La paracha « Pin’has » raconte que les filles de Tsséloph’’had vinrent voir Moché Rabbénou et lui demandèrent si elles pouvaient recevoir un héritage en érets Israël, alors que leur père était décédé. Moché Rabbénou alla demander le détail de ces lois auprès d’Hachem, puis transmit la réponse : les filles de Tsséloph’had avaient bien le droit d’avoir une part en érets Israël.

A propos de cette épisode, le Yalkout chimoni fait remarquer qu’alors que certains des enfants d’Israël dans le désert demandaient de retourner en Egypte, les filles de Tséloph’had demandèrent à faire la volonté d’Hachem qui leur avait promis de les amener en érets Israël.

Ce mérite, de chercher à faire une mitsva dans une génération où d’autres ne désirent pas cette mitsva, amplifie grandement la valeur de cette dernière !

Noa’h était le seul tsadik de sa génération. Il mérita d’être récompensé beaucoup plus que s’il avait été dans une génération de tsadikim.

De la même façon, Avraham vivait dans un milieu d’idolâtre et arriva à servir Hachem. Il mérita ainsi la récompense de tous ceux qui n’avaient pas fait son parcours…

Les filles de Tséloph’had aussi méritèrent de rentrer dans cette catégorie : elles restèrent attachées à des mitsvot qu’une partie de leur entourage avait failli.

La raison de cette récompense décuplée est le fait qu’il est beaucoup plus difficile de tenir lorsque nous sommes seuls à faire une certaine mitsva que lorsque tout le monde la fait. (En effet, il y a la honte de ceux qui, cause de leur jalousie ou simple incompréhension, se moquent de notre comportement. De plus, lorsque l’on côtoie des gens qui transgressent une certaine mitsva, il devient difficile de ressentir encore la gravité de celle-ci. Ceux qui arrivent à tenir malgré tout et envers tous doivent donc fournir de plus grands efforts que si tout le monde respectait la mitsva en question. Il est donc normal qu’ils seront plus récompensés.)

Mais attention, ne nous trompons pas ! Il ne faut pas se mettre dans une telle situation, en espérant mériter d’une plus grande récompense. Le Rambam a déjà écrit dans son œuvre que la nature humaine étant d’être entraîné par son entourage, il est nécessaire de se trouver autant que possible auprès de personnes qui désirent s’approcher d’Hachem.

Ne croyons pas qu’Hachem préfère que nous restions auprès d’un entourage néfaste aux mitsvot. Non, la première priorité est de s’éloigner de la faute. Seul celui qui n’a pas la possibilité de se trouver dans un endroit saint méritera alors d’une grande récompense s’il arrive à ne pas être influencé là où il se trouve.

[Il est souvent possible de mériter des deux atouts : lorsque nos amis ne partent pas tous se réfugier dans les lieux de refuges. Dans ce cas, si nous réussissons à nous protéger en allant dans les endroits adaptés, nous mériterons en même temps de fuir la faute et de recevoir la récompense de tous ceux qui restent près de la faute !]

En quoi ce message nous concerne ? A l’approche des vacances où nombreux se risquent au-delà des barrières de la Halakha (la loi), nous devons être forts et ne pas être influencés. Au contraire, c’est à nous d’encourager le plus de personnes à réellement profiter de leurs vacances en étudiant quotidiennement et en fuyant toutes les situations à risques !

De même durant toute l’année, nous pouvons et devons trouver refuge dès que possible dans les maisons d’étude et les cours de Torah. Heureux celui ou celle qui méritera d’aller auparavant étudier dans une yéchiva ou un séminaire, du moins quelque temps, afin de se préparer à combattre la débauche si abondante qui existe dans presque chaque coin de rue ! Et heureux celui qui choisira les études qu’il désire entreprendre ou le travail qu’il va faire en fonction des possibilités de se trouver dans un endroit "cacher" ! Il est certain que ce temps, ces efforts et les éventuelles complaisances n’apporteront aucun préjudice ! Au contraire, celui qui diminue ses aises pour honorer son Créateur se voit aider du Ciel dans tous les domaines.