Atteindre le bonheur… une promesse à laquelle tous les êtres humains aspirent. Demandez à ChatGPT combien d’ouvrages traitent de la recherche du bonheur, il vous le dira : “Sur Amazon.fr : plus de 30 000 résultats en recherchant ‘bonheur’. Sur Google Books : des dizaines de milliers de titres contiennent ‘bonheur’ dans le titre ou la description. En bibliothèque : des milliers de références académiques ou grand public.” Ce thème fascine. Et bonne nouvelle : pas besoin de décortiquer des dizaines de milliers d’ouvrages pour comprendre comment accéder à cet état. Le Or’hot Tsadikim nous livre une définition claire de ce qu’est le bonheur selon la Torah : il s’agit d’être dans la Sim’ha (la joie) et de ressentir profondément cette joie. Essayons de comprendre tout ça…

Il existe une injonction dans la Torah : c’est une grande Mitsva que d’être dans la joie. Or, accomplir une Mitsva, cela suppose une action. On comprend donc que la joie n’arrive pas comme par enchantement dans nos vies : elle se travaille. Et qui dit “travail” dit forcément “embûches”...

On a tous connu cette situation : vous attendez avec impatience ce week-end à la mer avec vos enfants. Cela fait une semaine que vous êtes à cran, mais à chaque montée de stress, vous vous rassurez en vous disant : “Quand j’aurai les pieds dans l’eau, tout ira mieux.” Les sacs sont prêts, les valises sont sur le pas de la porte… et là, catastrophe : votre fille se met à vomir. Vous lui prenez la température : elle est fiévreuse. Vous relativisez : “Ce n’est pas grave, j’ai bientôt les pieds dans l’eau.” Sauf qu’en arrivant sur place… il se met à pleuvoir.

Que faire ? On comprend bien que si votre joie dépend uniquement des circonstances extérieures, elle devient très, très relative – et donc difficile à atteindre, car elle ne dépend pas de vous. Alors quoi ? Il faut construire sa propre Sim’ha : c’est moi qui crée le changement, pas la météo ni les zéros sur mon compte en banque. Si vous faites dépendre votre joie uniquement des voyages, des restaurants, des massages, des instants shopping... alors quand ces plaisirs viendront à manquer, vous serez déprimée ! (attention, il ne s’agit pas de ne pas se faire plaisir, mais de ne pas faire dépendre notre bonne humeur de ces instants de plaisir).

Concrètement, comment se manifeste la Sim’ha ? Le Or’hot Tsadikim explique que la joie est un état de plénitude intérieure, de satisfaction. On se sent remplie, accomplie. Il y a des moments propices à ressentir cette joie – j’ai bien dit des “moments”, pas des “circonstances”. Ces moments sont souvent des aboutissements. Par exemple : vous mariez votre fils. Ce fils pour lequel vous avez tellement prié, celui-là même qui vous a fait passer tant de nuits blanches… Sauf que le chanteur à la ‘Houppa s’est trompé de playlist. Et là, pendant toute la cérémonie, au lieu de vivre l’instant présent et de profiter de ce moment de bonheur, vous râlez contre lui et faites une véritable fixette, oubliant de vivre pleinement la ‘Houppa.

On apprend ici un principe essentiel : pour être dans la joie, il faut savoir vivre pleinement les moments. Il s’agit de savourer les aboutissements sans laisser des parasites extérieurs saboter votre joie intérieure.

Prenons un autre exemple : le repas de Chabbath. Vous avez attendu ce moment toute la semaine. Les enfants sont beaux, bien habillés, quinze salades trônent sur la table. Tous les ingrédients du bonheur semblent être réunis. Et puis, patatras : dispute entre les deux petits. Là, vous avez le choix. Soit vous vous laissez déstabiliser, vous criez et vous êtes triste que votre repas ne ressemble pas à la photo de la famille juive idéale... Soit vous prenez sur vous, vous gérez le conflit calmement et une fois le calme revenu, vous profitez ! Vous regardez vos enfants autour de la table. Vous vous dites que “Oui, ils se chamaillent, mais ils sont là, en bonne santé. Vous avez de quoi manger, un foyer chaleureux”. Alors non, tout n’est pas parfait, mais vous apprenez à “glaner” les instants de bonheur. À faire un arrêt sur image dans votre propre vie. À sourire !

C’est ce qu’on appelle souvent la pleine conscience : profiter vraiment de l’instant. Et ressentir cette sérénité, c’est cela, la Sim’ha. On comprend alors que la joie, nous avons le pouvoir de l’inviter nous-mêmes dans nos vies. Nous choisissons de savourer l’instant, de ne pas pester, de sourire même quand tout semble noir. Et vous voulez un secret ? Quand vous êtes dans la joie, même lorsque tout paraît aller de travers, Hachem vous envoie la délivrance. Car ce qu’Il attend de vous, c’est justement ce travail intérieur. Il peut renverser une situation en un battement de paupière. Être dans la joie, c’est en réalité faire confiance à Hachem. Ne pas s’inquiéter. Et quand on ne s’inquiète pas… on est enfin libre de vivre l’instant, de se remplir des plaisirs de l'âme. 

Inspiré du Or’hot Tsadikim - Cha’ar Hasim’ha