Et alors, la musique peut s’envoler,
et nous, être avec les anges de Shabbat ! ✨ 

                                                                                        La Maman de Sheyna