La Tsni'out est loin d’être un simple code de lois vestimentaires à appliquer de manière automatique. Au contraire, la Torah offre à la femme une place d’honneur lui donnant la possibilité de s’exprimer, de s’épanouir et de participer grandement à la pérennité de notre peuple. Le tout, de manière canalisée, notamment grâce aux lois de la Tsni'out. La Paracha Vayéra vient illustrer ces dires à merveille !

En nous inspirant de  quelques actions de nos ancêtres Avraham et Sarah, nous pourrons mieux percevoir comment la Tsni'out est une Mitsva d’un grand raffinement, voire une preuve d’amour du Tout-Puissant envers Ses filles chéries. Nous en tirerons aussi quelques enseignements utiles à mettre en pratique dans notre quotidien.

La Tsni'out avec enthousiasme : Avraham courut pour accueillir et pour servir ses invités alors qu’il était seulement trois jours après sa circoncision et qu’Hachem Lui-même était venu le voir !

Nos Sages nous enseignent que c’est une Mitsva de "courir" à la synagogue ou "courir" pour accomplir une Mitsva.

Soyons zélées lorsqu’il s’agit de Tsni'out. Empressons-nous avec joie d’appliquer ne serait-ce qu’une seule Mitsva, même de manière ponctuelle : dire adieu aux pantalons le Chabbath puis la semaine, porter de jolies jupes couvrant le genou le soir puis en journée, porter un haut aux bonnes encolures et aux manches trois-quarts un jour sur deux, puis tous les jours. Ou encore parler doucement et délicatement, d’abord à notre famille, puis à nos amies.

Le salaire en sera d’autant plus grand, soit en fonction de notre effort ("Léfoum Tsaara Agra"), soit en fonction de notre joie, le salaire d'une Mitsva faite avec joie étant multiplié par mille (Or'hot Tsadikim, Cha'ar Hasim'ha). De plus, une Mitsva en attirant une autre, nous serons dans une dynamique d’évolution perpétuelle.

Recevoir des invités avec Tsni'out : Les anges demandèrent à Avraham où était Sarah [1] afin de souligner sa Tsni'out exemplaire. Sarah sut faire preuve de discrétion en laissant son mari s’occuper, seul, des invités masculins. Grâce à son raffinement hors du commun, elle ne fut embêtée ni de se tenir à l’écart, ni de préparer des gâteaux, même si Avraham le lui demanda d’un ton expéditif [2]. La Mitsva de recevoir des invités est plus grande que de recevoir la présence Divine (Massekhet Chabbath) mais pas à n’importe quel prix. À nous d’utiliser notre sensibilité et notre bon sens afin de savoir garder la bonne distance pour être à la fois Tsanou'a (pudique) et chaleureuse.

Diffuser la Torah avec Tsni'out : Au-delà de recevoir des invités, Avraham et Sarah s’affairaient aussi à rapprocher des gens de notre sainte Torah. "Avraham influençait les hommes et leur enseignait, et Sarah les femmes" [3]. 

La Tsni'out protège : Hachem Lui-même apparut en rêve au roi Avimélèkh qui avait kidnappé Sarah. Hachem menaça de le tuer s’il ne la rendait pas à Avraham [4]. Le Radak écrit que normalement Hachem n’apparait pas dans les rêves des impies, mais Il le fit afin de protéger l’honneur de la sainte Sarah. Le vilain roi non seulement ne la toucha pas [5], mais la libéra et combla Avraham de nombreux cadeaux.

En conclusion, les lois de la Tsni'out sont loin d’être des interdits imposés de manière arbitraire, mais elles nous servent, au contraire, de rempart protecteur afin de préserver notre trésor de dignité et d’unicité. Hachem veut que nous utilisions notre finesse d’esprit, notre sensibilité et notre intelligence pour trouver l’équilibre parfait entre action (Mitsvot), expansion (qualités et beauté) et limitation (Halakha).

 

[1] Rachi (18 :9)

[2] (18 :6)

[3] Béréchit Raba (84 :4)

[4] (20 :3)

[5] (20 :4)