Sarah Belolo est une jeune femme originaire de France qui habite à Jérusalem. Son métier ? Artiste du chocolat ! Mais Sarah Belolo est avant tout la maman d’une petite fille atteinte du cancer… Entretien aux multiples saveurs avec cette femme d’exception.

Que vous soyez branchée chocolat blanc fourré au pralin ou plutôt chocolat amer 70% de cacao, parions que les chocolats créés par l’artiste du chocolat Sarah Belolo ne vous laisseront pas indifférente. Française ayant fait son Aliyah et habitant dans le quartier de Guivat Chaoul à Jérusalem, Sarah anime depuis plusieurs années des ateliers du chocolat : aux enfants, elle offre une belle heure de création et de gourmandise; aux plus grandes, elle enseigne l’art de travailler le chocolat et de lui conférer toutes sortes de formes originales et… appétissantes !

Mais Sarah Belolo et aussi et surtout la maman d’une petite fille atteinte du cancer depuis cinq années. Elle se bat au quotidien pour la guérison de sa fille, pour tenir la barre de sa maison et de sa famille et surtout pour donner à tous ses enfants le temps et la disponibilité dont ils ont besoin.

Le jour où tout a basculé

« Je suis prof d’anglais de profession, commence Sarah. Un beau jour, on m’a annoncé que ma fille, qui était à l’époque âgée de trois ans, était atteinte d’un cancer. C’était à la suite d’une longue période où elle se plaignait de maux de ventre et où les examens effectués n’avaient apporté aucune réponse satisfaisante. Depuis ce jour, tout a basculé. Notre quotidien a été bouleversé et nous avons dû redéfinir nos priorités. Ma fille a bien sûr subi tous les traitements que la médecine a à proposer, mais les résultats sont restés mitigés. Si la tumeur ne s’est pas développée, elle n’a pas non plus diminué. »

Quand on demande à Sarah pourquoi les médecins n’ont-ils pas opéré sa fille, elle explique : « La tumeur est située en un point très délicat, à proximité d’artères et d’organes vitaux. L’équipe soignante a donc décidé de stopper les traitements et nous a conseillé de reprendre une vie normale, autant que faire se peut. » Une vie normale ? Des mots si simples et qui sonnent pourtant comme un rêve, pour cette famille qui vit à l’ombre de la maladie.

Le chocolat, une véritable thérapie !

C’est à cette époque que Sarah se retrouve à un carrefour de son existence. Dans ces circonstances, reprendre son métier d’enseignante lui parait peu réaliste. De plus, elle ressent le besoin de s’accomplir d’une autre manière et de laisser s’exprimer sa créativité. Pourquoi ne pas le faire au travers d’un domaine qu’elle chérit depuis longtemps, à savoir le chocolat ? « En France, quand j’étais jeune fille, j’avais participé à une formation de création de chocolats. J’ai alors décidé de faire du chocolat pour ma famille et mes amis. Ça parait élémentaire, mais c’était pour moi un véritable exutoire, un peu comme une thérapie ! Petit à petit, les gens ont commencé à entendre parler de moi et j’ai commencé à recevoir des commandes. D’un simple hobby, j’ai développé au fur et à mesure une petite structure que je gère aujourd’hui ! »

Quand on lui demande de quelle manière a-t-elle annoncé à ses autres enfants que leur sœur était malade et comment gère-t-elle sa famille au quotidien, Sarah marque une pause, puis répond : « Il n’y a pas eu de choc à vrai dire. Ils étaient présents tout au long de la période ayant précédé l’annonce des médecins et ont vu nos déplacements, nos inquiétudes, etc. Quand on a su que ma fille était malade, ils s’y attendaient plus ou moins. Mais Hachem a fait en sorte de m’envoyer des anges-gardiens, qui m’aident et m’assistent au quotidien. J’ai une amie qui, par exemple, va chercher tous les jours mon fils à l’école et me le ramène à la maison. Des jeunes filles viennent aider les enfants pour leurs devoirs, etc. De mon côté, je fais tout pour être disponible pour eux au maximum de mes possibilités. »

Où vous voyez-vous dans 5 ans ?

« Tout d’abord, j’espère que ma fille sera, avec l’aide d’Hachem, promptement et totalement guérie. La maladie ne sera qu’un lointain souvenir et elle pourra à nouveau reprendre une vie normale, comme toutes les petites filles de son âge. D’un point de vue professionnel, j’aspire à grandir, à créer ma propre fabrique de chocolats et, pourquoi pas, exporter à l’étranger. »

La Emouna qui s’exprime à travers les mots de Sarah ne laisse aucun doute : la douceur est appelée à avoir le dernier mot !

Pour celles qui souhaitent prier pour la fille de Mme Belolo, voici son nom complet : Ora Haya bat Sarah.