Ce Chabbat je me suis lâchée ! L’ambiance poulet-pommes de terre basique, cholent et couscous n’était pas du tout, mais alors pas du tout au programme. 

Heureusement que je n’ai pas épousé un Marocain du bled bloqué sur sa daf !

Étudiante, j’avais invité des amies marocaines venues tout droit de Casa pour Chabbat. Je leur avais servi un poisson sauce beurre-citron et, en entrée, un sorbet double parfum concombre-tomate. En dessert, une glace au chamallow. Fallait voir la tête de ces demoiselles éberluées, pour ne pas dire estomaquées, devant mes créations culinaires dignes d’un MasterChef éliminé au premier tour !

Donc pour ce Chabbat, pas de ‘Halot (pains tressés) mais des baguettes, et entre autres gourmandises salées : pâté de foie maison, saumon mariné au gros sel, feuilleté de saumon (encore lui!) et, le must suprême : la quiche Lorraine. 

La quiche Lorraine, pour ceux qui n’ont pas de culture goy, est une quiche avec, de base, des œufs (évidemment !) et un aliment pas cacher que je ne citerai pas ici ! 

(J’entends des murmures et des remontrances dans la salle?!)

J’ai donc remplacé par du lait de soja et des blancs de dinde coupés en dés.

Charcuterie, je t’aime… 

J’envisage sérieusement de regarder tous les tutos pour apprendre à faire mon propre saucisson. Parce que disons-le : c’est une CATASTROPHE gustative, cet espèce de caoutchouc qui fait office de saucisson ici. On pourrait se dire qu’après des années de techouva, des années dans le pays où coulent le lait et le miel, mes goûts auraient changé… 

Eh bien c’est tout l’inverse ! 

Motsaé Chabat, pour la mélavé malka : pizza obligée aux quatre fromages, dont 3 avec du caractère, et un avec du peps, style roquefort ! 

Raccompagnons la reine de Chabat en beauté !

Le Blog de ‘Hava - Lorsque le cochon sera casher (chapitre 28) 


Si j’ai changé ma nature profonde avec la techouva, je ne me suis pas coupée de moi-même, je n’ai pas oublié d’où je viens. Ces petits plaisirs du quotidien me donnent la force d’affronter les épreuves de la vie. Je sanctifie ces aliments par les bénédictions précédant et suivant leur consommation. 

Les Sages nous disent qu’à la venue du Machia’h, le cochon et d’autres aliments non casher seront permis à la consommation (Midrash Vayikra Rabba 13:3). 

Il faut bien qu’une juive sache les cuisiner :):):)!

Le ventre rassasié, j’ai pu lire un livre entier de Téhilim pour la réfoua chéléma de la maman d’une amie, et me réjouir dans un Chabbat fait dans la plus grande sainteté. 

Mon histoire est ma richesse, et je pense que nous pouvons tous tirer de notre passé une force. 

Un grand Sage, Rech Lakich, était le plus grand des bandits ; il est devenu l’un des plus grands maîtres de Torah. Sa force, il l’a mise dans l’étude. 

Nous pouvons, nous aussi, utiliser nos expériences comme un tremplin vers un meilleur service divin, avec joie : avancer, se pardonner nos erreurs, essayer de ne pas recommencer et bien sûr, ne pas se morfondre dans une culpabilité inutile.

Tiens! Ça embaume vraiment un parfum d’Eloul, vous trouvez pas…?

Le Blog de ‘Hava - Lorsque le cochon sera casher (chapitre 28) 

                                                                                          La Maman de Sheyna