Le 13 septembre 1993, sur la pelouse de la Maison Blanche, Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, et Yasser Arafat, chef de l’OLP, se serrent la main sous le regard d’un Bill Clinton paternaliste.
Cette poignée de main marque la signature des “Accords d’Oslo”, du nom de la capitale norvégienne où avaient eu lieu les pourparlers préliminaires.

Derrière l’embrassade diplomatique, une collision se profile : celle entre l’idéalisme naïf des dirigeants israéliens et la fourberie calculatrice du chef de l’OLP.
Yasser Arafat a vite compris les faiblesses de l’Occident et des démocraties, qu’il manipule à souhait : ils attendent une vitrine astiquée, de poignées de mains fraternelles et de sourires enjoués : il leur en donnera...!
Avec malice, il saura parler devant la diplomatie mondiale le langage de l’homme mesuré et pragmatique, voulant le bien des siens et œuvrant pour une paix juste et durable.
Par contre, dans ses discours en arabe, il remplacera systématiquement le mot Salām, par celui de “Hudna” — cessez-le-feu temporaire.
Tout un programme…
Le contexte
Dans les années 1990, la gauche israélienne, incarnée par Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yossi Beilin, veut croire que l’OLP a renoncé à la violence et souhaite, elle aussi, tourner la page. Mue par une vision humaniste et presque romantique du conflit, la direction du pays d’alors pense que des gestes de bonne volonté, des concessions territoriales et une reconnaissance mutuelle suffiront à transformer un ennemi historique en partenaire.
Cette approche est, comme on s’en apercevra très vite, complètement déconnectée de la réalité et les efforts sincères de rapprochement sont traduits dans les mentalités arabes comme un comportement de faiblesse dont on ne peut, bien sûr, qu’abuser.
Aveuglés par leurs aspirations, Rabin et Pérès feront abstraction des signaux d’alarme : à savoir le double discours d’Arafat, la glorification des “martyrs” terroristes, et la Charte de l’OLP restée inchangée.
Le président américain Bill Clinton, quant à lui, exhortera les deux parties à s’engager, sans exiger de garanties sérieuses de la part de l’OLP.
Il traitera Arafat comme un égal de Rabin, malgré son passé terroriste.
Le lendemain : le réveil sanglant
L’Autorité palestinienne, censée selon les nouveaux accords empêcher les attentats, devient en fait un refuge pour le 'Hamas et le Jihad islamique.
Loin d’être affaibli, le terrorisme est renforcé. Dès les mois suivant la signature, les attentats se multiplient en Israël. Des bus explosent, des cafés sont attaqués, des civils sont massacrés... L’Autorité palestinienne ferme les yeux, quand elle ne collabore pas directement.
Entre 1993 et 2000, plus de 250 Israéliens sont tués, alors que Rabin et Pérès parlent, dès les premiers attentats, de “victimes de la paix”, c'est-à-dire de prix à payer pour obtenir ce Chalom tant espéré.


Le leadership israélien persiste (et signe !) quitte à se jeter dans le précipice, refusant de voir les réalités sur le terrain.
Conclusion
La gauche israélienne, dans sa quête de normalisation, aura gravement sous-estimé la profondeur de la haine de son "partenaire".
Oslo se sera avéré très vite, non pas comme une réconciliation, mais comme un leurre tragique, dont la population israélienne fera cruellement les frais.
On aurait tellement voulu que les dirigeants d’alors, si sûr d’eux, descendent de leur piédestal, pour s’inspirer un tant soi peu de la Sagesse de nos Maîtres :
“Face à un homme droit, on agit avec droiture, face à un fourbe, on ne se laisse pas piéger et on use de stratégie.” (Samuel 22:27)





