Vous savez, je me suis rendu compte que parfois, lorsque je dis à ma fille "Tu n'auras pas tous les handicaps, laisses-en un peu pour les autres !", c'est un peu comme si je lui disais : "Mon amour, tu ne peux pas engloutir toute la crème glacée du monde, il faut bien en laisser pour les autres !"


En observant ma fille, je me demande si nous ne vivons pas dans une société qui a plus de "likes" que de véritables relations humaines.
Nous avons des connexions en ligne par milliers, mais un simple : "Comment ça va ?" peut sembler aussi compliqué que de résoudre un Rubik's Cube, les yeux bandés.
Qui l’aurait cru, les émojis remplacent aujourd’hui un câlin !
Des applications permettent maintenant des relations de couple avec des avatars (personnages fictifs conçus sur mesure pour nous,) et la cerise sur le gâteau est que moi, l’humaine, je dois prouver à un ordinateur que je ne suis pas un robot, pour pouvoir surfer sur le net !

« Non, je ne suis pas un robot ! »

On se demande, dans cette génération robotisée, si l’empathie n’est pas devenue un trésor caché.
On parle beaucoup des handicaps physiques et psychologiques, mais parfois, ceux qui affichent un handicap sur leur voiture pourraient bien être les champions de l’intelligence émotionnelle, tandis que les "normaux" se montrent déconcertants.
Sous nos carapaces d’autonomie et de confiance en nous, est-ce qu’on se dit assez souvent "Merci", "Je pense à toi" ou "Je t'aime" ? Ces mots ont le pouvoir de transformer une journée, un peu comme un bon café le matin servi avec un fondant au chocolat…


Moi-même, je crains de devenir à terme une sorte de version ambulante de ChatGPT, artificiellement intelligente, mais sans plus d’émotions ni de réflexion personnelle.
Heureusement, lorsque je suis greffée à mon smartphone, scotchée sur mon écran, ma fille, elle, réclame mon attention, me ramène à la vraie vie, aux liens humains.

« Non, je ne suis pas un robot ! »

Elle veut établir une vraie communication, voir mon regard briller dans le sien, et pas juste passer en mode "émoticône".
À neuf mois, elle sait déjà que le lien humain, c’est essentiel. Elle me rappelle que rien ne vaut un bon éclat de rire en jouant. 

Ces moments sont précieux et m’enseignent que la vraie vie est bien plus nourrissante que n'importe quel fil d’actualité.


Hachem nous a donné le Chabbath pour nous reconnecter à nous-mêmes et aux autres, pour retrouver le vrai bonheur. En nous réunissant autour de la table, nous honorons ces liens spirituels qui nous unissent tous, partageant des histoires, des rires.
C’est un temps de pause pour nous rappeler l'essentiel dans cette aventure qu’est la vie.

« Non, je ne suis pas un robot ! »

Alors, cette fois-ci, je laisse ma fille partager avec vous son pot de glace, et levons ensemble nos cuillères à la crème glacée de l'amour, du rire, et à la beauté des connexions authentiques… et des petits câlins aussi, pourquoi pas !
On pourrait en avoir besoin pour se donner du courage !

La Maman de Sheyna

Le Blog de ‘Hava