Débridé, décomplexé, délirant, différent : le journal de l'heureuse Maman d'une petite enfant trisomique.
À l’adolescence, je me posais des tonnes de questions existentielles telles que : Qui a créé le monde ? Quel est le sens des épreuves ? Pourquoi la souffrance dans ce monde ? Quel est le but de l’existence ?
Tous ces domaines furent abordés avec différents responsables religieux, de diverses religions.
Puis un beau jour, une éclaircie, une lueur, le fameux "Eurêka" apparut.
Si la notion de réincarnation m’était familière par mon voyage spirituel, elle prit alors un nouveau sens. Une sagesse nouvelle m’est apparue.
J’imaginais alors mes vies anciennes possibles expliquant mon existence actuelle et ses difficultés, pour tenter d’y trouver un sens.
Si nous revenons sur terre pour réparer, alors peut-être ai-je été un sale type, faisant les 400 coups, faisant souffrir des filles dans une vie antérieure, et me voilà revenue dans un corps souffrant de célibat pour réparer...
Ou encore, j’avais été une princesse non juive, riche et (bien entendu) belle, convertie, et revenue dans une famille assimilée.
Je m’élaborais alors des scénarios, des films, du grand art — Spielberg pouvait se recoucher et me donner ses Oscars.
Le Ba'al Chem Tov, qui savait voir les âmes, leurs étincelles divines, la grandeur de chacun d’entre nous, malgré une apparence, un voile humain, racontait :
« Il y avait un ivrogne, qui ne faisait que boire, mais se réveillait de sa beuverie uniquement pour dire "Modé Ani", la prière du réveil. Il la disait, puis se rendormait.
Cet homme, d’apparence grotesque, était en réalité un grand Tsadik, revenu en ivrogne pour réparer le fait qu’il manquait de belles intentions lorsqu’il disait "Modé Ani".
Hachem, dans Sa miséricorde, a fait qu’il soit saoul tout le temps, de façon à ce qu’il ne puisse pas fauter. »
Je vous parle de cela parce que cette année, trois fois plus d’enfants trisomiques — ou "spéciaux" — sont venus au monde.
Des très grandes âmes, qui, en venant dans ce corps qu’elles ne contrôlent pas, ne peuvent pas fauter, et réparent simplement par le fait d’être venues au monde ainsi.
J’ai une lueur d’espoir : le Machia’h est tout proche. Il fait descendre ses plus belles âmes pour une prochaine délivrance, et m’a donné pour mission de prendre soin de l’une d’entre elles, et de lui donner tout mon amour pour l’aider à grandir.
La Maman de Sheyna






