Le Talmud nous enseigne que dix mesures de paroles sont descendues dans le monde et que la femme en a reçu neuf. La parole peut être une grande richesse si on l’utilise à bon escient. Parler de manière « Tsanoua » c’est s’exprimer discrètement, posément, avec les bons mots. Mais aussi

nous affirmer de manière calme et sereine sans crier, ni être vulgaire.

Comment me renforcer dans la Tsni'out du langage ? Et surtout comment puis-je optimiser au maximum cette arme si puissante qu’Hachem m’a offerte ? Toutes les réponses sont concentrées pour nous cette semaine dans la Paracha Vayétsé !

Ya'acov : Dire la vérité !

« Tu as changé dix fois mon salaire » s’exclama Ya'acov en parlant à Lavan, qui n’a agi « qu’avec mensonges et tromperies multipliant inversions et revirements sans nombre », car l’obscurité majeure provient du mensonge [1]. Rabbi Na’hman nous enseigne que nous devons avoir un langage propre, en ne disant que la vérité et en s’exprimant de manière sincère et honnête. Ainsi, nos paroles étant plus pures, nous aurons plus de chances d’être exaucées lors nos prières !

Ra’hel : Protéger l’intimité d’autrui !

Le rav Falk nous enseigne que protéger l’intimité d’autrui fait aussi parti de la Tsni'out [2]. En tant que femmes dignes et posées, nous devons tout faire afin de ne pas dévoiler nos informations personnelles si cela n’est pas nécessaire. Nous saurons aussi respecter l’intimité des autres en protégeant leurs secrets et ainsi préserver leur dignité. Nos Sages rapportent que Ra’hel [3] accomplit un acte de Tsni'out inégalable lorsqu’elle transmit les signes entre elle et Ya'acov à sa sœur Léa. (Ces signes avaient été donnés par Ya'acov à Ra’hel lors de leurs fiançailles afin de s’assurer que ce soit bien elle qu’il épouserait). Ra’hel fit non seulement un énorme sacrifice en acceptant de concéder son mari à Léa. Mais elle s’assura aussi que le secret de sa sœur ne soit pas découvert en lui évitant ainsi une humiliation.

La force de la prière pour changer sa destinée

Rachi nous dit que « Léa avait les yeux ternes » (29:17) car elle était toujours en train de prier et de pleurer parce qu’elle était promise à Essav. Le Midrach nous enseigne que la force de la prière est si grande que non seulement Léa n’épousa pas Essav, mais en plus elle fut la première à épouser Ya'acov et à avoir des enfants !

Ra'hel : Briser les cieux pour avoir un enfant

Léa donna naissance à quatre garçons alors que Ra’hel était stérile. Nos Sages enseignent [4] que Sarah, Rivka et Ra’hel étaient stériles car Hachem aimait leurs prières. Et que fit Ra’hel afin d’être exaucée ? Elle donna tout d’abord Bilha son esclave comme épouse à Ya'acov. Puis lorsque sa servante eut son premier fils, Dan, elle dit « L’Éternel m’a jugée et Il a écouté ma voix ». Et après la naissance de Naphtali elle s’exclama « Ce sont les luttes de D.ieu que j’ai soutenues face à ma sœur et néanmoins j’ai triomphé ». Quelles sont ces luttes auxquelles Ra’hel fait allusion ?

Notre mère Ra’hel nous montre ici que « L’essentiel de notre lien avec Hachem réside dans la prière, la Hitbodédout (parler à Hachem de manière spontanée) et dans les discussions avec Lui », comme l’enseigne Rabbi Nathan [5]. Épancher notre cœur vers notre Père avec un langage sincère et pur mais aussi avec acharnement et obstination jusqu’à ce qu’on arrive à Le convaincre de nous exaucer [6]...

Notre parole élevée en prières aura un pouvoir si fort qu’elle ira alors jusqu’à dépasser les lois de la nature !

 

[1] Rabbi Nathan, Likoutei Halakhot, Halakhot Roch Hodech (7 :52)

[2] Oz Véhadar Lévoucha, Rav Falk (page 56)

[3] Baba Batra 123A

[4] Yébamot 64A

[5] Likouté Halakhot Halakha 5

[6] Likouté Moharan Taninia Torah 51