Chacun, chacune a vécu son Sim’hat Torah, ce 7 octobre 2023.

De là où il était, chacun peut raconter une histoire, une inquiétude, un traumatisme.

Pour nous, habitants du quartier de Ramot à Jérusalem, ce fut comme pour beaucoup un réveil avec les sirènes, et l'angoisse montante de ces “Az’akot” (sirènes d’alarme) tous les quarts d’heure.

Nous savions qu’il se passait des choses graves… mais nous ne savions pas quoi ! 

Habitant un quartier où tout le monde respecte Chabbath, nous n'avions aucune information !

Ce jour qui est pour moi un jour dédié aux Téfilot, où j’aime prier pour chaque membre de ma famille alors qu’il danse avec le Séfer Torah, s’est transformé en un jour où la gorge serrée, on se savait plus trop pour quoi prier…

Un garçon d’une dizaine d'années a dit dans l'après midi à l’un de mes enfants, que des terroristes étaient entrés en Israël, avaient pillé, tué, enlevé femmes et enfants…

Mon fils lui a fait un signe, lui montrant qu’il était “complètement toqué” et lui a dit qu’il avait dû regarder bien trop de films !!

Eh oui, dans aucun cauchemar, cette fiction aurait pu devenir une horrible réalité…

Et pourtant !!!

110 jours ont passé, et l’ampleur du désastre ne fait que s’accentuer. Combien d’otages sont encore entre leurs mains, combien de femmes ont perdu leur dignité à jamais, combien de veuves, d’orphelins, de parents pleurant la disparition de leurs chers enfants - parce que pour moi, la grand-mère, ce sont des enfants qui tombent à la guerre !!!

Chaque matin, combien nous tremblons, de ce que nous risquons de découvrir !!!

Alors, bien sûr, nous prions, lisons des Téhilim, aidons, chacun comme il peut.

Dans le cadre du séminaire de filles "Kol Sarah", nos jeunes filles préparent souvent des gâteaux de Chabbath pour les soldats, elles font du bénévolat avec Torah-Box. Elles ont tenu des stands pour cette merveilleuse fête que Torah-Box a organisée pour les enfants orphelins de la guerre.

Mais notre quotidien, comment est-il ?

Connecté à la guerre, déconnecté, trop, pas assez, comment jauger ? 

Nous qui ne sommes ni au front, ni Baroukh Hachem, concernés par de la famille otage, notre train-train, doit-il démarrer ? 

Cette question est essentielle, car comme me l’a justement dit une de nos élèves, nous, jeunes filles de séminaire, avons fait un gros travail de Téchouva pendant Eloul. 

Même si nous savons que c’est la voie à suivre, combien de temps pouvons-nous tenir ? 

Nous avons assisté à des choses inimaginables de rapprochement d’Hakadoch Baroukh Hou, c’est extraordinaire, magique, incroyable !!

Maintenant, plus de 3 mois après, sommes-nous détachés ?
La vérité, je pense, est que tout le monde a plus ou moins repris, et c’est bien normal !

Alors quoi ? Sommes-nous en train d’abandonner nos otages, nos soldats qui se battent et qui, sans nous, ne peuvent pas réussir !!

Où je me situe dans tout cela ?!!

Nous avons beaucoup réfléchi avec nos très chères élèves, et sommes parvenues à une magnifique conclusion que je souhaite partager avec vous.

Tout d'abord, chacun d’entre nous a des moments dans sa vie où il se dépasse : une fois ou je me retiens de crier par exemple. C'est un grand acte pour Hachem, je ne me suis pas mis en colère !! C'est magnifique !

Eh bien, ce moment, nous devons le saisir et le dédier à la réussite du Klal Israël !!

Je vais à un mariage, est-ce décent, alors que tant de personnes souffrent ?

Si nous y allons, avec l’intention de réellement réjouir les mariés, nous accomplissons une Mitsva de la Torah !! Rien de moins !

Eh bien cette danse, je la dédie au sauvetage de nos otages, à la réussite de la guerre sans qu’on ne nous annonce plus aucun mort, ni même blessé.

Je m'arrête un instant et m’adresse à Lui : “Maître du monde, je viens de danser de toutes mes forces, avec l'intention pure de réjouir la mariée, prends cette Mitsva et sauve le Klal Israël, je T’en supplie !! ”

Des exemples, il y en a par milliers : faire plaisir à mes enfants, rentrer à la maison avec le sourire, descendre la poubelle pour rendre service à ma maman…

Des gestes du quotidien, qui sont autant de Mitsvot… Il suffit juste d’y penser !

Le deuxième axe est que nous avons tous et toutes des choses que nous faisons bien !

Rav Dessler nous dit que pour corriger nos défauts, rien de tel que d'améliorer nos qualités : en travaillant nos qualités, on s’élève et nos défauts se gomment petit à petit d’eux-mêmes !

Donc je vous invite à réfléchir à une Mitsva que vous faites bien ; oui, oui, il y en a forcément une !

Prenez-la, et faites-la encore mieux !!

Cet effort supplémentaire, vous le dédiez à la délivrance du Klal Israël !!

C’est tellement plus agréable et plus motivant que de se dire : “je ne fais pas bien mes Brakhot, à partir d’aujourd’hui, je vais faire un gros effort.”

Et puis on arrive, une fois, deux fois, et la troisième, on échoue, quelle déception…

Au troisième échec, on abandonne !

Après tout, nous sommes des êtres humains n’est-ce-pas ? 

Il est bien plus facile d'améliorer quelque chose que nous faisons déjà bien !! Et c’est aussi tellement plus gratifiant ! Et on ne peut que progresser ! 

Et n’oublions pas, Rav Dessler nous explique que par là-même, nous corrigeons nos défauts !! 

Extraordinaire !

Nous restons connectés à cette terrible guerre, mais dans le positif !

Voici le travail que nous essayons de faire à Kol Sarah avec nos très chères élèves ! 

Cette année tellement particulière est LEUR année de séminaire.

Certaines ne sont pas revenues après Sim'hat Torah, et la reprise n’a pas été facile pour les autres, mais elles ne lâchent rien !

Et nous souhaitons leur donner le meilleur jusqu'à la fin de l'année.

Pour cela, nous avons besoin de l’aide de chacun dans notre campagne de soutien, afin qu'elles puissent aussi vivre une belle année de séminaire et la dédier au sauvetage du Klal Israël. Pour aider, cliquez-ici : https://allodons.fr/kol-sarah84