Pour comprendre l'histoire du Mur de Berlin, dressé un beau jour en pleine ville, faisant 3,60 mètres de haut, 155 kilomètres de long et surveillé par 300 miradors, il faut faire un flash-back sur l’Allemagne d’après-guerre.
Les Alliés — Français, Anglais, Russes et Américains — veulent dénazifier et démocratiser une Allemagne vaincue, et se partagent pour cela le pays en zones d’influence.
Berlin, la capitale, sera elle-même également morcelée en quatre. Jusque-là, tout va bien, et le gâteau semble équitablement divisé.
Mais si la guerre « chaude » est terminée, la « froide » ne fait que commencer. Les vainqueurs d’hier vont bientôt, à leur tour, se scinder en deux blocs idéologiques : le bloc soviétique, communiste et répressif, face au bloc occidental, démocrate et libéral.
L’enclave du « paradis soviétique » n’arrive pas à contenir d’énormes fuites de population, surtout parmi la jeunesse vers le coté ouest : pas moins de 20 000 Allemands passent de l’Est à l’Ouest chaque mois. Ces départs massifs inquiètent grandement Moscou, qui décide d’y mettre fin… avec les méthodes qu’on lui connaît.
Commencé dans la nuit du 12 au 13 août 1961, il a fallu à peine quelques jours pour ériger la première barrière complète — un mélange de barbelés et de blocs de béton. En 48 heures, Berlin fut complètement coupée en deux.
Des familles, des amis, des collègues se retrouvent séparés du jour au lendemain par des barbelés, puis par un mur de béton de 155 kilomètres.
Le Mur devient le symbole d’un régime qui enferme son peuple pour l’empêcher de fuir.

Il faudra attendre le 9 novembre 1989, après vingt-huit années de séparation, pour qu'enfin il tombe.
Les raisons de sa chute tiennent principalement à l’essoufflement économique du bloc soviétique, incapable de rivaliser avec la prospérité occidentale, et parallèlement grâce à la politique d'ouverture vers l'Ouest de Gorbatchev.
Pour la communauté juive d'Europe de l'Est et d'Union soviétique, la chute du Mur marque la fin d'un judaïsme étouffé pendant des dizaines d'années, qui se caractérisait par la fermeture de synagogues, l'interdiction d'études religieuses et le blocage de l'émigration.
À partir de 1989, les portes s'ouvrent et des milliers de Juifs d’Union soviétique émigrent vers Israël, les États-Unis ou l’Allemagne réunifiée.
Des communautés se reforment, des écoles et des synagogues renaissent, après plus d’un demi-siècle de silence.






