Un “je t'aime”, et mon cœur s'emballe. 

Boom Boom Boom, roulement de tambours. Chronomètre en marche : pas besoin de plus de cinq secondes au compte à rebours, et c'est l'explosion. 

Biiiiiip, trait horizontal, qui ne remonte pas. 

Mort cérébrale. 

Docteur !!! Mon cœur est trop gros pour sa boîte…

Ma tête, partie en vacances, laisse mon pauvre cœur seul au contrôle de la machine. Un funambule sans cordes et sans matelas au sol. 

“Mon cœur d'artichaut, vulnérable, c'est le moment de te blinder !”

Non, il ne peut pas, le cerveau s'est barré ! 

Oh là là, il s'emballe, infarctus assuré avec autant d'amour.


Le Tanya, écrit par l'Admour Hazaken, nous enseigne que le cerveau doit diriger le cœur. 

Je vous ferais bien un petit résumé sur ce sujet mais ce serait comme un dentiste édenté ou une esthéticienne moustachue. 

Comme un meuble Ikéa, difficile à monter : j'ai un cœur volumineux qui ne colle pas avec le plan de montage.

Où le mettre, ce cœur qui est au bord de l'explosion ? Comment le protéger ? Ont-ils oublié des pièces dans le carton ? Où sont les protections, où est le parachute ?

Parce que la vie, je veux la manger à pleines dents. Vivre, c'est prendre des risques, j'ai dit oui, oui à la vie.


Alors, enceinte, on me disait que je risquais de porter un enfant trisomique. Pourquoi parler de risque lorsqu'il s'agit de donner la vie, de mettre au monde une étincelle divine ?

Bug dans mon système neuronal de compréhension, la connexion ne passe plus !

Mais en vrai, aimer est  toujours un risque, donner est un risque, vivre est un risque.

Alors on fait quoi ? Il est où le mode d'emploi ? Mais où se trouve notre carton Ikéa venu de Suède ?

Ouf, j'ai trouvé mon ‘Houmach, la Torah, ma boussole.

« Et tu choisiras la vie, pour que toi et tes enfants viviez » (Deutéronome 30, 19) et l'injonction qui va avec : multipliez-vous !

Mais plus encore : tu aimeras ton prochain comme toi-même, tu aimeras l'Éternel, ton D.ieu.

Faire jaillir l’empathie, ouvrir le cœur, donner : la Torah nous y oblige, nous l'ordonne pour vivre une vie pleine de sens.

En réalité, si j'aime D.ieu, j'aime aussi Ses créatures, car je peux voir l’étincelle divine en l’autre.

Le Ba’al Chem Tov disait : “quand on aime le Père, on aime les enfants.”

Le Rabbi de Loubavitch nous enseigne que l’amour de D.ieu, l’amour de la Torah et l’amour du prochain ne font qu’un.

On ne peut pas les séparer, car ils sont d’une seule entité, et chacun d’eux incarne les trois.

Si un seul des trois amours est présent, sans les autres, nous dit le Rabbi, c'est que cet amour est défaillant.

Lorsque nous aurons les trois amours ensemble, nous parviendrons à la Guéoula, obtenue par l’amour du prochain.

Alors, j'espère que mon gros cœur éclopé, qui bat trop fort, va se laisser guider par mon cerveau pour sublimer toutes ses émotions et les mettre au service de la Guéoula.

Me servir comme d'un trampoline de cet amour décuplé depuis que je suis épouse et maman, pour sauter encore plus haut et aimer encore plus Hachem et Son peuple.

Qu'avec une pensée de Téchouva, une Téfila et de la Tsédaka, je sois un maillon dans la venue du Machia'h.

Docteur !!! Mon cœur est trop gros pour sa boîte…

La Maman de Sheyna

 

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