ChatGPT, c’est un peu notre nouveau meilleur ami. Une question ? Hop, on demande à Chat, et en quelques secondes, voilà une réponse, souvent claire et bien documentée. Plus besoin de tourner les pages d’un dictionnaire ou de passer des heures à chercher sur Google. Et pourtant, la Torah nous offre une sagesse intemporelle : “Fais-toi un Rav.” [1]. Cet enseignement est un gage d’humilité. Voyons cela de plus près…
À l’ère des tutos YouTube, des podcasts inspirants, et de l’intelligence artificielle, ce conseil pourrait sembler dépassé. Pourquoi demander à un Rav quand on a déjà toute la connaissance du monde au bout des doigts ? Et bien, c’est justement là que réside tout son sens. “Fais-toi un Rav”, c’est une démarche qui nous pousse à nous recentrer, à développer notre humilité, et surtout, à ne pas nous perdre dans cet océan infini d’informations souvent contradictoires.
Quand on ne sait plus quoi faire
Connaissez-vous ce sentiment d’être complètement perdu ? Un choix crucial d’école pour vos enfants, une décision professionnelle délicate, ou cette amie qui semble trop envahissante… Vous avez tout essayé : vous en avez parlé à votre entourage, lu mille articles, analysé sous tous les angles, et pourtant, c’est le flou. Bonne nouvelle : Hachem ne vous demande pas de vous torturer l’esprit.
Dans la tradition juive, la solution est simple : demandez conseil à un Rav. “Oui, mais je ne suis pas très “religieux”, peut-on entendre. Non, ce n’est pas réservé à ceux qui sont “très religieux”. Un Rav, c’est bien plus qu’un simple guide spirituel, c’est une boussole qui vous aidera à voir les choses avec clarté, en fonction du Da’at Torah (l’avis de la Torah).
L’importance de l’humilité
Pourquoi faire appel à un Rav quand on pourrait tout simplement se débrouiller seul ? Parce que cette démarche demande une qualité rare mais essentielle : l’humilité. Il faut savoir reconnaître que parfois, on ne peut pas tout gérer seul. Et c’est précisément cette attitude d’Anava (humilité) qui ouvre les portes du Ra’hamim (la miséricorde divine).
La personne humble ou équilibrée – appelez-la comme vous le souhaitez – est capable de se “soumettre” aux ‘Hakhamim, les Sages, comme l’enseigne le Or’hot Tsadikim dans le Cha’ar Ha’anava. Elle reconnaît que sa propre sagesse a des limites et que l’avis éclairé d’une personne versée dans l’étude est une clé précieuse pour vivre une vie plus sereine.
Se remettre aux décisions des ‘Hakhamim, c’est accepter sa petitesse. En quelque sorte, c’est faire plus de place à Hachem. Et croyez-moi, lorsque vous ouvrez un espace à Hachem dans votre vie, celle-ci devient bien plus apaisée.
Imaginez un conducteur débutant, terrifié à l’idée de traverser une route de montagne sinueuse et périlleuse. Un ami, habitué à parcourir ce chemin depuis des années, lui propose alors de prendre le volant. La peur s’envole. Il en va de même avec Hachem. Laissez-Lui les commandes, le volant. Mais comment ? En vous soumettant aux décisions des ‘Hakhamim, qui agissent comme Ses guides dans votre vie.
Même quand cela ne va pas dans votre sens…
Un Rav est là pour vous aiguiller. Mais parfois, sa décision peut vous déplaire ou sembler incompréhensible. La véritable grandeur réside dans l’acceptation.
Prenons un exemple concret : après vous avoir posé plusieurs questions pertinentes, un Rav pourrait vous déconseiller de postuler à un emploi dans une entreprise qui vous attire pourtant beaucoup. Sur le moment, cela vous met en colère, vous laisse perplexe. Mais des années plus tard, vous apprenez que cette entreprise avait un management toxique et que ses employés ont presque tous fini en burn-out. Le Rav avait vu juste, avec une longueur d’avance. En fait, Rav Dessler nous indique que chaque pensée ainsi que chacune de nos décisions sont teintées d’intérêts personnels qui nous aveuglent et nous empêchent souvent d’agir selon le Da’at Torah. Le Rav nous apporte donc cet éclairage qui nous fait défaut.
Alors, à l’ère de ChatGPT et des mille coachs en ligne, n’oubliez pas ce conseil intemporel : référez vous à la Sagesse divine incarnée par les ‘Hakhamim. Non seulement cela simplifiera vos décisions, mais cela vous permettra de grandir avec humilité, et d’attirer des bénédictions bien au-delà de ce que vous pourriez imaginer.
Inspiré du Or’hot Tsadikim - Cha’ar Ha’anava.
[1] Pirké Avot (Chapitre 1, verset 6)





