Dans la Haftara (de la paracha de Béchala’h) c’est le chant de Déborah dont nous allons nous délecter qui parlera de deux femmes d’exception : Déborah et Yaël. Le chant de Déborah est un chant de victoire, un chant de louange et de foi envers le Maitre du monde qui a sauvé l’armée juive contre les troupes cananéennes et contre Sissera qui fut tué par une autre femme : Yaël. Le comportement de ces deux femmes exceptionnelles, chacune dans son contexte, nous livre un enseignement extraordinaire, à nous, qui sommes souvent confrontées à des milieux à priori « hostiles » à toute forme de Tsniout… 

Déborah : La leader de son époque !

Déborah la prophétesse fut le quatrième Juge qui dirigea le peuple d’Israël après la mort de Yéhochoua'. Elle était admirée et respectée par tout le peuple. « Et elle était assise sous un arbre qui portait son nom (…) les juifs s’adressaient à elle pour obtenir justice » [1]. Nos Sages expliquent qu’elle prophétisait sous un palmier plutôt qu’à l’intérieur d’une maison afin d’éviter l’interdiction de s’isoler avec un homme étranger. [2] 

Grace à sa pudeur naturelle, Déborah choisit le palmier, ce grand arbre aux branches sur le sommet et aux feuilles qui ne se courbent pas vers le bas, afin que même en extérieur il n’y ait aucune ressemblance avec l’isolement. [3] 

De plus, en ce lieu où tout le monde pouvait l'entendre, elle prévint le peuple juif en le pressant de quitter leurs mauvaises mœurs et de revenir vers D.ieu. Chères amies ! Notre opinion compte ! Ne croyons pas à tort qu’à cause de la Tsniout nous serons des femmes soumises !

Déborah est une source d’inspiration pour chacune d’entre nous. Elle était une femme importante à la tête de tout notre peuple, mais n’a en aucun cas abandonné les valeurs éternelles de la Torah.

Yaël : La force et la détermination

« Yaël sortit à la rencontre de Sisra et lui dit : "Entre, seigneur, entre chez moi, ne crains rien !". Il la suivit dans la tente, et elle le cacha sous une couverture.  Il lui dit : "Donne-moi, je te prie, un peu d’eau à boire, j’ai soif !". Et elle ouvrit l’outre au lait, lui donna à boire et le recouvrit. Or Yaël, femme de Héber, prit une cheville de la tente, se saisit d’un marteau, se glissa près de lui sans bruit et enfonça dans sa tempe la cheville, qui resta fichée en terre;  lui, fatigué, s’était endormi;  il mourut ».

Yaël prit d’énormes risques en invitant le vilain Sisra chez elle sans la présence de son mari. De plus, l’acte de le tuer était loin d’être un acte féminin et gracieux !

Le Midrach Cho'her Tov [4] explique qu’elle ne se servit pas d’une lance ou d’une épée alors qu’il était naturel de se servir de ces armes, car elle voulait respecter l’interdit de la Torah : « Une femme ne doit pas s’habiller avec des vêtements d’hommes » [5]. Les hommes se servant de ces armes pour se défendre, elle ne les utilisa pas et opta pour un marteau.

Yaël dû prendre des décisions drastiques pour sauver notre peuple. Elle savait bien qu’avec une situation d’urgence et de danger comme celle-là elle n’aurait  pas pu respecter toutes les lois de la Tsniout à la lettre. C’est pour cela qu’elle limita les dégâts en honorant au moins une loi jusqu’au bout : celle de ne pas porter des vêtements d’hommes en ne servant pas d’une arme « masculine ».  [6]

De nos jours, à l’image de Déborah et de Yaël, essayons de ne jamais compromettre notre trésor de féminité, même si nous sommes dans un environnement où il est dur de préserver notre Tsniout.

Nous nous trouvons dans une génération où les femmes occupent des postes importants, étant souvent dirigeantes, confrontées à mener des équipes, à voyager, à prendre des décisions importantes. Ces femmes bibliques extraordinaires nous enseignent que nous ne devons pas perdre notre essence et notre médaille de fille d’Israël, même dans les situations les plus difficiles ou dans les endroits les plus hostiles. Nous pouvons être des femmes influentes tout en nous attachant fermement à notre héritage. Hachem nous sauvera comme Il l’a fait avec Déborah et Yaël, et nous réussirons ainsi à vaincre nos plus grands ennemis : ceux qui voulaient justement nous éloigner de notre patrimoine (comme Sisra et les troupes cananéennes).

Bon courage à toutes !

 

[1] Choftim

[2] Yalkout Chimoni, Choftim

[3] Rav Falk, Oz VéHadar Lévoucha

[4] Michlé ( 31:39)

[5] Dévarim (22:5)

[6] Rav Falk OZ Véhadar Lévoucha