Je vous surprends en ballade à la montagne, à La Plagne peut-être ?
La nuit… c’est sublime.
Lorsqu’on se trouve en altitude, la voûte céleste est encore plus nette qu’en plaine, et la Voie Lactée scintille.
Savez-vous pourquoi ?
Notre atmosphère terrestre, comme un voile, enveloppe la Terre, donnant l’impression que les étoiles clignotent.
Un astrophysicien a donc eu l’idée d’envoyer un télescope à plus de 560 km de la Terre, pour prendre des photos de l’univers au-delà de ce voile trouble, d’une netteté jamais encore obtenue.
C’est alors un feu d’artifice : des galaxies comme on ne les avait jamais vues.
Des nébuleuses se dressent comme des monstres marins, et on ne sait plus si l’on est sous un microscope ou devant un télescope, à 100 mille lieues sous les mers, ou dans l’immensité galactique.
Tout se ressemble, tout se rejoint, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.

Il était une fois… le début
Entendre Hubert Reeves, le célèbre astrophysicien, parler de l’univers, vous donne la chair de poule.
On entre avec lui, avec déférence et respect, dans le monde vertigineux du mystère cosmique, des distances phénoménales, se mesurant au minimum en trillions.
Les températures, les mesures, les poids, le temps qui s’écoule… tout est soudain extrême.
Et pour le croyant, auquel Reeves donne chiffres et observations, l’univers fait soudain écho, concrètement, à la grandeur du Créateur.
Reeves cite à maintes reprises Edwin Hubble, le non moins célèbre chercheur, qui a découvert que l’univers est en expansion.
Et si expansion il y a, cela implique qu’il y a eu un début.
La théorie jusque-là en place, d’un univers qui aurait toujours existé, tombe en désuétude avec les découvertes de Hubble.
Tout a commencé, il y a… à un point précis, à un moment précis.
Une bouillie incandescente était, au début, dans le désordre le plus total, et ce Tohu Vavohu béréchitique, matière magmatique, va lentement prendre forme et s’organiser.
Quand la science, humblement, rencontre la Bible et s’incline.
« Béréchit bara… Yom richone… Yom chéni… »
Ce que des centaines de bibliothèques, aux étagères fournies de milliers de livres d’astrophysique, arrivent tout juste à décrypter, notre Torah le déroule devant nous en une trentaine de versets à peine, divulguant le mystère de la Création et dans quel ordre les éléments sont apparus.
Fabuleux.
Impossible défi ?
Mais Reeves lui-même est agnostique.
Il avoue bien sentir, derrière cette formidable organisation qu’est la vie, une Intelligence Suprême, une Énergie Vivante et Spontanée, totalement indépendante, supérieure et libre.
Né dans le catholicisme, il ne trouve pas dans ses dogmes quelque chose qui rejoigne la Grandeur qui le subjugue lorsqu’il lit les étoiles, étudie leurs courses, et se plonge dans l’étude de l’insondable complexité du monde.

Il en tire alors une conclusion :
« De même que je n’exigerai jamais de mon chat de comprendre la géométrie, parce que ça le dépasse, de même, je sais que je suis en deçà de toute compréhension possible d’un Créateur, dû à mes limites. Nous sommes une espèce animale, comme il y en a des millions. Nous avons une intelligence, mais comme celle du chat, elle est limitée, et ce thème (de la spiritualité) nous dépasse. Il faut le reconnaître et vivre avec. »
C’est donc une position de résignation, assez logique pour un scientifique: je reste dans mes frontières humaines, celles de ma condition de mortel auquel je suis irrémédiablement assigné.
Le Psalmiste répond à Reeves
« Je lève les yeux vers les montagnes : d’où me viendra le secours ?
Le secours me vient de l’Éternel, Qui a fait le ciel et la terre. »(Psaume 121:1)
Il y a un écho possible.
Nous ne sommes pas perdus dans l’infini universel.
Il existe une communication entre Lui et nous, même si, en effet, le « décalage » entre le Divin et l’humain est abyssal.
À ce carrefour, où les hommes s’interrogent et cherchent un sens à leur vie, le Juif intervient et affirme : le Très-Haut nous a donné une échelle qui nous relie à Lui.
Cette audace, cette volonté de ne pas dire « à quoi bon » devant l’Incommensurable, l’Inatteignable, est toute juive.
Et en y réfléchissant, on se demande si ce n’est pas cette « familiarité » avec le Divin que, de tout temps, les nations nous ont enviée.
Ils disent : « Allons, exterminons-les en tant que nation, que le nom d’Israël ne soit plus mentionné ! » (Psaume 83:5)
Au lieu de développer une immense gratitude à l’égard de ce peuple- porte-parole, premier de cordée vers le Très Haut, qui relève le défi et ose un lien avec l’Éternel, les Nations cherchent à nous faire taire, pleines de ressentiment.
Difficile nature humaine.
Car il faut beaucoup d’abnégation et de courage pour partir à la découverte du “pourquoi”.
Et à cette simple mais essentielle question, même Hubert Reeves, se suffisant de comprendre le “comment”, n’a osé s’ attaquer.






