La fête de 'Hanouka approche, et je m'interroge sans cesse sur le sens de cette célébration.
Est-ce la fête des miracles, des bougies, des beignets, des cadeaux, d’un refrain joyeux ? Un nouvel espoir, un vœu prononcé pendant huit jours ?
Loin du sapin décoré à profusion, des ornements dans toute la maison, de la dinde et de sa bûche traditionnelle, 'Hanouka nous offre une fête plus solennelle et sobre, avec pour décor un simple beignet et des bougies.
Comment vais-je alors éblouir mon enfant et l’éveiller à la notion de miracle, sans le faste et l’apparente magie des soirées pleines de cadeaux, des chaussettes suspendues à la cheminée ?
La concurrence est rude...

Je m’interroge également sur le véritable sens de cette fête. Les Maccabées, qui nous ont permis cette victoire, disparaissent ensuite pour ne pas avoir laissé le pouvoir à la tribu de Yéhouda.
Alors, que fêtons-nous exactement ? Quel message dois-je transmettre à mon
enfant ?
Chaque année, je prie devant les petites fioles, espérant avoir une descendance capable de transmettre le judaïsme, que la bougie ne s’éteigne pas, que le flambeau se transmette de main en main.
Ma fille, mon trésor, avec ton petit chromosome en plus, tu es mon miracle. Mon petit fœtus qui s’est accroché à la vie, tu étais en souffrance fœtale, on a dû te sortir à sept mois de grossesse, et tu t’es battue avec la vie en couveuse. Pourras-tu te marier ? Avoir des enfants et transmettre la torche ? Je t’aime, ma fille, tu es ma fiole d’huile qui illumine mon monde.
Je veux te transmettre qu’avec une petite bougie dans une profonde obscurité, on peut soudain laisser apparaître, comme par magie, une grande lumière vive et éblouissante pour nos yeux.

Je souhaite que tu goûtes à la lumière du Gan Eden, le Or Haganouz.
Que tu comprennes que dans la simplicité, se cachent de grands trésors. Et si parfois on ne comprend rien, le miracle réside simplement dans le fait d’allumer une fiole et de se laisser porter par la lumière, sans chercher plus loin.
Dans le trop clinquant des vitrines de nos villes, on ne distingue plus la lumière ; elle est présente, mais ne transperce pas la nuit.
Ce n’est que dans l’obscurité que l’on peut apprécier pleinement la lumière.
Alors je me réjouis d’avance de voir ma fille déballer ses cadeaux à la lumière de la fiole d’huile, et surtout, je l’imagine se régaler en goûtant pour la première fois mes sfenj !
Je vous souhaite à tous une belle fête de 'Hanouka, sobre, apaisante et discrète, éclairée par la douceur et la chaleur d’une petite bougie !







