Le 25 juin 2006, à l’aube, un commando du 'Hamas surgit du sol par un tunnel près du passage de Kerem Shalom. En quelques minutes, deux soldats israéliens sont tués, un autre blessé, et Gilad Shalit, jeune tankiste est enlevé.

Blessé à la main et à l’épaule, il est entraîné de l’autre côté de la frontière. 

Ses ravisseurs refusent tout contact avec la Croix-Rouge.

Le pays vit alors au rythme de preuves attestant qu’il est encore en vie  : une lettre, un enregistrement, une vidéo échangée contre la libération de prisonnières. Son visage, celui d’un garçon timide au regard doux, devient celui de toute une nation.

Ca s'est passé un 18 octobre 2011-Libération de Guilad Shalit co

À l’automne 2011, après des négociations tortueuses menées par l’Égypte, un accord est enfin trouvé. Le 18 octobre, Gilad Shalit retrouve la lumière du jour, livide, amaigri, mais vivant.

En contrepartie, Israël libère 1 027 prisonniers palestiniens, dont des terroristes lourdement condamnés, "avec du sang sur les mains". Parmi eux : Yahya Sinwar, qui deviendra le dirigeant absolu du 'Hamas à Gaza, son frère, déjà impliqué dans des opérations meurtrières et l'assassin de Nachson Wachsman.

Lors de la libération de Shalit, l’émotion nationale est immense : un peuple entier accueille un fils revenu d’entre les ombres. Mais très vite, le débat s’installe. Beaucoup soulignent que les terroristes libérés reprendront les armes et récidiveront, ce qui en effet s'avérera exact. 

L'autre côté de la compassion

Le cas Shalit devient ainsi un symbole du dilemme israélien : la fidélité absolue du pays à ses soldats peut entraîner l'État à céder aux pressions des ravisseurs, qui se permettent de surenchérir le prix de l'otage à des plafonds inouïs.  

Les responsables de sécurité avertiront que ces concessions encouragent des enlèvements futurs et les familles des victimes, désemparées de voir les assassins de leurs proches libérés si vite, parleront de trahison silencieuse.

La question n’est pas seulement politique. La loi juive elle-même débat des limites du Pidyon Chevouïm, la délivrance des captifs. Le Talmud enseigne qu’il ne faut pas payer « plus que leur valeur », afin de ne pas mettre en péril la communauté et l'exposer à d'autres enlèvements, encouragés par des rançons faramineuses.

Sauver un Juif est un devoir suprême, mais non au prix d’autres vies futures. Certains maîtres insistent : libérer des meurtriers, c’est risquer de sacrifier d’autres innocents.

Israël, déchirée entre l'amour pour ses enfants et la responsabilité collective d’assurer la sécurité des siens, est prise en tenaille dans un dilemme des plus douloureux. 


La Torah, émanation de la Sagesse divine, peut trancher des cas aussi complexes et  ceux versés dans son étude, sont capable de prendre des décisions justes.

Mais qui aujourd'hui les écoute? 

Nos Sages l'ont prédit:  "Avant la venue du Machia'h...ceux qui détiennent le pouvoir – politique, judiciaire ou spirituel – gouverneront selon des idéologies étrangères à la Torah (Sota 49b)". C'est un fait.

En avoir conscience, et nous savoir si proche du dénouement, est notre seule consolation.