La République française, en ce moment, se prend des claques.
La première, de Brigitte à Emmanuel, sur la figure – mais pas au figuré –; la deuxième, lorsque la France envoie son ex-président « en taule », dans une cellule adjacente à celle de délinquants de Saint-Denis, qui lui crient des injures à travers les barreaux ; et la troisième, la semaine dernière, lorsque quatre cambrioleurs (de Saint-Denis aussi ?) réussissent, en moins de quatre minutes, à dérober les bijoux de l’empereur Napoléon III et de son épouse Eugénie.
Un « casse » évalué à près de 80 millions d’euros.
L’une des pièces volées était sertie de plus de 2 000 diamants.
Mais ce n’est pas seulement la couronne de Napoléon qu’on a volée, c’est bien plus :
l’honneur de la Frrrrrance… !
« Aux armes, citoyens !! » : le musée le plus prestigieux, aux systèmes d’alarme des plus perfectionnés, s’est fait dépouiller comme une naïve collégienne…
Et « la face de la France se couvrit de honte »…
Ces événements nous font prendre la température d’une France bien mal en point, où, sur le baromètre du chalet savoyard, le petit bonhomme qui annonce la pluie sort avec (tiens !!) une tête bien familière…

Léa Salamé, dans une interview du 2 octobre 2021 sur France 2, avec Mélenchon, lui demande :
« Les Français se plaignent qu’ils ne reconnaissent plus leur quartier, leur pays, que leur répondez-vous ? Est-ce totalement faux de dire qu’il y a des quartiers où les islamistes ont pris le pouvoir en France ? »
« C’est faux », répond le chef des Insoumis.
Il sait qu’il ment, comme sur la dette nationale de plus de 2 milliards d’euros qu’il appelle "une rigolade".
La langue de bois de Mélenchon, le mensonge flagrant comme politique, c’est peut-être la quatrième claque que la France se prend en ce moment.
Israël Rouchomovsky, né en 1860 en Ukraine, dans une famille pauvre, apprit au ’Heder de son village les lettres saintes du Livre — comme Chagall et Soutine — mais préférait lever les yeux vers le plafond de sa synagogue et en redessiner les motifs.
Avec des restes de bougie de Havdala, il façonnait de petits personnages, faute de pâte à modeler.
Le petit Israël, doué de ses mains, s’en va à Varsovie, où il apprend l’orfèvrerie.
Il excelle.
Et un jour, il reçoit une commande de deux marchands.
Innocemment, il accepte : c’est très bien payé.
Il doit reconstituer une tiare en or, dans le style grec-scythe antique, d’une civilisation ayant vécu il y a plus de deux mille ans.
Il travaille un an sur l’objet et sort un chef-d’œuvre, orné de centaines de petits bas-reliefs. Le résultat est époustouflant.

Mais voilà que les deux marchands sont de fieffés filous, et que cette tiare — sans que Rouchomovsky n’en sache rien —, ils vont la proposer au plus offrant, dans les musées du monde, en faisant croire aux conservateurs que c’est un original.
Et ça mord…
Le Louvre est prêt à y mettre une somme faramineuse.
Le musée national français, tout fier, achète la pièce.
Mais certains spécialistes sont sceptiques.
La filière fera remonter les enquêteurs jusqu’à l’orfèvre juif, qui avouera, sans comprendre le scandale, être l’auteur du chef-d’œuvre.
À la stupéfaction générale, il fera venir ses simples outils de Russie et réalisera devant témoins une démonstration pour prouver que c’est bien lui l’artiste.

Faussaire malgré lui, il ne sera pas inquiété et travaillera ensuite pour de grandes familles, comme les Rothschild.
L’affaire, restée célèbre sous le nom de la Tiare de Saïtapharnès, fit trembler le monde de l’art et ridiculisa le Louvre, en 1909. La presse de l'époque s'en donnera à cœur joie.

Nous pouvons dire, pour conclure cette saga muséo-culturo-policière, que nos musées nationaux, qui coûtent cher au contribuable, font dans l’excès de naïveté —
que ce soit en laissant échapper des fortunes par leurs hautes fenêtres, ou en se méprenant sur la véracité d’un objet.
Et finalement… peut-être la France, comme le Louvre, s’est-elle laissée duper par trop de beaux discours.
Un faussaire sachant fausser n’est pas toujours un escroc.
Mais un politicien sachant mentir… l’est toujours.





