Dans la paracha Vayéra (18, 27), il est écrit : וְאָנכִֹי עָפָר וָאֵפֶר (Je suis poussière et cendre).

Les Sages du Talmud ont enseigné à propos de ce verset : « En mérite de notre patriarche Avraham qui déclara : "Je ne suis que poussière et cendre", ses enfants méritèrent les commandements des cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sota » (Houlin 62).

La parabole suivante du Maguid de Doubno apportera un éclairage sur cet adage :

Un homme fortuné donna un grand banquet auquel il convia tous ses proches. Parmi ces derniers se trouvait un homme juste, droit et vertueux qui, bien que digne de siéger en tête de table, choisit dans son humilité de s’installer dans le coin le plus discret. Quand l’hôte s’en aperçut, il fit asseoir près de lui tous les notables, en conséquence de quoi, il rehaussa son honneur et son statut.

De même, Avraham Avinou déclara dans sa grande humilité : « Je suis poussière et cendre ». Mais le Saint béni soit-Il défendit son honneur et releva le statut de cette poussière et cette cendre au rang des commandements des cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sota (Ohel Yaacov).

קַח נָא אֶת בִּנְךָ אֶת יְחִידְךָ אֲשֶׁר אָהַבְתָּ אֶת יִצְחָק וְלֶך לְךָ אֶל אֶרֶץ

הַמּרֹיִָהּ

« Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Itshak ; achemine-toi vers la terre de Moriah. » (22, 2)

Deux montagnes importantes sont mentionnées dans la Torah, remarquait l’Admor Rabbi ’Haïm de Sanz : le mont Moriah, sur lequel Avraham Avinou effectua l’akédat Its’hak, et le mont Sinaï sur lequel le Saint béni soit-Il donna la Torah au peuple d’Israël. Pourtant, quand vint le moment de construire le Temple, c’est la première qui fut désignée par le Saint béni soit-Il. N’aurait-il pas été préférable de choisir la seconde, celle qui fut le théâtre du don de la Torah ?

Cela vient nous enseigner la force et la grandeur de l’abnégation et du sens de sacrifice. A l’endroit même où Avraham Avinou fut prêt à sacrifier son fils, c’est là que fut construit le Temple ! (Vékarata laChabbat oneg)