L’événement le plus marquant de la deuxième moitié du XXème siècle a été inscrit dans le sable lunaire, un dimanche 20 juillet 1969 à 22h56 précise, heure de Houston, et fut éternisé à jamais par les caméras spatiales ultrasophistiquées de la NASA.
Le monde entier retient son souffle devant son petit écran, encore en noir et blanc, pour voir l’exploit du héros moderne, vêtu d’une armure blanche avec, cousu sur son uniforme, le drapeau des USA.


Neil Armstrong descend de son module lunaire par une courte échelle, et avec la grâce de ceux exemptés des lois de l’attraction terrestre, il pose le pied, pour la première fois depuis que notre monde existe, sur le Petit Luminaire. Lampion mystérieux qui nous éclaire depuis la nuit des temps et scande nos marées, on ne pouvait jusque-là l’observer que les pieds sur terre, à 384 400 kilomètres de distance.
Kennedy, le président en place à Washington, est un politique, et non un scientifique, si bien qu’avant son intérêt pour la recherche spatiale, sa priorité est de battre les Russes dans la course à l’espace et de poser les marques de la souveraineté américaine sur l’infiniment grand.
Comme dans L’Étoile mystérieuse de Tintin, deux clans sont au chassé-croisé pour planter le drapeau de leur patrie sur l’astre convoité : Amérique contre Union soviétique. Que le meilleur gagne !
Et le meilleur — en l’occurrence le plus rapide — sera Neil Armstrong, bien que le tout premier homme envoyé dans l’espace (et revenu vivant du périple, sans cependant alunir) ait bien été un Russe, Youri Gagarine.


Les années 70, décennie de rêve, plantée au milieu des Trente Glorieuses, (surnom donné par les historiens à la période allant de 1945 à 1975), s’ouvrent donc sur une odyssée fantastique, qui donnera le ton à toute cette période, avec une croissance économique exceptionnelle, une accélération phénoménale du niveau de vie dans les pays occidentaux et une recherche scientifique que rien n'arrête.
La conquête spatiale en fait partie, et laisse ses traces partout dans les seventies : des “moon boots” aux aliments lyophilisés, du design des meubles aux chansons des popstars.



Nos Maîtres contemporains ont bien sûr réagi à ce remarquable événement.
Rav Wolbe, le maître du Moussar, exigeait une réflexion sur l’immense décalage entre la technologie moderne et la fragilité morale de l’homme, ainsi que sur l’importance de recentrer nos conquêtes extérieures sur notre quête intérieure.
Plus l’homme "monte", plus il doit savoir "à Qui il doit son souffle".
L’Homo sapiens moderne, vêtu de blanc et chevauchant sa fusée, abreuvé de “Connaissances”, va-t-il pouvoir rendre avec humilité à son Créateur le crédit de ses exploits ?
Ça, c’est une autre histoire…






